“Enfoiré de gaulliste” : un élu FN se lâche contre Christian Estrosi à la région

Cela fait partie des sujets sur lesquels ni la droite ni le Front national ne veulent apparaître en reste dans l’hémicycle régional. Après le refus des migrants, les crèches de Noël, la question du soutien aux associations de harkis a vu s’affronter le groupe majoritaire de droite et celui d’extrême-droite. Les positions exprimées ne divergeaient en réalité que peu, Agnès Rampal et Christian Estrosi pour la droite, Philippe Vardon pour le FN rappelant leur refus de “la repentance” quant à l’action de la France en Algérie.

Les accusations mutuelles d’instrumentalisation de la cause harkie ont plu et chauffé quelque peu l’assemblée lancée, de tous bords, dans la surenchère. Le débat a ensuite dérapé après que Christian Estrosi a interrompu une intervention d’Amaury Navarrane. En usant d’un artifice réglementaire, celui-ci a pris la parole pour saluer “le fondateur du FN Jean-Marie Le Pen qui, plus jeune député de France avait quitté l’Assemblée pour s’engager”. En s’étonnant de ce retour en grâce du vieux chef, Christian Estrosi lui a coupé le micro, ce qui a déclenché l’ire sur les bancs d’extrême-droite. Thibaut de la Tocnaye, élu pourtant expérimenté et conseiller économique de Marine Le Pen, a alors lâché un tonitruant “Enfoiré de gaulliste”.

Christian Estrosi a indiqué qu’il saisirait la justice avant de suspendre la séance. À la reprise et après une discussion avec le président, selon un élu frontiste cité par le Lab, Thibaut de la Tocnaye a présenté ses excuses. “Nous ne voulons pas nous attaquer mais c’est le fait que vous nous accusiez d’instrumentaliser les harkis qui m’a mis hors de moi”, s’est-il expliqué avec émotion.

Thibaut de la Tocnaye est le fils d’un des membres de l’OAS auteurs de l’attentat du Petit-Clamart contre le général de Gaulle. La position vis-à-vis du général De Gaulle reste clivante au sein du Front national où une frange est menée par le vice-président Florian Philippot qui se définit comme gaulliste, tandis que l’autre, souvent qualifiée de “FN du Sud”, autour de Marion Maréchal-Le Pen reste fidèle à la ligne historique anti-gaulliste du Front. En juillet, lors de la fête “bleu-blanc-rouge” du Pontet, dans le fief de la députée, Stéphane Ravier, sénateur et maire des 13e et 14e arrondissements, avait par exemple disserté sur “le général félon”.

Revoyez les échanges diffusés sur TV région et résumés par le Huffington Post :