Les dockers des bassins Ouest du grand port veulent une table ronde sur l’emploi industriel

Un millier de dockers de Fos étaient rassemblés ce mardi devant la préfecture. Photo : B.G.

“Si ne nous sommes pas entendus par l’État, le port de Marseille-Fos pourrait entrer dans un conflit social très intense.” Juste avant d’entrer en préfecture pour rencontrer le préfet, le secrétaire général de la CGT des dockers, Christophe Claret, ne mâche pas ses mots. Derrière lui, près d’un millier de salariés des bassins de Fos et Port-Saint-Louis sont rassemblés sur la place Félix-Baret, tandis qu’une opération “port mort” a mis les bassins de Fos à l’arrêt.

Le motif de leur inquiétude est très concret : la société de manutention Car Fos, qui opère principalement sur le port minéralier, s’est placée sous la protection du tribunal de commerce. Un administrateur judiciaire a été nommé et le port bruisse de rumeurs de liquidation. La société emploie 70 personnes, administratifs et dockers. “La société mère, Sea Invest, est en conflit ouvert avec le port qui estime qu’elle n’a pas fait les investissements nécessaires sur la darse, reprend le représentant de la CGT. Mais surtout, nous ne voulons pas être les victimes d’une transition écologique qui entraîne l’abandon de pans entiers de l’économie locale sans créer de nouveaux emplois.”

Le port minéralier est directement impacté par l’arrêt de la centrale à charbon de Gardanne, l’arrêt des importations de bauxite pour l’usine Alteo et le ralentissement de l’activité d’ArcelorMittal. Sans compter les négociations au point mort entre l’État et Gazel énergie pour le prix de rachat de l’électricité de la centrale biomasse. La CGT attend de la préfecture la tenue d’une table ronde sur l’avenir immédiat du port de Fos, en attendant que les projets de réindustrialisation deviennent concrets.