Andrieux écartée, le PS sous la pression du reste de la gauche

Andrieux écartée, le PS sous la pression du reste de la gauche

Depuis vendredi, Sylvie Andrieux n'est plus la candidate socialiste dans la troisième circonscription de Marseille. Une intervention tardive pour laquelle il a fallu la pression du gouvernement Ayrault, apôtre de "l'exemplarité", pour que le passage de mise en examen à convoquée devant un tribunal modifie le sort de Sylvie Andrieux, investie malgré l'enquête du juge Landou.

Le dépôt de candidature étant clos, le PS, contraint par le code électoral, ne peut investir quelqu'un d'autre ni même demander au suppléant, le maire du 13/14 Garo Hovsépian, de la remplacer comme certains l'avaient un temps suggéré. Pire pour le parti, les professions de foi ayant été déposées et les affiches imprimées, Sylvie Andrieux continue de faire campagne avec le poing et la rose.

"Coup tactique" du PG

Pourtant, contrairement à ce qui avait été indiqué dans un premier temps, la question n'est pour le moment pas à l'ordre du jour du bureau national de demain soir. "Cela peut encore bouger", souffle Christophe Borgel, le secrétaire national aux élections.

Les partenaire poussent en tout cas dans ce sens. Marie Batoux du Front de gauche comme Michèle Poncet-Ramade, la candidate écologiste, espèrent récupérer le soutien du premier parti de gauche. Forte des 13,03 % de Jean-Luc Mélenchon sur ce territoire du nord-est de Marseille, Batoux a lancé "un appel pour la troisième circonscription". L'objectif ? "Face au risque d'une abstention plus forte et d'un FN en progression car il ne fait campagne que sur les casseroles, il faut une gauche rassemblée", martèle-t-elle. Eric Coquerel, secrétaire national du parti de gauche, va plus loin :

Arithmétiquement crédible et politiquement éthique, c'est le meilleur choix que de soutenir Marie Batoux

"Il y a dix jours, Mélenchon ne voulait pas d'accord. Aujourd'hui, ils font des pieds et des mains pour en avoir un", raille Christophe Borgel qui ne veut pas rentrer plus loin dans le "coup tactique" du parti de gauche.

Le PS 13 est muet

Reste qu'il y a bien une candidate qui peut avancer un accord national avec le PS (mais pas dans le 13), c'est Michèle Poncet-Ramade. Le réseau des coopérateurs d'EE-LV a lancé une pétition pour qu'elle obtienne ce soutien supplémentaire. "Quand il y a un vote, qu'est-ce qu'ils disent à leurs électeurs ?", pointe Poncet-Ramade qui interroge encore :

Qui est le candidat de François Hollande ? Un parti de gouvernement doit absolument investir quelqu'un.

Autant d'arguments qui ne convainquent pas Borgel qui lâche : "Je ne pense pas qu'on bougera dans la troisième circonscription". Il faudra en tout cas que le Parti socialiste explicite sa décision. À défaut, on pourrait croire que le parti, duquel Andrieux n'est du reste pas suspendue, se satisfait de l'ambiguïté actuelle, cultivée par un PS 13 qui se refuse à tout commentaire depuis la semaine dernière. En politique comme ailleurs, on n'insulte pas l'avenir et les gagnants finissent toujours par être réintégrés. Jusqu'au procès ?