Chougnet, patron de MP2013, enterre l'expo Camus
Chougnet, patron de MP2013, enterre l'expo Camus
A la suite du retrait avec pertes et fracas du philosophe Michel Onfray au rôle de commissaire de l'exposition Camus, annoncé vendredi soir par un tweet, puis dans une tribune publiée dans Le Monde, Jean-François Chougnet, directeur de Marseille-Provence 2013 a déclaré que celle-ci n'était "plus faisable dans les délais. Il faut être clair. Avec l'hypothèse Michel Onfray, nous n'étions déjà pas en avance. Le projet n'a même pas encore été construit. Je n'ai jamais vraiment compris pourquoi Michel Onfray acceptait de venir dans ces conditions."
Du côté de la mairie d'Aix-en-Provence, Sophie Joissains, en charge du dossier s'est montrée moins catégorique : "On refuse de considérer le projet comme étant enterré. Le projet Camus figurait tout de même en tête d'affiche du dossier de candidature de MP2013. Il ne faut pas confondre les problèmes de commissaire d'exposition et le projet Camus en lui-même. C'est encore surmontable du fait que l'on dispose sur place du fonds d'archives" – détenu par Catherine Camus, fille de l'écrivain – ndlr.
"Attaqué de toutes parts"
Concernant l'annonce soudaine du départ de Michel Onfray, Jean-François Chougnet s'est dit "étonné de la manière inattendue de celle-ci. Ce n'était pas une découverte pour le philosophe de voir à quel point le projet était compliqué". Ce revirement paraît d'autant plus étonnant, a rappelé le patron de MP2013, que le philosophe déclarait dans une tribune publiée jeudi dernier dans le Nouvel Observateur : "Je demande à être jugé sur pièces, cette exposition en fournira l'occasion". Sophie Joissains a préféré faire preuve de compréhension, estimant que Michel Onfray s'était "senti très attaqué de toutes parts".
Plus remonté, l'historien Benjamin Stora (premier commissaire d'exposition retenu – ndlr) a répliqué dans Le Monde daté de ce lundi : "Michel Onfray accuse la terre entière, en oubliant le seul fait qui tienne : mon éviction – qui a marqué le départ de toute cette affaire. Durant les trois années qui ont précédé, chacun a travaillé à faire avancer le projet de l'exposition Albert Camus, sans faire de vague, sans susciter la moindre polémique. Mon éviction est le seul fait tangible et Michel Onfray n'en souffle mot ! Pas plus, d'ailleurs, qu'il ne cite mon nom." Contacté par la rédaction, le très réputé historien du Maghreb n'ajoute rien de plus qu'un laconique : "J'ai été évincé, je n'ai rien à dire, c'est à Michel Onfray de se déterminer".
Apparemment résigné, Jean-François Chougnet cherche une consolation dans une très hypothétique exposition future à la Cité du livre d'Aix, hors cadre " capitale européenne de la culture". Mais ceci ne le concernera plus. Il ne lui reste plus qu'à se concentrer sur le 15 octobre, date à laquelle le conseil d'administration de MP2013 doit se réunir pour envisager les suites de ce fiasco.
Commentaires
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La Gueguerre Stora / Onfray c’est un peu pathétique. Qu’en dirait l’homme révolté Camus. Leurs révoltes à eux, c’est par Nouvel Obs, Le Monde et couloirs du pouvoir qu’elles passent. Une guerre des égo, ” il n’a pas cité mon nom ” … nananère, ces ” grands intellectuels” ont un niveau comportemental cour de récréation du CP. Ces messieurs savent-ils ” mouiller le maillot” comme on dit à Marseille,
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Bonjour,
Je viens de lire l’article de “Marsactu” (“Chougnet enterre l’expo Camus”) en mettant en scène une bataille “d’égo” entre Onfray et moi. C’est faux. Ces journalistes évacuent toute dimension politique de cette histoire, en particulier le rôle de la Mairie d’Aix en Provence. Et oublient de dire que c’est Jean François Chougnet lui-même qui a annulé l’exposition en avril 2012, et a provoqué mon éviction, ouvrant ainsi cette crise…..
Bien à vous, Benjamin Stora.
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Réponse à Benjamin Stora :
Cela va sans dire…. pour la mairesse d’Aix qui, par son attitude revancharde, prive la cité phocéenne de ce projet culturel international, pilier philosophique et symbolique de cette année capitale la Culture ! J’avais apprécié votre discours lors des journées commémoratives des 50 ans de l’indépendance de l’Algérie à la Criée, alors…. seriez-vous prêt à reprendre la main, en accord évidemment avec le ministère de la Culture et MP13 ? Quel gâchis sinon ! Il est toujours permis de rêver ! So…. Imagine !
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