Après sa visite à la Corderie, la ministre de la Culture campe sur sa position

Déminage
Bref
le 7 Oct 2017
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“J’ai rappelé d’où je venais, que j’ai fait, de la recherche, de l’urbanisme.” La ministre de la Culture Françoise Nyssen a tenté ce samedi matin de déminer le dossier de la carrière antique de la Corderie, visitée tôt le matin. Celle-ci a été suivie d’une réunion en préfecture à laquelle participaient les services de la Ville, de l’Etat, le promoteur Vinci et des militants de la préservation du site. Pour la ministre, sa décision prise en juillet de classer une parcelle de 635 m2 “préserve absolument la vision de ce site remarquable”, tout en laissant le projet immobilier suivre son cours.

Sa déclaration reprend les grandes lignes de celle faite début septembre, à l’issue d’une première discussion menée par le préfet. Le seul élément supplémentaire est la demande adressée “à la Ville et à l’aménageur de travailler sur un cahier des charges qui permette trois choses : la visibilité du site, son accessibilité et la transmission”. Ce dernier point pourrait par exemple passer par “une mallette pédagogique pour les écoles” construite à partir des données recueillies lors des fouilles.

Aucun élément de calendrier n’a été livré pour ce cahier des charges, si ce n’est que l’idée est “que les travaux puissent reprendre rapidement”. Présente en préfecture, la maire (LR) des 1er et 7e arrondissements Sabine Bernasconi se dit volontaire pour “construire un projet de médiation culturelle (…) Ce que je ne sais pas à la fin de la réunion, c’est quand, comment et dans quelles conditions…” La question du financement de la protection, la mise en valeur et l’entretien du site n’a d’ailleurs “pas été évoquée”, concède-t-elle.

Julien Vinzent
Journaliste.

Commentaires

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  1. Lecteur Electeur Lecteur Electeur

    La ministre voit les choses par le petit bout de sa lorgnette lorsqu’elle se préoccupe de la visibilité du site de la Corderie. Avec son collègue du ministère de l’environnement Hulot (Transition écologique et solidaire) elle ferait bien de se préoccuper du paysage.
    Voir photo depuis le boulevard de la Corderie : https://marsactu.fr/agora/en-passant-par-le-boulevard-de-la-corderie/

    Le paysage est bien maltraité dans les organigrammes des ministères mais on y trouve cependant une « Direction de l’habitat, de l’urbanisme et des paysages » (DHUP) au Ministère de la « Transition écologique » qui proclame que :
    « Le paysage est un élément important de la qualité de vie des populations : en ville, à sa lisière, à la campagne, dans les territoires dégradés comme dans ceux de grande qualité, dans les espaces remarquables comme dans ceux du quotidien, etc. Le paysage joue un rôle majeur dans l’épanouissement de chacun et le vivre ensemble. Enjeu d’attractivité pour les territoires, la qualité des paysages est aussi un emblème de la France à l’international.
    Pour que nos paysages ne résultent pas d’évolutions subies, mais de choix réfléchis et concertés avec les citoyens, la politique conduite par le ministère en matière de paysage, directement inspirée de la Convention européenne du paysage, a pour objectif de :
    • préserver et promouvoir la qualité et la diversité des paysages à l’échelle nationale,
    • faire du paysage une composante opérationnelle des démarches d’aménagement de l’espace. »
    (https://www.ecologique-solidaire.gouv.fr/politique-des-paysages )
    Mais n’est pas aux paroles qu’on juge d’une politique, c’est aux actes.

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