Calanques : les supporters du parc national contre-attaquent

Calanques : les supporters du parc national contre-attaquent

Avez-vous remarqué ces derniers jours la petite musique qui instille le doute et ravive la polémique ? Cela a commencé par une lettre ouverte au président de la République signée par le « Collectif des amis de la rade et des calanques », et publiée le 15 novembre en pleine page par La Provence. Une initiative qui a eu droit à sa dépêche AFP, et donc des reprises dans de nombreux médias nationaux.

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Le lendemain, le quotidien régional s’interrogeait : « le projet de création du Parc national des Calanques peut-il être remis en cause par la nouvelle équipe ministérielle ? » En donnant ensuite la parole à Joseph Russo, président de l’Association des amis de la rade et des calanques, qui dénonce « une protection dictée par le GIP dont toute la démarche est pilotée par des politiques et qui continue d’avancer dans le même sens sans jamais se poser de questions » Le 17, 20 minutes se metttait à son tour au chevet de ce « parc, pas encore né, mais déjà mal-aimé ». Coup de comm’ réussi pour les opposants…

Vendredi, La Provence revenait d’ailleurs sur « la spectaculaire opération de communication menée par 25 associations hostiles à l’évolution actuelle du projet de parc, sous forme d’une pleine page de publicité parue récemment dans La Provence ». Aucun rapport avec l’achat de ladite page de publicité bien sûr. Si vous avez raté l’article, vous pouviez même en profiter dimanche, jour où il a été republié sur Internet.

Avec, encore cette même question : « le vent serait-il en train de tourner dans le massif des Calanques? » Par exemple suite au remplacement du ministre du Développement durable Jean-Louis Borloo par Nathalie Kosciusco-Morizet. Et ce, bien que le passé de NKM soit plutôt rassurant pour le parc : ancienne secrétaire d’Etat à l’Ecologie, elle en avait été évincée pour avoir accusé Jean-Louis Borloo et Jean-François Copé de « lâcheté » à propos d’un amendement sur les OGM…

La force du nombre

Pas suffisant pour rassurer les associations luttant pour un parc ambitieux du point de vue de la protection, qui ont réagi ce mardi avec une conférence de presse commune. A la longue liste de signataires de la lettre ouverte (chasseurs sous-marins, plaisanciers, vignerons, cabanoniers de Sormiou, pêcheurs…), elles répliquent avec une vingtaine de responsables d’associations de protection de l’environnement, d’alpinistes, de randonneurs, de cabanoniers (Morgiou cette fois-ci), de CIQ… Quitte, comme de l’autre côté, à doublonner entre collectifs et autres fédérations pour faire masse.

« Nous sommes choqués par les propos des opposants au parc, qui affirment qu’on ne pourra plus pêcher, naviguer, nager dans le parc. Et dire que ce sont les Parisiens qui feront la loi est démagogique et surtout faux », a justifié Bernard Haml, président du Club alpin français. « Tout le monde les écoute et la presse en particulier. Nous, après des années à répondre aux mêmes arguments et persuadés que c’est gagné, nous ne disons rien. Il est temps que nous reprenions la parole », exhorte Yves Lancelot, président du collectif « La Ciotat coeur de parc ».

« Démagogiques » et « égoïstes »

Pour cela, outre une lettre ouverte à la ministre, ils souhaitent compter les supporters du parc à l’occasion d’une manifestation le 11 décembre. Et invitent le maire de Marseille Jean-Claude Gaudin, les présidents des conseil général Jean-Noël Guérini et régional Michel Vauzelle, ainsi que le président du groupement d’intérêt public des Calanques Guy Teissier, à les rejoindre en tête de cortège.

Du côté de l’Union Calanques Littoral, Madeleine Barbier dénonce cette « opposition bruyante, organisée [qui] se manifeste de la part de certains usagers, principalement ceux de la mer. il s’agit de peur, de méconnaissance, mais aussi d’égoïsme ». Un thème repris par beaucoup, comme Jean-Marc Chapus, président de la Fédération des CIQ du 9e arrondissement : « seul un parc national aura les moyens financiers et humains de lutter contre les trois risques que sont la surfréquentation, les incendies, la pollution. J’en ajouterais un quatrième : l’utilisation à des fins commerciales, car je constate que la plupart des opposants ont un intérêt financier » à préserver le statu quo.

On retiendra la phrase du président de l’association pour la promotion du naturisme en liberté : « si la liberté c’est de s’ancrer n’importe où au mépris des herbiers de Posidonie, alors non. Mais la reconnaissance du naturisme dans le parc montre que lorsque la liberté ne va pas à l’encontre de la nature il n’y a pas de problème. »