Des centaines de policiers en arrêt maladie, le patron de la police apporte son “soutien”

épidémie
Bref
le 24 Juil 2023
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Entre 300 et 660 policiers se sont mis en arrêt maladie, selon nos sources, pour protester contre le placement en détention provisoire d’un de leurs collègues. Jeudi soir, quatre agents des Bac sud et centre de Marseille ont été mis en examen pour “violences en réunion”. La victime, un jeune homme de 22 ans prénommé Hedi, a reçu un tir de LBD à la tête avant d’être roué de coups en marge des émeutes, le samedi 1er juillet. Trois fonctionnaires ont été placés sous contrôle judiciaire. L’incarcération du quatrième mis en cause a provoqué une vague d’indignation sans précédent dans les rangs de la police.

Samedi, le directeur général de la police nationale Frédéric Veaux est venu rencontrer ses troupes pour “leur apporter un message de soutien”, lit-on dans un entretien accordé au Parisien publié dimanche. Le haut fonctionnaire estime qu’avant un procès, “un policier n’a pas sa place en prison même s’il a pu commettre des erreurs graves”.

Le même jour, les syndicats policiers ont pu avoir “un échange constructif” avec la préfète de police des Bouches-du-Rhône Frédérique Camilleri. Mais cette dernière ne s’est pas encore exprimée publiquement sur la crise actuelle. Les deux syndicats majoritaires, SGP-Force Ouvrière et Alliance, dont plusieurs mis en cause sont adhérents, ont chacun publié un communiqué dans le weekend.

Si les arrêts maladies touchent principalement les brigades de terrain, l’accueil dans certains commissariats a aussi été impacté. Selon La Provence, plusieurs victimes n’ont pas réussi à déposer plainte ces derniers jours. Selon nos informations, l’accueil du commissariat du 14e arrondissement était fermé ce dimanche à cause du mouvement. La préfecture de police assure de son côté que “le 17 fonctionne”.

Clara Martot Bacry

Commentaires

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  1. petitvelo petitvelo

    Avec mauvais esprit, on pourrait penser à un soutien massif de gens tout aussi fautifs pour éviter de sombrer …

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  2. KatE13 KatE13

    “Entre 300 et 600 arrêts maladies”???!!! mais quel ego surdimensionné au sein de cette police marseillaise, c’est incroyable. Donc un policier est forcément parfait et au dessus des lois?? Aucune remise en question donc sur leur pratique… waouh quel exemple pitoyable pour nos enfants, les citoyens..

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  3. Jeanne 13 Jeanne 13

    C est sûr que la position de détenu pour un policier doit être compliquée mais félicitations au juge qui a eu le courage de rendre une décision qui redore l image de la justice en France
    Les violences policières impunies ça suffit!
    Et le ministre de l intérieur qui jette de l huile sur le feu….pas étonnant de sa part….le mal être de tous les policiers est lié surtout aux ordres qu ils reçoivent des politiques actuels
    On les envoie à l affrontement par tous les moyens pour faire taire les révoltes légitimes successives des citoyens à cause d une politique injuste qui n a aucun sens …c est ça la réalité dans cette affaire…

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  4. Félix WEYGAND Félix WEYGAND

    En réaction aux posts ci-dessus, je commence par dire que je n’ai pas de sympathie du tout pour Darmanin et que je suis sûr et certain que dans une société libre, démocratique et bien organisée, c’est aux juges de décider de la mise en liberté ou en prison des suspects et de l’application des peines des condamnés.
    Ceci posé, là, j’ai l’impression que Darmanin ne jette pas de l’huile sur le feu mais essaie plutôt d’éviter qu’il s’étende…
    On ne peut plus recruter ni de policiers, ni de juges, ni de profs à tout niveau, ni de personnel hospitalier (même les médecins, en tout cas au statut public de praticien hospitalier)… tout le monde évite le service public…
    Forcément la qualité des services publics s’en ressent et la qualité de la ressource humaine aussi. Pour ce qui est de la police, quand Darmanin dit que les recrutements concernent des gamins de 18 – 20 ans qui n’ont pas fait d’étude… on sait tous que c’est vrai explicitement et on sait tous ce que cela veut dire implicitement : on recrute des fragilités, de l’inculture, du ressentiment, de l’ignorance, de l’immaturité… toutes les caractéristiques qui font les violents et les racistes, le suicidaires et les toxicomanes, les voyous et les désespérés… on voit mal comment la police ne pourrait pas ressembler à la société “en général” par ces biais…
    Qu’il y ait des policiers violents, des policiers racistes, des policiers voyous, c’est certain.
    C’est certain, car il y a aussi des profs, des journalistes, des agriculteurs, des dentistes, des métallos, des agents des impôts… violents, racistes et voyous…
    La différence c’est évidemment que les profs, les journalistes, etc. ne sont pas confrontés de la même manière à la même violence sociale, relationnelle et physique et qu’ils n’ont pas eux-mêmes des moyens de violence physique à leur disposition. Donc, ils trinquent moins et s’ils déconnent, ils ont moins de moyen de faire des trucs graves : les profs ou les journalistes exaspérés ne tirent pas au flash ball, ils ne se suicident pas non plus avec leur arme de service…
    On ne peut sortir de la violence et de la délinquance par une réponse purement répressive et policière ; pour ma part j’ai rencontré de très nombreux flics de terrain qui sont les premiers à en être conscients et à le dire, y compris contre les discours politiciens des ministres de l’intérieur successif et des clowns de droite et d’extrême droite . De la même manière et pour des raisons comparable, on ne peut sortir du malaise réel et compréhensible de la police, et des dérives qu’il génère, en disant qu’il faut mettre les policiers au ban de la société, les réprimer et les punir.
    ….. de même qu’on de recrutera pas plus de profs, de personnels hospitaliers et de magistrats dans mieux les considérer, les former et les payer…

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    • Andre Andre

      Félix Weygand, je vous suis dans votre analyse. Il y a pour moi un véritable problème structurel dans la police.
      Problème qui ne saurait cependant excuser ces actes de violence dignes du Chili de Pinochet dont les auteurs sont ces quatre policiers.
      Recrutement, formation, équipement, organisation et utilisation de unités (la BAC dans des missions de maintien de l’ordre?!), instuctions de la hiérarchie et du gouvernement (on se souvient de Castaner et du Préfet Lallement lors des manifs des gilets jaunes), etc.
      Il faut aussi rappeler que, sans le déclenchement de ces émeutes d’une extrême violence, la police n’aurait pas eu à intervenir et ces terribles “bavures” n’auraient pas eu lieu d’être.
      Surtout, qu’on n’essaie pas de nous faire croire que ces émeutes avaient le caractère politique d’une révolte sociale. Elles sont bien au contraire la manifestation d’un pur libéralisme, celui donné en exemple par les trafiquants de drogue à ces jeunes désoeuvrés. Pas de règles, c’est la loi du plus fort qui prime,” je m’amuse, je casse et je me sers si je veux”…
      Si la police devait être restructurée et revalorisée, ce serait en premier lieu (conjointement avec des actions à caractère éducatif et économique), pour casser ces trafics qui s’imposent dans trop de quartiers et de cités, qui sont devenu un véritable cancer social et qu’on a trop longtemps tolérés.

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  5. Andre Andre

    Ces policiers qui manifestent pour exprimer leur soutien aux collègues mis en examen, sont non seulement irresponsables et ne rendent pas service à leur corps mais, en plus, ne respectent pas leur devoir de réserve. Leur hiérarchie, au lieu de les soutenir, devrait tous les mettre à pied.
    Un dernier mot, ce garçon aurait il participé aux émeutes (et non à une “révolte légitime”, car cela n’avait rien de “politique”), ce qui a priori n’était pas le cas, fallait il que les flics visent la tête avec leur ” flash ball”, le rouent de coups et le laissent inanimé sur le sol sans appeler les secours?
    Le juge n’a pas mis en examen quatre flics dont un en détention provisoire à la légère, les indices étaient certainement suffisant pour le faire.
    Au delà du cas de ces quatre personnages, on pourra évoquer avec raison les problèmes structurels de la police, la mauvaise utilisation des unités (que faisait la BAC dans des missions de maintien de l’ordre?), les sous-effectifs, le manque de formation, les instructions de la hiérarchie et du gouvernement. Mais cela n’enlève rien à la culpabilité (si elle est démontrée) de ces policiers, pas plus d’ailleurs que les exactions des émeutiers ne sauraient mériter d’excuses.

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    • Félix WEYGAND Félix WEYGAND

      +1

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