Christophe Masse sur la métropole : "quand je vois un mur, je ne fonce pas dedans"

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le 27 Déc 2012
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Christophe Masse sur la métropole : "quand je vois un mur, je ne fonce pas dedans"
Christophe Masse sur la métropole : "quand je vois un mur, je ne fonce pas dedans"

Christophe Masse sur la métropole : "quand je vois un mur, je ne fonce pas dedans"

Vous êtes très actif en cette période de fêtes. Pas de vacances à Noël ?

Je suis l'exemple du président de la République qui, ce matin, a donné le ton en se levant tôt. Trêve de plaisanterie, j'ai décidé cette année de ne pas prendre de congés pour préparer la rentrée qui sera très chargée. Si 2012 a été une année porteuse d'un espoir de changement, 2013 sera l'année des choix décisifs.

Justement, le 20 décembre dernier, à la veille de la visite de Marylise Lebranchu, vous avez lancé un appel à une solution consensuelle sur la métropole. Lequel appel a recueilli près de 25 signatures au sein du groupe Faire Gagner Marseille. Quel est le sens de votre démarche ?

Cela fait plusieurs mois que l'on se débat dans un psychodrame autour de la métropole. Cela a d'abord été le débat entre métropole et pôle métropolitain après la loi Sarkozy de 2010. Pour les uns, la première est un monstre tentaculaire qui siphonne toutes les compétences, pour les autres, le second est une coquille vide. Nous avons dépassé ce débat mais il nous faut trouver une porte de sortie. Quand je vois un mur, je ne fonce pas dedans à coup de tête. Mettons nous d'accord sur les compétences : les transports, la recherche et l'enseignement supérieur, la rénovation urbaine et le développement économique. Pour le reste, il ne sert à rien de faire la plus grande fusion intercommunale de France en quelques mois. Si on fait cela, l'ensemble des maires va faire campagne contre la métropole en 2014. Alors qu'ils savent qu'ils ont plus à y gagner qu'à y perdre car ils verront leurs compétences renforcées au détriment des présidents d'intercommunalités. Evitons-nous cette guerre stérile. Mettons en place après 2014, un outil de coopération et donnons nous six ans pour transférer l'ensemble des compétences.

Mais ne mettez vous pas en difficulté le président de groupe Patrick Mennucci ?

Pas du tout même si Patrick Mennucci a une position beaucoup plsu radicale sur la métropole. Et je le dis d'autant plus tranquillement que j'ai déjà dit être favorable au pôle métropolitain, il y a un an et demi au conseil municipal. Et déjà, à l'époque, une majorité de conseillers m'avait soutenu dans ma démarche. Je ne détiens pas la vérité mais quand j'ai des choses à dire, je le fais.

Vous avez également qualifié de ridicule sa demande d'une enquête parlementaire sur le rachat de La Provence par Bernard Tapie…

A ce sujet, le vrai risque était de perdre un journal, ce qui aurait été une atteinte à la liberté d'expression et une perte d'emploi pour des centaines de journalistes et de techniciens. L'offre de Bernard Tapie a été validée. Je ne mets pas en doute sa légalité. Si Patrick Mennucci a les moyens de le faire, tant mieux pour lui. Comme je l'ai dit il faut suivre cela avec confiance et vigilance.

Mais vous n'avez pas peur de l'arrivée de Tapie pour les municipales?

On lui prête toutes les intentions : revenir à l'OM, préparer la candidature Borloo à la présidentielle, être lui-même candidat. Je pense qu'il entend surtout jouer un rôle économique dans cette ville. Pour le reste, nous verrons bien. Et, honnêtement, je m'en fiche un peu.

Vous ne faisiez pas partie des personnalités testées pour les municipales dans le sondage commandé par les amis de Guy Teissier. Cela vous a vexé?

Pas du tout. Cela m'a fait plutôt rire. Ce ne sont pas les sondages qui déterminent les candidats.

Patrick Mennucci appelle à s'inscrire sur les listes électorales pour les primaires socialistes. Vous en serez?

Je ne sais pas quel rôle Patrick jouera dans la future campagne. Il sera sans doute considérable. Il sera peut-être le numéro 1 ou Bis ou Ter. En tout cas, il sera un maillon de la chaîne tout comme Eugène Caselli, Samia Ghali, Christophe Masse ou Marie-Arlette Carlotti.

Vous ne vous oubliez pas dans la liste…

En 2008, les choses étaient claires. Nous étions tous derrière le leader du parti socialiste de l'époque, Jean-Noël Guérini. En 2014, ça sera différent. Et ce qui m'importe, c'est de gagner. Que le candidat soit choisi par une primaire, désigné par Paris ou par sondage, ce n'est pas important. Pourquoi va-t-on à l'élection? En 2011, les candidats à la primaire socialiste avait tous le même programme, construit avec les militants des mois auparavant. Pour avoir un projet en 2014, il faut commencer maintenant. Nous avons six mois pour construire une plateforme programmatique. Mettons nous au travail.

Ne craignez-vous pas que Jean-Noël Guérini ne vienne jouer les trouble-fêtes en soutenant une candidature dissidente?

Pas du tout. Jean-Noël Guérini est d'abord socialiste.

Et vous n'êtes pas candidat à sa succession à la tête du conseil général si jamais ces ennuis judiciaires l'éloignent de la vie politique?

Ce n'est pas du tout d'actualité. Pour l'instant, il y a un président au conseil général. Je le dis et le répète : je ne suis ni juge, ni procureur pour juger s'il est légitime.

Concernant la sécurité, le gouvernement a mis en place des zones de sécurité prioritaire. Ne vont-elles pas fragiliser d'autres quartiers?

C'est la vraie question. Ce qui est souhaitable, c'est d'appliquer la même politique partout sur le territoire. Sinon cela risque de déplacer le problème. Quand nous avons mis en place les agents de paisibilité à 13 Habitat, nous l'avons fait dans toutes les cités, quel que soit l'arrondissement. Parce que tout le monde a droit au même service public. Ce dispositif des Zones de sécurité a été mis en place dans une période de grande contrainte budgétaire, il faut le prendre en compte. Nous avons reçu 240 fonctionnaires de police sur les 480 qui nous manquent. Remercions d'abord Manuel Valls de cet effort. Maintenant il faut que tout le monde se mette autour de la table pour renforcer la politique de sécurité publique.

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Commentaires

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  1. Anonyme Anonyme

    …et allez, DE PERE EN FILS, encore un qui a hérité son investiture de papa, vive le renouveau, vive la démocratie “french-touch”…Mon dieu pardonne-leur, ils ne se rendent même pas compte de tout ce que cela à de HONTEUX…

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  2. Anonyme Anonyme

    …et allez, encore un qui a hérité son mandat de son papa, vive le renouveau, vive la démocratie à la française ! quel beau pays !

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  3. Loyal Loyal

    Plus guériniste que jamais Christophe Masse ! “Jean-Noël Guérini est d’abord socialiste.” Et bien. Il ose.

    Alors que le président de la République a dit que Guérini n’était plus socialiste, que Harlem Désir l’a mis sur la touche. Christophe Masse qui n’applique pas les décisions de justice persiste et signe.

    Soit il a un accord en béton, soit il pêche par bétise. Béton ou bétise, à chacun de choisir.

    Plus que jamais avec Masse le PS des Bouches du Rhône rime avec combines.

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  4. romain romain

    J’adhère entièrement aux propos de Christophe Masse. Le renouveau c’est aussi la pluralité, l’émergence d’acteurs de la vie publique, voire civile, sans langue de bois. Si on doit nous présenter le “renouveau” systématiquement sous les traits d’un seul bonhomme, avec costume rayé et chapeau distribuant des laisser-passer d’honorabilité à l’entrée de la ville, je dis non ! Cette ville à besoin de s’ouvrir, et surtout de parler aux marseillais sans les prendre pour des gogos au service des ambitions d’un certain maire de secteur. L’affaire de La Provence est assez symptomatique. Si il y a primaire pour les municipales, j’espère qu’elles seront ouverte pour voter, pourquoi pas, pour Christophe Masse.

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  5. Romain Romain

    Entièrement d’accord avec Christophe Masse. Marseille a besoin de s’ouvrir, et nous avons besoin de découvrir d’autres acteurs de la vie publique qui ne prennent pas les Marseillais pour des gogos au service de leurs ambitions politiques. L’affaire de La Provence est assez symptomatique. Le renouveau c’est aussi cela : no langue de bois. J’espère retrouver Christophe Masse plus souvent dans le concert monocorde des politiques marseillais.

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  6. Marseillais Debout Marseillais Debout

    Dans une république où l’exercice démocratique passe par le vote, les résultats des urnes (des élections) sont tous sauf un héritage. Et oui dans cette famille Masse, le grand père, le père, le fils, la fille, tous ont été élus démocratiquement, là vous pouvez raconter tous ce que vous voulez il n’y a pas la place pour la tromperie. Il y a sûrement dans leur sang le petit plus, ou plus simplement cette envie, cette ambition de savoir écouter, d’être proche de leurs administrés.
    Car après tant d’années de cette Dynastie, comme certain l’appelle, moi je vois pour eux une sacré fierté et aujourdhui une sacré force.
    Aujourd’hui ds la politique ils sont peu nombreux dans leur cas.
    Aujourd’hui il nous faut prendre un cap pour Marseille je prend le Cap Masse sans aucune hésitation.
    J’attends avec impatience une Primaire pour la candidature PS aux municipales,et le score de C. MASSE, voilà ce qui sera le meilleur sondage !

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  7. Marius Marius

    Il est sympa et dévoué, Masse, comme l’étaient ses ascendants qui ont marqué la vie marseillaise.

    Mais il se plante d’une façon incroyable : “Guérini est d’abord socialiste”, il faut relire cette phrase pour être sûr qu’on a bien lu ! ça va bien ,la tête, Christophe ???

    La venue de Tapie sans importance ??? il était bien réveillé, l’élu Masse, quand il a proféré cette énormité ???

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  8. Agathe R. Agathe R.

    C’est clair et pas mesquin pour une fois. Tapie on s’en fiche, et si cela fait peur à Mennucci cela devrait au moins l’obliger à sortir de la langue de bois et des postures d’oppositions manichéennes un peu ridicules quand on connait le personnage. Tiens ! Je rêve d’un débat sur Marsactu – Mennucci contre Tapie avec Christophe Masse comme arbitre ! Chiche.

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  9. Ricou 24. Ricou 24.

    Mr Masse est élu par le peuple au même titre que tous les élus de la république.
    Certes il est le troisième de sa famille à l être sur le même secteur mais chacun de ses détracteurs sur le forum ou à l extérieur peut aller le combattre au prochain scrutin.
    Il a compris qu en politique les alliances et les manœuvres pouvaient changer très vite les choses et que le ps dans les bouches du Rhône ce n était pas que Marseille.(Mennucci et Carlotti ne savent même pas aller à la Belcodene sans GPS ou chauffeurs).
    Il est l un des seuls à ne pas avoir besoin de Caselli,de Mennucci ou de Carlotti pour son quotidien et il passe bien avec les maires des villes et villages du département son avenir peu se voir à cette échelle.
    Si en plus il ne crache pas sur Tapie et n insulte pas l avenir et bien il devient de fait un interlocuteur de poids.
    Cependant à l allure ou vont les choses sur le plan national le futur maire de Marseille sera de droite,qu il ne s époumone pas et qu il reste une force d appoint pour un autre dans la ville.

    Ricou 24.

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  10. athe athe

    Pas favorable à la métropole, mais au “pôle métropolitain”! Nuance!
    Bref, il est favorable au statu quo: un machin supplémentaire, où nos barons du coin passent leur temps à bloquer tout projet qui risque de changer quelque chose à leurs petites habitudes.
    Le “pôle métropolitain” ne sert qu’à une seule chose: à faire perdre encore vingt ans. Et au lieu de faire de la politique, il préfère apparemment s’assoir à l’ombre du mur et attendre qu’il tombe tout seul…

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  11. tour d horizon tour d horizon

    Je ne comprends pas pourquoi allie-t-on Jean-Noël Guérini à Christophe Masse. LE TEMPS DES APPAREILS POLITIQUES est fini, abrogé.La bonne intelligence est celle d’hommes et de femmes qui se rangeront en ordre de bataille derrière un leadership pour les municipales 2014,ce qu’explique Christophe MASSE en excluant personne sur l’échiquier politique. Quant à l’avenir de Jean-Noël Guérini, seule la justice tranchera et est habilitée à le faire. Si une dynastie obligeait les concitoyens à glisser “le bulletin” dans l’urne ça se saurait. Je crois qu’il faut observer la vie politique avec beaucoup de recul et prendre acte de ce que certains font dans le concret. On en a un parfait exemple avec la mise en place d’agents de paisibilité sur l’ensemble du patrimoine de 13 habitat à MARSEILLE. On va le traiter de quoi à M. Masse de faire du clientélisme sur l’ensemble de la ville??! Moi je dirais plutôt que la sécurité est un droit régalien auquel on aspire tous. Alors sans etre guériniste ni massiste je suis un citoyen marseillais objectif et je serais derrière celui ou celle qui fera preuve de pragmatisme pour faire évoluer les choses.

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  12. FREAKS FREAKS

    Tapie ? “Honnêtement, je m’en fiche un peu…” En 1988, Marius Masse avait senti le danger et refusé d’abandonner sa circo au boss de l’OM et du matos. Il s’était tapé Le Pen comme un grand et BT était allé se faire battre par Teissier… Un quart de siècle plus tard, Christophe M a oublié la leçon paternelle. Pas étonnant de la part d’un gars qui mangeait voici quelques semaines avec le bras droit de Tapie, histoire de baliser le terrain pour le parachutage…

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  13. Anonyme Anonyme

    Quand on vous dit que ça va changer.
    Faut-être à la masse pour ne pas le comprendre.

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  14. Céhère Céhère

    17 ans dans l’opposition et les socialistes commencent juste à se dire qu’il faut qu’ils construisent un projet pour Marseille ? -__-‘
    Sûr qu’avec une telle vision du temps, on peut comprendre qu’attendre 30 ans de plus une vraie intercommunalité ne le choque pas…

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  15. Diamino Diamino

    Pour Masse, la situation est belle ! Les provencaux vivent une crise sans précédent. Il leur est p^lus difficile de trouver un boulot car il n’y a pas de développement économique ici. Marseille est la ville la plus embouteillée d’Europe. Partout il y a une autorité métropolitaine pour réguler, planifier, organiser. Mais, pour Masse, l’urgence n’est pas à la construction d’une métropole !
    Il montre l’incapacité du personnel politique local à envisager l’avenir. Nous, petits employés, sommes les premières victimes de l’absence de métropole, les premières victimes de la médiocrité des élus politiques.

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  16. Marseillais Debout Marseillais Debout

    Ecoute, Concertation, Consensus je dis oui. L’exercice en politique n’est pas simple surtout quand quelques politiciens marseillais prônent en priorité leur communication et creent du buzz sur des sujets qui leurs sont avant tout tres personnels (vu leurs commentaires exacerbés) sans prendre en compte l’intérêt général des Marseillais. Qu’attendre de nos élus ? Qu’ils s’intéressent aux administrés, aux problématiques Marseillaises et qu’ils soient aussi pédagogues. (Nous en avons bien besoin). Bonnes Fêtes à tous.

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  17. Marius Marius

    Christophe Masse louvoie, essaie de soutenir un peu le PS sans se confronter avec la coalition hétéroclite (PC + UMP !!!) qui veut torpiller le projet gouvernemental de métropole- communauté urbaine.

    Et pendant ce temps, Marseiille reste la seule grande ville de France dépourvue de Communauté urbaine (MPM n’en est qu’un pâle et inefficace substitut.

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  18. Moi de Mars Moi de Mars

    J’espère que la métropole se fera et qu’elle impulsera un renouvellement de la classe politique locale, parce ce que pour le moment, le niveau est affligeant et je ne fais pas de la démagogie à 2 balles.

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  19. Anonyme Anonyme

    Au delà du fait que C Masse est sans aucun doute un brave mec comme nous le sommes tous.
    C’est pas bon pour tout le monde ce genre de blocage et de confusion de la politique.

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  20. Vieux-Port Vieux-Port

    Aucune vision, on navigue à vue, on s’arrange selon la situation. Christophe Masse est une petit malin, mais il symbolise à merveille l’inertie politique qui encombre la politique à Marseille et dans le 13.

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