[Mer intérieure] Rien de tel

De loin, l’étang est un tout à atteindre. (Photo : Véronique Esterni)

Sur de nombreux chemins de nos retours de vacances, il est là. Arrivée en avion d’un voyage lointain, de quelques jours à l’ouest ou même d’une simple escapade à Avignon, il est là. En fidèle compagnon, il nous attend. Un point sur la carte qui lui ne bouge pas. 

À chacun sa madeleine pour se savoir à destination : les reflets rosés des salins, les arches du pont de Caronte, le tee de golf géant sur les hauteurs de Vitrolles… Autant de repères qui le bordent et dessinent sa présence. 

De loin, l’étang est un tout à atteindre. Il faut poser de petites touches les unes à côté des autres, pour que l’ensemble prenne la forme d’un tout. Ses kilomètres de rivages possèdent leur individualité propre, certes parfois un peu rétive. Mais ils échappent à l’absorption normalisatrice des terres qui les bordent. Ce qui fait leur force et leur caractère. 

Rien de tel qu’user du temps ici pour reprendre son rythme, se nourrir de l’irradiation positive du lieu et ainsi se rassembler soi-même. 

Rien de tel qu’une vue dégagée pour penser. 

Rien de tel que la simplicité absolue de sa présence, au-delà de tout espoir et de toute attente. 

Rien de tel pour finalement trouver ici mille raisons de se désintéresser de soi-même.

Ondes tranquilles

Murmure d’une confidence

Le muge saute