Après deux ans de pandémie, le bailleur HMP n’autorise toujours pas le télétravail

Actualité
le 13 Jan 2022
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Le syndicat Force ouvrière du bailleur public Habitat Marseille Provence lance un appel à la grève, ce jeudi. Parmi les motifs avancés, l'impossibilité de travailler à distance en dépit du contexte sanitaire.

Le télétravail est actuellement imposé plusieurs jours par semaine quand c
Le télétravail est actuellement imposé plusieurs jours par semaine quand c'est possible. (Photo d'illustration - Adrian Swancar-Unsplash)

Le télétravail est actuellement imposé plusieurs jours par semaine quand c'est possible. (Photo d'illustration - Adrian Swancar-Unsplash)

“Malheureusement, depuis le début de cette crise sanitaire, nous demandons la mise en place du télétravail à Habitat Marseille Provence (HMP). Et ça nous est toujours refusé”, se désole Jean-Jacques Baghdikian, secrétaire général FO chez le bailleur, lors de sa tournée de mobilisation du personnel, en vue de la grève du 13 janvier. Ce “100% présentiel” n’est pas sans conséquence pour les employés : sur trois agences à Marseille, deux sont récemment devenus des clusters de cas de Covid, expliquent les salariés. Ce refus de la hiérarchie questionne d’autant plus, depuis l’appel de la ministre du Travail, fin décembre, à mettre en place trois jours de télétravail par semaine dès que cela est possible.

Depuis le début de la pandémie, FO a demandé à plusieurs reprises la mise en place du télétravail, “sur la base du volontariat”, pour le personnel pouvant travailler de chez eux. Selon les estimations du syndicaliste, 35 à 40 % des 300 employés pourraient le faire. Mais la direction invoque une sécurité informatique insuffisante pour le passage au télétravail, “sans toute fois apporter de preuves”, rétorque Jean-Jacques Baghdikian. Le président du conseil d’administration, Patrick Papallardo estime pour sa part que les “données liées aux attributions de marchés et de logements ne doivent pas sortir de l’enceinte des agences.”

“Des améliorations auraient pu être faites”

“Le 3 janvier, lors de la dernière réunion avec le directeur général, nous lui avons demandé s’il était possible de faire venir un expert informatique afin de voir si la sécurité existante était suffisante ou non à la mise en place du télétravail, poursuit le syndicaliste. Nous avons, une fois de plus, fait face à une fin de non-recevoir de la part de la direction.” Il estime que la direction entretient une opacité sur les avancées réalisées ou non depuis deux ans au niveau du service informatique. Pour le syndicaliste “une chose est sûre : des améliorations auraient au moins pu être faites.”

Patrick Papallardo ne partage pas le même point de vue que le syndicaliste. L’élu représentant la métropole au sein du bailleur explique que l’office public “n’est pas organisé pour [le télétravail]“. Le système informatique actuel ne le permet pas, et le changer “coûterait énormément d’argent”. D’autant plus, ajoute-t-il, que la fusion entre le bailleur aixois et son homologue marseillais, qui sera effective le 1er janvier 2023, nécessitera la mise en place un système informatique commun. “Ce que je veux, c’est protéger mes employés, en protégeant leurs emplois. Donc on ne peut pas trop s’égarer dans des dépenses qui seraient inutiles”, déclare-t-il.

“On ne pouvait pas imaginer que la crise sanitaire allait s’étendre”

À cela s’ajoute l’instabilité des annonces, qui ne favorise pas, selon Patrick Papallardo, les prises de décisions : “il y a deux ans, on nous annonçait que la pandémie allait durer deux mois. Il y a quelques jours, on nous explique que le variant Omicron sera peut-être le dernier… Personne ne pouvait imaginer que la crise sanitaire allait s’étendre sur plus de deux ans.” Concernant les dernières annonces du gouvernement, au sujet du télétravail obligatoire pour les entreprises, le président du conseil d’administration rétorque que ce dispositif “n’est pas obligatoire. C’est seulement si c’est possible.” Il conclut que si le télétravail était envisageable, il ne voit pas pourquoi on ne le ferait pas.” Sollicité, Christian Gil, directeur général d’HMP, n’a pas donné suite à nos demandes de précisions à l’heure où nous bouclions cet article

Dans ce contexte de rebond épidémique, FO milite également pour la remise en place des horaires décalés, qui permettrait aux salariés de ne pas être aux heures de pointes dans les transports en commun. Selon les dires du syndicat, cette mesure avait été accordée entre mai et septembre 2020, et vite suspendue “pour cause d’abus” selon la direction. “Mais là non plus il n’y a pas de preuves de ces abus”, assure Jean-Jacques Baghdikian.

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Commentaires

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  1. Pussaloreille Pussaloreille

    Ben oui… Attribution de marchés ou de logements, vous pensez… On imagine les dégâts que pourraient causer des fuites à cause d’un système non sécurisé !!!

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  2. Dark Vador Dark Vador

    @Pussaloreille vous m’avez coupé l’herbe sous le pied! J’ai noté quelques éléments dans cet article : “sécurité informatique insuffisante – n’est pas organisé pour le télétravail – coûterait énormément d’argent – dépenses inutiles”… Quand on connaît la réputation “ho combien flatteuse” de cet organisme, on a plus du tout envie de rire…

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  3. kukulkan kukulkan

    une honte ! Marsactu devrait faire un appel à signalement par les salariés et diffuser la liste des entreprises récalcitrantes !

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