L’emploi en mauvaise posture dans le centre-ville de Marseille
L’agence d’urbanisme de l’agglomération marseillaise (Agam) révèle la fragilité économique de l’emploi en centre-ville, écrit La Provence. Avec près de 100 000 emplois salariés privés sur les sept premiers arrondissements, le centre-ville serait pourtant en 2015 “le premier pôle en volume d’emplois de la Métropole”, introduit dans son préambule Laure-Agnès Caradec, adjointe à l’urbanisme et présidente de l’Agam. Et pourtant. Selon les chiffres de l’Unedic cités par l’étude, entre 1993 et 2010, dans le centre-ville, “le taux de croissance annuel moyen de l’emploi salarié est proche de 0%”.
Ainsi, le 1er arrondissement a enregistré une perte de 7% du nombre d’emplois privés entre 2009 et 2014 quand le 2e peut se prévaloir sur la même période d’une croissance très faible de 1,6% – alors même que cet arrondissement est presque entièrement couvert par le périmètre Euroméditerranée. Dans le 6e, c’est le commerce de détail qui subit une chute de 5%. Seul le secteur de l’hôtellerie connaît une embellie avec une hausse de 10% des emplois créés. La présidente de l’Agam explique que “le centre-ville semble avoir stoppé sa récession, mais sa croissance est plus faible par rapport au reste de la ville et à la métropole”.
L’étude à consulter dans son intégralité sur le site Rencontres de l’Agam.
Source : La ProvenceCommentaires
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L’article de la Provence est ici, un article de qualité où les évolutions statistiques font l’objet de commentaires : http://www.laprovence.com/article/edition-marseille/3890938/dans-le-centre-lemploi-decroche-une-etude-inedite-prend-le-pouls-des-premiers-arrondissements-
Tandis que l’étude de l’AGAM est disponible là, des infographies sans commentaires mais très parlantes : http://www.agam.org/fileadmin/ressources/agam.org/publications/Regards/2016-TBS-MAJ.pdf
J’avais quant à moi fait quelques commentaires ici à partir de la même source Acoss Urssaf, à propos de la rivalité Aix-Marseille : https://marsactu.fr/aix-pose-ses-marques-sans-marseille-et-la-metropole/#comment-51052
Je voudrais quand même dire que la situation de l’emploi à Marseille n’est pas aussi alarmante que le laisse supposer une certaine rétraction de l’emploi dans les arrondissements centraux, où l’accueil d’activités est plus difficile. Sauf peut-être dans le tertiaire métropolitain, pour lequel Euroméditerranée fait réaliser des surfaces de bureau. Globalement Marseille a gagné 2 537 emplois et MPM 7 180 au cours de la période. Le gain a été de 7 033 en Pays d’Aix, ce qui représente un taux de croissance plus élevé (4,7 % pour 2,5 %). Mais au cours de la dernière année connue, 2014, la progression de l’emploi a été assez proche dans les deux intercommunalités : 1,3 % à MPM (1,6 % à Marseille) et 1,4 % en Pays d’Aix. Ces chiffres sont repris du document de l’AGAM.
Trois questions se posent quant à une densification de l’emploi dans le cadre des opérations d’Euroméditerranée, par rapport à cette rétraction de l’emploi observée dans les arrondissements centraux :
1) Il semble qu’il y ait déplacement ou substitution d’emplois, mais sans soldes positifs au moins pour le moment. Quelles sont les mutations qui s’opèrent au sein de ce tissu économique, ou qui se préparent au travers des disparitions d’emplois ?
2) Les loyers seraient-ils trop élevés, comme pour les surfaces commerciales rue de la République ?
3) L’insécurité qui se manifeste à Marseille serait-elle dissuasive ?
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Tout en sachant qu’il faut étudier les évolutions sur différentes échelles en même temps, pour en avoir une bonne intelligence, les évolutions citées ici, et dans la provence, laisse quelque peu pantois : + 1,6% d’emploi privé, en 5 ans sur un territoire correspondant entièrement à la zone enromed, cela semble bien là encore signer l’échec de l’opération, de ses “rénovations ambitieuses et profondes” et de l’économie de casino qui y est très souvent associée, à coup de fonds de pension (cf la rue de la république). Et le centre ville en souffre régulièrement comme l’atteste les chiffres avancés ici (-7% pour le premier arrondissement et -5% pour le second en matière de commerce de détail.). Comme en atteste tout autant une bonne ballade dans ce coeur de ville et un comptage au doit mouillé des rideaux baissés (ces derniers temps le phénomène connait une accélération vraiment impressionnante, même si elle n’est pas surprenante.) Que la présidente d’euromed soit celle qui compte les points de ce match perdu, au titre d’adjointe à l’urbanisme, ne laisse pas de surprendre, et d’inquiéter!
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