Conseil municipal : les six rapports qui font grincer les dents

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le 14 Juin 2013
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Conseil municipal : les six rapports qui font grincer les dents
Conseil municipal : les six rapports qui font grincer les dents

Conseil municipal : les six rapports qui font grincer les dents

Y aura-t-il des coupe-faims au menu du conseil municipal ? Vu le nombre de rapports (358 !) soumis à la sagacité des conseillers municipaux, il risque d'être long comme un jour sans pain. Une longueur sans doute équivalente à celle de la campagne des municipales 2014. En effet, certaines propositions qui feront le sel de la campagne Gaudin apparaissent d'ores et déjà à l'ordre du jour. "Avec l'Arena, le Casino sur la façade maritime et le transport téléphérique, Jean-Claude Gaudin lance sa campagne, commente Christophe Masse, président du groupe Faire gagner Marseille. Il s'agit là de gadgets électoraux pour lesquels la Ville n'a pas le premier euro de financement". Nous ne ferons pas l'affront au futur concurrent de la primaire de s'être inspiré de la lecture de Marsactu

Pour le reste, l'avantage de n'avoir qu'un conseil tous les trois mois est que la plupart des sujets ont déjà été traités ici. C'est le cas du téléphérique dont nous parlions en mars dernier. C'est également le cas de la patinoire de la Capelette, auquel la Chambre régionale des comptes a consacré un chapitre de son rapport d'observations provisoires consacré à la société d'économie mixte Marseille Aménagement dont nous avions donné des éléments en avant-première

L'éléphant blanc de la Capelette

Résumé des épisodes précédents : Dès son inauguration, l'opposition s'était élevée contre le coût prohibitif de la patinoire de la Capelette. Les magistrats enquêteurs ont dressé une analyse sévère de la façon dont a été ficelé l'ensemble de ce dossier, depuis le choix du site jusqu'à la rédaction du cahier des charges de la société qui allait en assurer la gestion. Quant à la fréquentation future des installations, elle avait été calculée à partir du nombre de pratiquants de la natation. Tout un programme… Résultat, en 2010, un peu moins de 60 000 personnes ont fréquenté la partie glisse, soit quatre fois moins que prévu. Sur la glace, sur la même période, 152 510 personnes ont fait du patins à glace, soit beaucoup moins que les 271 932 entrées prévues. Si, ensuite, cette fréquentation s'est un peu redressée, chaque année, la Ville doit abonder aux comptes de la patinoire pour que ceux-ci soient à l'équilibre.

N°178 Le rapport propose d'approuver le nouveau contrat de délégation de service public, de nouveau attribué à l'UCPA, au détriment de Vert Marine, spécialiste de la gestion des patinoires et par ailleurs délégataire du mémorial de La Marseillaise. En revanche, le contrat a été modifié pour améliorer la fréquentation du site. L'organisation du délégataire devra être plus "efficace et tournée vers le développement commercial de l'équipement". La Ville s'engage tout de même à verser 1,25 millions d'euros par an de contribution et à améliorer la fréquentation du lieu par les publics scolaires. Si le stationnement devrait également allait vers le mieux grâce à la sortie de terre du centre commercial Bleu Capelette, l'accessibilité reste une épine dans le pied de l'éléphant blanc pour encore de longues années. 

Hôtel Giraudon : le PLU ne laisse pas béton

Résumé des épisodes précédents : Depuis plus d'un an, le plan local d'urbanisme (PLU) de Marseille est en révision. Il a donné lieu à de nombreuses réunions de concertation et aussi pas mal d'affrontements, y compris au sein du conseil municipal. Le projet exemplaire de cet affrontement est l'hôtel de luxe des Catalans qui devaient s'installer sur l'emprise de l'ancienne usine de sucre, à proximité de la plage, provoquant la colère des riverains. Les commissaires enquêteurs ont formulé de sérieuses réserves sur ce projet comme sur d'autres aspects du PLU. Le préfet a également conseillé de limiter la hauteur du futur hôtel de luxe à 7,5 mètres, plus proche du mas provençal que de la tour d'argent. Dernier acte en date, la communauté urbaine a annoncé qu'elle allait se ranger derrière l'avis du commissaire enquêteur sur ce projet.

N°71 Ce rapport soumis au vote propose donc d'adopter le PLU sans se soumettre à certaines réserves de la commission d'enquête notamment sur l'usine Giraudon ou encore sur le logement social et la nécessaire répartition entre arrondissement. Le vote donnera lieu à un bras-de-fer avec les groupes d'opposition qui devraient tous s'opposer au PLU marseillais. Ce sera notamment la position du groupe Faire gagner Marseille, à l'exception d'Eugène Caselli. Le patron de MPM ne devrait pas prendre au vote puisque le document a été conçu avec les services de son institution. Dans la majorité municipale, seul le maire du 11/12 Robert Assante devrait refuser de prendre part au vote. On ne sait pas comment ces mêmes socialistes se comporteront lors du vote en conseil communautaire à la fin du mois. 

Ces chers vacataires

Résumé des épisodes précédents : Contrairement à une idée reçue, les employés de la Ville ne sont pas en dessous de 13 000 mais un peu plus de 17 000 si on compte le très grand nombre de vacataires qui travaillent dans les différents services et, notamment, dans les mairies de secteur. Certains de ces employés précaires travaillent depuis plusieurs décennies à temps parfois très partiel. Certains d'entre eux ont fini par attaquer leur employeur devant le tribunal administratif. Afin d'éviter de passer par la voie judiciaire, la Ville a donc choisi de régulariser une partie de ses vacataires.

N°93 Ce rapport propose la titularisation de 340 vacataires, laissant de côté bon nombre d'entre eux. 

L'hôtel quatre étoiles de Noailles

Résumé des épisodes précédents : Il y a environ un an, la Soleam – bras armé immobilier de la mairie – lançait un appel à projet pour l'îlot Bata, sur la Canebière. Seule exigence : une brasserie en rez-de-chaussée. Rapidement constitué, un collectif des Feuillants – autre nom de l'îlot – porte jusqu'au bout un projet tourné autour de la concertation et de l'urbanisme. C'est finalement un hôtel de luxe – pardon quatre étoiles – qui est retenu, non sans poser des questions par rapport à son insertion dans le quartier.

N°42 Ce rapport lance officiellement la transformation de l'îlot en établissement de luxe. Par là même, la propriété effective du bâtiment passe de la Ville de Marseille à la Soléam, la société d'aménagement qui va piloter le chantier. Le cahier des charges prévoit la création d'un bar, d'un hôtel 4 étoiles et d'un espace bien-être et spa qui devrait faire concurrence aux hammam du quartier.  

Le mémorial… à la Marseillaise

Résumé des épisodes précédents : Il y a ce grand drapeau tricolore et cette façade calcinée, rue Thubanau, et puis rien. Ou si peu. Le lieu souffre d'une fréquentation franchement insuffisante. Et les grilles sont régulièrement fermées pour limiter les frais du délégataire, Vert Marine. Dans un article paru en mars, celui-ci ne cachait pas rêver d'un autre équipement, plus à l'Est et dans ces cordes : la patinoire.

N°216 Ce rapport prévoit donc de renouveler la délégation de service public qui arrive à terme en mars 2014. On ne sait pas si l'actuel délégataire renouvellera l'expérience. En mars dernier, il n'était pas très chaud pour y retourner dans les mêmes conditions. 

Eternel ferry boat

Résumé des épisodes précédents : C'est une histoire à la Pagnol. En janvier 2010, la Ville lançait en grande pompe le nouveau ferry boat, électrique et gratuit. Trois ans plus tard, après moult interruptions, arrêts techniques et incendies, la même Ville remet en service César, l'ancien ferry, entièrement remis à neuf mais qui était réservé à la seule jouissance des touristes et des tournages. Marsactu était revenu sur les raisons de ce fiasco à l'occasion de la première traversée du vieux navire. 

N°24 et 25 Par ces deux rapports, la Ville ne renonce pas totalement à la propulsion électrique, puisque le premier prévoit justement d'acquérir les batteries nickel-cadmium nécessaires. En revanche, le deuxième rapport dépasse largement le cadre des conséquences de l'incendie qui avaient déformé la coque et les vitres. Le rapport  prévoit le lancement d'une étude en vue d'établir un cahier des charges de "travaux d'aménagements complémentaires en vue d'améliorer la manoeuvrabilité du navire". Une plainte maintes fois formulée par l'équipe navigante mais qui a le don d'énerver le constructeur martégal. Ce dernier s'est fendu d'un communiqué par lequel il charge la barque de l'équipe navigante et démonte point par point leurs arguments : des arrêts techniques aux difficultés de manoeuvre. 

Pour les concepteurs du bateau électro-solaire, les raisons du blocage sont à rechercher aillleurs : "Les réformes engagées par la mairie de Marseille, comme le passage à la gratuité ou les plages horaires de navigation étendues à 18 heures par jour, n’ont pas fait l’objet du consensus nécessaire avec l’équipe navigante. Le Ferry Boat électro solaire, bien que fiable et très performant en réalité, n’est pas utilisé selon ses capacités réelles, et n’accomplit donc pas l’intégralité du service public pour lequel il a été conçu".

 

 

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Commentaires

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  1. ALAIN PERSIA ALAIN PERSIA

    Ces dix dossiers montrent combien la gestion GAUDIN trop souvent avalisée par CASELLI et son équipe est catastrophique pour nos deniers et l’absence de vision à long terme de la part d’un homme qui a toujours eu pour seul souci de garder son trône.
    Il convient aussi de s’interroger au plus tôt sur le rôle de la SOLEAM. N’a-t-elle pas été créée pour masquer les fautes de gestion de Marseille Aménagement?
    Enfin à la lecture de plusieurs on ne peut que déplorer la volonté du maire de continuer à bétonner et sacrifier les poumons verts de la ville : Michel Lévy, Chanterelle, Jardin Longchamp…
    A part MENNUCCI aucun élu n’ose s’élever sur ces projets.
    Sans oublier la désastreuse gestion des écoles maternelles et primaires dans l’ensemble des quartiers.
    Deux exemples pour illustrer mon propos : fermeture l’an dernier de l’école maternelle du Vallon des Auffes alors qu’il y a aujourd’hui 49 pré inscrtis pour … 26 places et vente d’un bâtiment communal rue Korsec à un promoteur dans un secteur qui manque de classes .
    GAUDIN et son équipe sont comptables de tous ces errements .

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  2. julijo julijo

    Gaudin et son équipe sont comptables, comme Defferre, ou Vigouroux l’ont été en leur temps, et pour le prochain maire, on ne va pas tarder à prendre les mêmes dans l’équipe……
    C’est effarant de voir la façon dont sont traitées les affaires de la Ville.
    Mais c’est consternant de se souvenir que les marseillais ont voté pour ces gens là…….et s’apprêtent à faire de même avec les mêmes……
    Il faudrait un jour s’interroger quand même, le “clientélisme” est une réalité, mais il a bon dos pour toutes les erreurs commises ; les choix faits dans les assemblées, municipales, régionales, départementales, dépendent quand même des élus qui y siègent.
    Et si les marseillais arrivaient à faire le bon choix ????
    Balayer toutes ces équipes, qui ne se soucient que d’eux mêmes et de leur influence liée à leurs pouvoirs, toujours plus grands, et tenter de trouver des élus plus loyaux et plus intéressés par leur ville ?

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  3. jexprime jexprime

    Tous ceux qui sont contre “le béton” vivent-ils dans des huttes en paille?
    Les logements ou ils habitent ont supprimé des espaces verts, ont enlevé du soleil aux voisins…..
    C’est bien joli, tout le monde demande plus de logements sociaux et de logements tout court, mais personne ne les veut devant chez soi.

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  4. Electeur du 8e Electeur du 8e

    Une réunion du conseil municipal tous les trois mois… 358 rapports à voter… Une partie des dysfonctionnements de cette ville n’est-elle pas liée à la carence de ses institutions ?

    Comment est-il possible qu’un conseil municipal qui se réunit si rarement et doit faire face à un ordre du jour pléthorique produise un travail de qualité ? A Lyon, le conseil municipal se réunit huit à dix fois par an : cela veut-il dire que nos élus sont d’une telle qualité qu’ils sont trois fois plus efficaces que les élus lyonnais ?

    M. Gaudin devrait passer moins de temps au Sénat et un peu plus devant son conseil municipal.

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  5. Manipulite Manipulite

    Cette ville n’est pas gérée de manière moderne et en respectant l’importance des affaires traitées. On fait du bourrage de délibérations comme d’autres font du bourrage d’urnes. C’est grave ! Les pagnolades en séance des uns et des autres se font au détriment des marseillais.

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  6. Anonyme Anonyme

    certainement il y a lieu de savoir que notre maire JCG est toujours entouré de la même équipe depuis son passage au conseil régional. Bonjour ……au changement pour notre bonne ville de Marseille.(toujours le même secrétaire général, le même directeur de cabinet, le même responsable des ressources humaines …….ect)

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