La direction de La Provence annule la mise à pied d’Aurélien Viers, chef de sa rédaction

Accord
Bref
le 24 Mar 2024
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Le siège du journal, rue Salengro. (Photo : LC)
Le siège du journal, rue Salengro. (Photo : LC)

Le siège du journal, rue Salengro. (Photo : LC)

Dans un message envoyé aux salariés ce dimanche soir, la direction de La Provence annonce le retour d’Aurélien Viers à la tête de sa rédaction. Celui-ci avait été mis à pied vendredi 22 mars pour une une présentée par le directeur général Gabriel d’Harcourt comme pouvant laisser penser qu’elle donnait la prole aux trafiquants de drogue. Il s’agissait en réalité d’un habituel reportage à La Castellane au lendemain de la visite d’Emmanuel Macron dans le quartier.

Dans son texte, la direction du quotidien précise qu’au terme d’un “accord avec Aurélien Viers”, un “retrait de la mise à pied” a été décidé. Elle maintient en revanche “une erreur dans la composition de la une” qui aurait dû mentionner l’habitant qui déclarait “il est parti et nous, on est toujours là…”. “Elle est à l’origine du rappel à l’ordre du directeur de la rédaction”, réitère le communiqué.

La suspension d’Aurélien Viers avait suscité une vague d’indignation au sein du journal où une motion de défiance et une grève illimitée avaient été décidées vendredi, entraînant la non-parution du journal les 23 et 24 mars. Ce sera encore le cas lundi 25 mars. Depuis cette décision, de nombreuses voix médiatiques et politiques avaient dénoncé l’ingérence de Rodolphe Saadé et de son cercle rapproché dans les décisions éditoriales, alors que son groupe Whynot media s’apprête à acquérir la chaîne de télévision BFM-TV et la radio RMC.

Le communiqué de La Provence revient d’ailleurs sur cet aspect : “Les parties s’accordent sur l’importance du principe d’indépendance du journal vis-à-vis de tout pouvoir, qu’il soit politique ou économique mais aussi sur l’exigence d’une ligne éditoriale non partisane, consciente des principes éthiques et au service du lecteur.” Déjà en cours de discussion avant cet épisode, “la charte de déontologie de La Provence sera promulguée d’ici le 15 avril”. Malgré ce qui est présenté comme une sortie de crise, le rassemblement prévu ce 25 mars au matin par les journalistes grévistes et leurs organisations syndicales est maintenu.

Commentaires

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  1. barbapapa barbapapa

    Saadé a scié du houmous… Il a pris les fiers journalistes pour de pauvres philippins ou indonésiens de sa flotte marchande.

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  2. Lacoste P. Lacoste P.

    Soutien aux journalistes de la Provence et au SNJ en grève, et de leur combat pour l’indépendance des journalistes face à un multi milliardaires aux penchants dictatoriaux!
    Pour que vive une presse libre, il faut proteger les journalistes des prédateurs qui ont volé le capital du journal.

    Le vai capital des la presse, c’est l’honnêteté des articles des journalistes qui ont rendu compte de la visite publicitaire de Macron, et son buzze ridicule

    S’il n’y avait pas eu des journalistes courageux pour enquêters sur-le- mal logement, les complicités, la com’ de Macron, qui aurait informé les habitants?

    Soutien au journalistes de la Provence : pour une parole honnête indépendante des milliardaires illégitimes !
    Vous avez le soutien l’équipe de Un Centre-Ville Pour Tous, dont votre journal, vos journalistes , ont relayé les combats pour la vérité et la justice avec rigueur, empathie, et grand sens de l’équité.

    Patrick LACOSTE

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  3. julijo julijo

    la réaction des journalistes a payé.
    les milliardaires qui s’offrent un journal, n’achètent pas les journalistes.
    a eux de rester vigilants pour une ligne éditoriale factuelle.

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  4. Richard Mouren Richard Mouren

    Je ne suis pas du tout sûr que la mise à pied définitive suivie du licenciement ait vraiment été vraiment envisagée par l’actionnaire. Ca aurait fait très mauvais effet dans les négociations en cours pour l’acquisition de BFM-TV et RMC (et pour d’autres acquisitions futures?). Ce peut être vu comme un coup de semonce, un avertissement pour les médias possédés et ceux en acquisition. La direction ne parle plus que d’une “erreur” de titre et non plus d’une “faute” et d’un “rappel à l’ordre” et non plus d’une “mise à pied”. Quoiqu’il en soit, l’unanimité de la réaction des journalistes est de bon augure pour les lecteurs qui peuvent espérer une information relativement indépendante des pouvoirs.

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  5. Alceste. Alceste.

    La girouette est un phénomène politique persistant. Erreur de communication, d’interprétation, d’appréciation au sujet de cette fameuse une de la Provence avec une sanction à l’encontre du rédacteur en chef. Immédiatement des réactions faisant état d’une situation liberticide de la part du propriétaire.
    Il n’y a pas si longtemps, les mêmes scripteurs déclaraient la Provence comme vendue à Vassal et à sa clique.
    La presse indépendante des pouvoirs économiques ou politiques n’existe pas.Un mythe de plus.

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    • Regard Neutre Regard Neutre

      L’objectivité absolue dans une ligne éditoriale de journal est souvent un idéal difficile à atteindre…

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    • Electeur du 8e © Electeur du 8e ©

      “La presse indépendante des pouvoirs économiques ou politiques n’existe pas” : je propose que vous en discutiez avec les journalistes de Marsactu, de Mediapart, de Les Jours, de Politis, etc. Vous apprendrez sûrement des choses.

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  6. MarsKaa MarsKaa

    Sage décision. Il ne pouvait pas en être autrement. Le scandale était trop gros. Grâce à la réaction immédiate et solidaire des journalistes de la Provence et d’autres médias. Bravo à eux. Et honte absolue à Madrole, Muselier, Saadé.

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    • Titi du 1-3 Titi du 1-3

      Tout à fait, Madrole et Muselier une fois de plus discrédités.

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    • Lacoste P. Lacoste P.

      Sans oublier leur commanditaire à l’Elysee: il suffit qu’il éternue pour que les laquais aboient sur les journalistes de la Provence

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    • julijo julijo

      oui, encore que, madrolle -girouette importante- et muselier ont réagi en parfaits affidés du “chef” !
      ce qui reste une attitude normale pour ces opportunistes qui ont besoin de prouver leur attachement à cette nouvelle cause pour eux.
      je pense par contre que saade endosse une responsabilité différente en tant que patron de ce journal. ces capacités de patron de cma-cgm qu’il dirige d’une main de fer, ne sont pas utiles pour un media d’info.

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    • Félix WEYGAND Félix WEYGAND

      Je pense même que ces blaireaux de diverses espèces ont réagi sans consigne du château pour flatter le prince et que les services du prince ont dû leur dire d’arrêter de déconner…

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    • MarsKaa MarsKaa

      Felix Weygand, en effet, j’ai ce sentiment aussi.

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  7. Alceste. Alceste.

    8eme , l’AFP est independante oui.
    Pour les autres si vous me dites qu’il n’y a pas d’influences politiques,permettez moi d’en douter

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    • julijo julijo

      non, l’afp n’est pas plus indépendante que ça…..elle bénéficie d’un nombre importants de journalistes ce qui équilibre l’information donnée.
      j’ai toujours pensé que l’ “objectivité” était un leurre, éventuellement un souhait, mais aussi un but inatteignable.
      je mets au défi quiconque prétend savoir, isoler un fait, d’une idée, d’une perception de ce fait.

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    • Pascal L Pascal L

      Influence ne veut pas dire dépendance.
      Nous ne sommes pas des objets donc nous ne sommes jamais objectif mais la subjectivité, normale pour un être humain, n’est pas synonyme de dépendance.

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    • Electeur du 8e © Electeur du 8e ©

      J’ai répondu à une phrase où vous évoquiez les pouvoirs politiques ; vous mettez maintenant en cause les influences politiques. Ce n’est pas la même chose. Chacun, et les journalistes n’y échappent pas, a ses convictions politiques, et lit le monde à travers elles. De là à être inféodé à des *pouvoirs* politiques, il y a un grand pas. Les titres que j’ai cités appartiennent à leurs journalistes et à leurs lecteurs.

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  8. Félix WEYGAND Félix WEYGAND

    L’objectivité n’existe évidemment pas : les journalistes, comme tout le monde, ont collectivement une sociologie et individuellement une histoire et des convictions, a priori, croyances, sentiments qui leurs sont propres. Ils voient donc le réel au travers d’une subjectivité de groupe et de personne… Comme tout le monde… En revanche, ils peuvent être bien formés à l’examen et à la restitution des faits, respecter une charte déontologique et avoir un contrôle mutuel au sein de leur rédaction pour éviter les dérapages.
    L’indépendance, c’est à dire le fait de ne dépendre finalement que de la subjectivité des membres de la rédaction, ça existe avec des règles et des protections et un modèle économique qui le permet. Avoir un modèle d’affaires qui ne repose que sur l’achat par des lecteurs comme Marsactu (ou le Canard Enchaîné, ou d’autres), c’est déjà une règle très protectrice. Mais même des grands journaux qui ont des actionnaires (Le Monde : pôle et fonds d’indépendance) et une partie des revenus issus d’annonceurs (The Guardian : richissime “Scott Trust” qui n’appartient à personne), peuvent s’être dotés de règles solides.

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  9. petitvelo petitvelo

    Faut-il comprendre que la CMA-CGM n’a rien d’une SCOOP de l’ESS et tout d’un Citizen Kane ?

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  10. Patafanari Patafanari

    Viers, au pied! Sage, pas mordre.Bon toutou. Susucre ?

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  11. Marc13016 Marc13016

    Attendons la prochaine Une chatouilleuse sur la première page de La Provence. Et surveillons la qualité de l’info qui se distille dans ses pages.
    Si il n’y a rien d’irritants pendant plus de 6 mois, c’est que les journalistes ont été muselés, par des moyens plus perfides que la mise à pied : promo pour le meilleur toutou, chiens écrasés pour le vilain petit canard, matraquage d’exigence sur le “reporting” comptable …
    La liberté de la presse ne s’use que quand on ne s’en sert pas, coin coin.

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