La Marseillaise plombée par le Mondial à pétanque

Un seul être vous manque… Pour expliquer sa mise en redressement judiciaire lundi, La Marseillaise n’a avancé qu’une seule et unique difficulté économique : la chute des recettes publicitaires. En réalité, comme le révèle Le Ravi dans son numéro de décembre, le quotidien est aussi plombé par le Mondial à pétanque, dont l’association organisatrice n’a toujours pas versé au journal la part des recettes qui doit lui revenir. L’événement est pourtant subventionné par les collectivités locales à hauteur de plusieurs centaines de milliers d’euros…

Or, le président de cette association n’est autre que Michel Montana. Avant la reprise du titre par les Éditions des fédérés, en avril 2015, cet octogénaire influent était actionnaire du journal et directeur des relations extérieures. S’il était présent devant le tribunal de commerce lundi, il a par ailleurs fait savoir au Ravi qu’il ne souhaitait pas s’exprimer “pour l’instant” sur ce sujet.

Selon le mensuel, ce conflit était évoqué dans une lettre de Fabrice Lecomte au personnel le 22 novembre, la veille de l’annonce du dépôt de bilan, et inquiétait déjà la CGT le 4 novembre, qui qualifiait l’événement de “pierre angulaire de l’équilibre budgétaire de notre entreprise”. Le jugement d’ouverture du redressement judiciaire, dont Marsactu s’est procuré une copie, n’en fait pas mystère : ce trou du Mondial à pétanque fait partie des “deux difficultés majeures” qui ont ramené La Marseillaise au tribunal de commerce, deux ans après une première procédure.