Copé poussé par les élus UMP marseillais

Copé poussé par les élus UMP marseillais

Dernière sortie avant la fin des vacances pour un premier appel. Les Bouches-du-Rhône tenaient à être les premiers à lancer un appel en faveur d'une candidature plus qu'attendue de Jean-François Copé à la tête de l'UMP. Déjà secrétaire général, Copé a vu Fillon s'engager plus rapidement dans la course au parti. Emmenés par Bernard Reynès et le nouveau secrétaire départemental, le sénateur Bruno Gilles, les Bouches-du-Rhône ont annoncé ce lundi leur choix qui garantit à Copé un très bon score dans la troisième fédération la plus fournie en militants de France avec ses 10 000 cartes déclarées.

JFC pourrait même se déclarer officiellement le 26 août lors de la traditionnelle fête de Maussane qui aura lieu cette année – c'est logique – à Chateaurenard chez Reynès. "Ce serait un signe fort vis-à-vis de notre département", estime Martine Vassal, elle aussi conviée à la partie de campagne de ce lundi. Cette proche du maire de Marseille devance le choix officiel de Jean-Claude Gaudin qui, s'il a clairement salué "l'excellent" boulot de Copé au talk du Figaro – s'attirant ainsi le courroux d'un Fillon qui estimait ne pas avoir négligé Marseille ces cinq dernières années – n'a pas encore pris de position officielle.

C'est ce moment qu'attendront aussi Laure-Agnès Caradec et Yves Moraine, respectivement président de groupe à la communauté urbaine et au conseil municipal de Marseille pour officialiser le même choix. Pour eux, c'est toutefois encore un peu tôt pour y aller franchement. Ils n'ont pas vraiment goûté l'empressement de Fillon. "C'était une aberration que de se déclarer en pleine campagne législative", lâche Yves Moraine dans la foulée de son mentor.

Sur le fond, le choix de la candidature Copé, classée plus à droite, ne surprend pas dans un département qui a longtemps porté le contingent le plus important de membres de la Droite populaire. Mais, quand on interroge ses soutiens locaux, c'est d'abord une posture qu'ils mettent en avant. "On ne peut pas se comporter dans l'opposition comme dans la majorité, estime ainsi Bruno Gilles. Autant Fillon est un homme d'Etat, autant, pour mener un parti, Copé a montré qu'il savait faire."

Les raisons plus profondes, c'est Fabrice Durand, le responsable des Jeunes Pop qui nous les livre, exemple à l'appui. "Si on a lancé avec un grand nombre de responsables des Jeunes UMP un appel [ndlr, avant leurs aînés, vendredi], c'est aussi parce qu'il nous faut quelqu'un de fort. Par exemple, Jean-François Copé est pour le ni-ni, ni FN ni front républicain alors que Fillon, lui, est pour voter PS dans ces duels. Et moi, aux cantonales de 2011, au deuxième tour, c'était Richard Éouzan ou le FN : j'ai mis les deux bulletins dans l'enveloppe, j'ai voté nul."

Boyer et Teissier attendent

Dans la liste des soutiens, un seul hic se dessine finalement. Deux des trois députés marseillais n'ont pour l'instant pas signifié leur soutien. Dans la foulée d'une réunion parisienne où il s'était un peu chauffé avec Gaudin, Guy Teissier a fait savoir qu'à ses yeux, il était urgent d'attendre. Une de ses proches, Valérie Boyer, si elle ne différencie pas sur le fond, déplore dans la droite ligne de la chicaya parisienne la méthode employée : "Bernard Reynès m'a invité et je n'y suis pas allée [au lancement de l'appel pour JFC] par rapport au fonctionnement du parti. Je pense qu'il faut recueillir le sentiment des militants sur un projet avant", estime la toute nouvelle secrétaire départementale adjointe nommée à ce poste par Copé pour apaiser les tensions dans un contexte où les ambitions municipales s'affinent.

Les escarmouches en prévision de 2014 ne devraient à terme pas forcément s'exprimer dans le cadre de ce débat national interne. Pour l'instant, seul l'ex député et maire de Sausset-les-Pins Éric Diard va faire la campagne de l'ancien premier ministre. Pour la plupart des principaux élus, le résultat n'influera que peu sur Marseille. "Quoiqu'il arrive, Jean-Claude Gaudin restera indispensable, lâche ainsi Yves Moraine. Il est le patron du groupe au Sénat où la gauche a une très courte majorité. Le futur président ne pourra pas se passer de lui".