"Attention, ce ne sont pas de nouveaux contrats aidés"

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le 9 Nov 2012
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"Attention, ce ne sont pas de nouveaux contrats aidés"
"Attention, ce ne sont pas de nouveaux contrats aidés"

"Attention, ce ne sont pas de nouveaux contrats aidés"

"On va d'abord faire la photo de la signature pour de faux en nous regardant", annonce un photographe inventif." "Mais Asma, elle, elle veut pas que ça soit pour de faux, elle veut que ce soit réel", reprend Marie-Arlette Carlotti. Voilà en une scène résumée l'essentiel du désormais traditionnel rendez-vous médiatique de fin de semaine avec la ministre marseillaise déléguée à la lutte contre l'exclusion. Sujet du jour, le premier emploi d'avenir en Paca, signé au lendemain du lancement de l'opération à Paris par François Hollande.

"On a voulu faire chic, on a voulu faire préfecture et qu'au-delà de ces murs on nous entende", commente Carlotti. Du coup, la jeune Asma, 20 ans, sous les dorures de la salle à manger d'honneur arrive "plus stressée que lundi pour commencer [son] travail". Elle signe aujourd'hui son contrat, un temps plein d'aide à domicile en CDI obtenu par l'intermédiaire de la mission locale accompagné d'une ministre, un préfet, un député, un adjoint au maire, "des gens supérieurs à nous, quoi". Sa présence "montre qu'une jeune des quartiers peut signer un CDI" et elle n'en est pas peu fière.

Un volant de contrat aidés inchangé

Asma correspond parfaitement au profil des jeunes ciblés par la mesure. Elle a quitté l'école avec un seul BEP sanitaire et social, niveau qui correspond au maximum autorisé pour ces emplois d'un nouveau genre.  Elle habite une zone urbaine sensible dans le 14e. Elle travaille dans un secteur "en tension" comme dirait le préfet, comprenez où il y a un besoin. Avec le même profil, 7 999 jeunes habitants de la région doivent trouver ainsi le moyen de mettre un pied dans le monde du travail, dans les collectivités, les associations ou, à la marge, les entreprises, en particulier de l'économie sociale et solidaire.

"Mais, attention, ce ne sont pas de nouveaux contrats aidés", a juré Hugues Parant. Enfin si, mais en mieux. Dans ceux-là, il y a un volet formation ou apprentissage obligatoire… ce qui existe aussi dans les contrats uniques d'insertion où un plan de formation est paraphé par l'employeur, Pôle emploi et les bénéficiaires. "Mais celui-là sera bien plus consistant", rétorque Fatima Orsatelli, représentante du conseil régional qui supervisera cet aspect. À la sortie, en théorie, les heureux élus devront donc avoir acquis l'expérience pour évoluer sans aide de l'État.

Mais, attention, ce ne sont pas de nouveaux contrats aidés, serait-on tenté d'objecter à notre tour. En ajoutant les contrats uniques d'insertion (CUI), le nombre de contrats aidés financés par l'État n'augmentera pas. 490 000 contre 510 000 selon le ministère du travail relayé par Les Échos. Seule différence majeure, là où un CUI peut tout à fait bénéficier à un Bac + 5 (sous certaines conditions, bien sûr), les emplois d'avenir sont bien plus ciblés.

"Même le préfet n'a pas le budget"

Pour mener à bien le dispositif, les collectivités seront invitées à participer largement : Michel Vauzelle, le président de la région, s'est engagé auprès de Jean-Marc Ayrault et Michel Sapin. Le conseil général et la communauté urbaine devraient suivre, sans que le nombre d'emplois supportés par chacun ne soit encore connu.

Plus compliqué est le cas de la mairie de Marseille. Jean-Claude Gaudin raconte partout qu'il ne veut pas revivre l'histoire des emplois jeunes, malencontreusement mentionnés par lapsus et en conclusion par Mac, qui l'avait contraint à garder à la Ville "800 des 1000 jeunes" qu'ils avaient recruté. Pourtant, son adjoint à l'emploi, Jacques Rocca Serra qui est aussi le président de la mission locale était présent ce matin. Alors gêné ? Pas du tout, "c'est en cours" mais surtout : "On ne peut pas s'engager sans connaître les conditions. Vous avez vu ? Même le préfet n'a pas le budget !"

Les choses devraient vite se préciser, a assuré le préfet Parant avant de voir plus loin et d'expliquer que ce projet s'inscrivait dans une dynamique plus large qui comprenait notamment la nécessité de transports. À ces mots, Carlotti baissait la tête et soufflait : "Ah non, pas ça, pas la métropole !" Hors de question que les sujets qui fâchent gachent la belle photo.

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