Après l'année capitale et avant son départ, Bruno Suzzarelli donne le cap du Mucem

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le 2 Avr 2014
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Après l'année capitale et avant son départ, Bruno Suzzarelli donne le cap du Mucem
Après l'année capitale et avant son départ, Bruno Suzzarelli donne le cap du Mucem

Après l'année capitale et avant son départ, Bruno Suzzarelli donne le cap du Mucem

Sur le plateau de Marsactu, Bruno Suzzarelli, l'actuel président du Mucem arbore une attitude décontractée. Et pour cause, à quelques semaines du premier anniversaire du musée des civilisations de l'Europe et de la Méditerranée, celui-ci affiche une fréquentation de plus de deux millions de visiteurs. "C'est beaucoup plus que ce que nous pensions", se réjouit le président qui précise que sur ce chiffre, un tiers des visiteurs voit les expositions. Si beaucoup viennent surtout pour découvrir l'architecture de Rudy Ricciotti, ou encore le Fort Saint-Jean, "un monument historique restauré", rien n'est perdu pour le président : "Même s'ils ne viennent pas voir les expositions spécifiques, du moins la première fois, leur démarche, implicite ou inconsciente, reste culturelle".

Pas question toutefois de se reposer sur ses lauriers, dans la mesure où le Mucem doit faire face à une série de handicaps : "Forcément, l'année après l'inauguration d'une grande institution culturelle, il y a un effet de tassement. Dans notre cas de figure, il sera peut-être plus marqué du fait que nous ne sommes plus dans l'année de capitale européenne de la culture. En plus de cela nous sommes un musée de société, pas un musée des beaux-arts répertorié dans une catégorie classique de musée." Ajoutons que le musée reste mal desservi le soir, avec une pénurie de bus propre à en décourager quelques-uns.

"Éviter l'esbroufe"

Bruno Suzzarelli s'offusque lorsqu'on lui fait le reproche d'un contenu muséal ténu. "Le contenu n'est pas pauvre, il est différent. Nous avons choisi de faire un musée pluridisciplinaire. Nous présentons aussi bien des objets d'art populaire, du quotidien, des pièces d'antiquité, que des pièces de beaux-arts, voire d'art contemporain. Il est peut-être plus difficile de capter un public très large mais cela correspond à un besoin actuel de sortir des cloisonnements qui caractérisent les musées". En effet, outre une programmation artistique et culturelle qu'il souhaite dense pour attirer les visiteurs, le président rame encore pour faire venir les 18-25 ans ou encore les catégories populaires. Pour ces dernières, "il faut avancer de manière subtile et ne pas faire d'esbroufe, travailler avec les associations de quartiers notamment." Globalement, le président se targue de recevoir un public majoritairement local, avec 50% de visiteurs des Bouches-du-Rhône.

Autre ambition du musée, la dimension internationale, "inhérente au projet même du Mucem. On dit souvent que c'est un musée passerelle, comme celle que nous voulons jeter de l'autre côté de la Méditerranée." Cela passe par différents biais, "de la circulation de productions à la coproduction", dont les expositions temporaires actuelles en sont l'illustration. Pour "Splendeurs de Volubilis", où des bronzes antiques sont présentés, plus de la moitié des oeuvres sont portées par le musée d'archéologie de Rabat. L'autre exposition, "Le monde à l'envers", est une coproduction avec le musée international du carnaval et du masque de Binche, en Belgique. Enfin, au Fort Saint Jean, l'exposition "Des artistes dans la Cité" présente la création artistique contemporaine du Maroc. Dernièrement, deux temps forts sur la Syrie et l'Algérie ont également eu lieu. Pour le président, cet ancrage dans le monde contemporain et cette variété des disciplines tendent à prouver "que le Mucem est résolument un musée du XXIe siècle". 

A quelques mois de son départ prévu dans le courant de l'été prochain, Bruno Suzzarelli dresse un bilan qu'il juge satisfaisant : "Je pars après avoir passé cinq années merveilleuses à Marseille. J'espère que que mon successeur va continuer à développer ce musée. La dimension internationale sera pour lui un vrai challenge, ainsi que la diversification des publics et l'enracinement dans le territoire. En plus, j'espère que le musée pourra s'ancrer davantage dans un réseau lié à la recherche et créer des partenariats scientifiques". Bruno Suzzarelli a bâti les fondations du musée. Son successeur devra assurer son rayonnement.

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Commentaires

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  1. savon de Marseille savon de Marseille

    Débat agréable mais un peu superficiel : aucun chiffre sur les budgets alloués …

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  2. MANOUKIAN GEORGES MANOUKIAN GEORGES

    Les comentaires de Monsieur Bruno Suzzarelli, sont très vide, souvent il se répette et c’est domage qu’il ne done pas le coût total du Mucem ni son coût de conctionnement. Combien ce monsieur nous coûte par mois, par les temps très difficile que vivent les Français il est immorale de dépenser autant d’argent.
    MANOUKIAN GEORGES

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