Squarcini a-t-il soufflé les consignes de Philip Morris à la police marseillaise ?

Celui qu’on surnomme “le Squale” est en garde à vue depuis lundi. Bernard Squarcini, ex-chef de la DCRI, le renseignement intérieur, ex-préfet délégué à la sécurité des Bouches-du-Rhône aujourd’hui reconverti dans le privé, est soupçonné d’avoir usé de ses relations dans la police pour le compte de ses clients. Si le gros de l’affaire concerne des renseignements pris pour le compte du groupe LVMH, la justice s’intéresse aussi à un possible trafic d’influence ayant Marseille pour décor.

Pour le compte d’un autre client, le cigarettier Philipp Morris, Bernard Squarcini est soupçonné d’avoir influé sur la police marseillaise afin qu’elle amplifie son action contre la contrebande, révélait hier Le Monde. Notamment à travers la création début 2015 d’une brigade spécialisée dans cette lutte sur le centre-ville, précise La Provence. Grâce à un indic, un détective privé aussi visé dans l’affaire LVMH, d’importantes saisies ont pu être réalisées par la brigade. Une enquête préliminaire est en cours.

Interrogé par le quotidien, Pierre-Marie Bourniquel, ancien directeur départemental de la sécurité publique du département nie toute intervention de la part du “Squale”. “Nous n’avons pas attendu après Squarcini pour lutter contre le trafic de clopes ! Après, que notre travail ait profité à Philip Morris, sans doute, mais cela a profité à tous les cigarettiers et surtout aux buralistes ! Pour le reste, qu’une bonne info vienne d’un riverain, d’un voyou ou d’un gars qui bosse pour une société privée, on s’en fout.” Selon l’Expansion, Philipp Morris évalue le marché parallèle des cigarettes à Marseille à 42 millions d’euros par an.