Ancien président de chambre de commerce cherche nouveau poste à sa hauteur

Actualité
le 23 Nov 2016
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Après deux mandats, Jacques Pfister a quitté ce mardi ses fonctions de président de la chambre de commerce. L'ancien patron d'Orangina n'a pas du tout envie de prendre sa retraite pour autant. Après avoir loupé la présidence de la chambre de commerce régionale, écarté par son successeur à Marseille Jean-Luc Chauvin, il fait les yeux doux à la métropole pour se recaser.

Ancien président de chambre de commerce cherche nouveau poste à sa hauteur
Ancien président de chambre de commerce cherche nouveau poste à sa hauteur

Ancien président de chambre de commerce cherche nouveau poste à sa hauteur

Son nom était déjà inscrit dans la pierre, au premier étage du Palais de la Bourse. Comme le veut la tradition, son portrait trône désormais dans l’escalier aux côtés des autres présidents de la chambre de commerce de Marseille. Une œuvre du graphiste Stephan Muntaner que l’ancien PDG d’Orangina était fier de partager ce 21 novembre sur Twitter avec un compte tout nouvellement créé.

Avec l’élection de Jean-Luc Chauvin, ancien président de l’Union pour les entreprises (UPE 13) ce mardi, Jacques Pfister a définitivement rendu son mandat. Nul ne sait, pas même le principal intéressé, de quoi sera fait l’avenir immédiat de l’ancien président. À 68 ans, il est loin d’être résolu à prendre sa retraite dans son doux village d’Éguilles. Le voilà donc à la recherche d’un nouveau fauteuil.

Un siège qui se dérobe

Jacques Pfister avait a priori un chemin tout tracé qui devait lui permettre de monter d’un cran dans la hiérarchie des CCI. Il lorgnait sur une place de choix à la présidence de la chambre de commerce… régionale, basée elle aussi à Marseille. Cette dernière chapeaute les “chambres de commerce territoriales” du Var, des Alpes-maritimes, d’Arles, de Marseille, des Hautes-Alpes… La CCI régionale a notamment en charge de définir les budgets des chambres territoriales. La dernière répartition de la ressource fiscale entre les différentes villes a ainsi suscité de nombreuses tensions : Marseille perd six millions d’euros de budget par an quand Nice en gagne trois.

“Il était convenu de longue date que Jacques Pfister soit sur les listes de Jean-Luc Chauvin pour pouvoir briguer le poste, raconte un proche. Seulement quelques jours avant le dépôt des listes, nous avons senti le vent tourner.” Prendre le sortant sur ses listes est courant dans les chambres. Ainsi Claude Cardella, président de la CCI Marseille Provence (CCI-MP) au début des années 2000 était-il sur les listes de Jacques Pfister en 2004. Dans les couloirs de l’UPE, on confirme que l’hypothèse a longtemps primé avant d’être abandonnée peu de temps avant l’élection. Motif : “Un veto posé par Nice”, assure l’entourage de celui qui a été écarté. Deuxième échec après 2010 quand, à la création de la chambre régionale, Jacques Pfister avait tenté d’en obtenir la présidence face à son homologue de Nice, Dominique Estève.

“Nous étions plusieurs à penser que cela se passerait ainsi et qu’il ne serait pas soutenu jusqu’au bout”, glisse un élu sortant de la chambre qui n’a pas souhaité briguer un nouveau mandat avec Jean-Luc Chauvin. Il regrette “l’inélégance du geste” de la direction de l’UPE. Contactée, l’ex union patronale n’a hélas pas donné suite à nos demandes d’explication ou de précision sur le “cas” Jacques Pfister. Début octobre, le président de l’association, Johan Bencivenga, se contentait de dire de manière générale “Jacques Pfister ne pouvait plus se représenter”. À la présidence territoriale non, sur une liste et à la présidence régionale, c’était possible.

“Jedi de la métropole”

C’est donc en urgence que Jacques Pfister, qui n’a pas répondu aux sollicitations de Marsactu, s’est mis en quête d’un nouveau poste. Interrogé sur son avenir il y a quelques jours, dans une interview bilan au journal La Provence, il faisait un appel du pied appuyé à sa droite : “Je n’ai pas de projet particulier. Avec la métropole, l’économie est revenue au cœur des préoccupations. J’aimerais bien être de cette fête si on me le propose”. De toute évidence, celui qui fut aussi le président de l’association Marseille-Provence 2013 lors de l’année capitale européenne de la culture verrait bien son futur bureau du côté de la nouvelle collectivité.

“Une intégration dans les effectifs de la métropole, je n’en ai pas entendu parler une seule fois, répond un proche de Jean-Claude Gaudin. Il trouvera sûrement une place avec toutes les structures qui se créent autour de la métropole.” Si ce bruit court au sein de l’ancienne union patronale, les proches de Jacques Pfister répondent “ni oui, ni non”. On comprend mieux la petite formule bien tournée dans le journal. Était-ce une forme d’appel à l’aide ? Ironie du sort, l’intéressé, que Marsactu n’a pas réussi à joindre en personne, se qualifiait, lors de ses vœux à la presse en janvier dernier de “jedi de la métropole”.

“Indemnisé” 2959 euros par mois par la CCI

Si Pfister veut rester dans les mémoires comme le président moteur dans la création de la métropole et de l’animation de la capitale européenne de la culture, il sera aussi pour certains celui qui a continué à mener un train de vie de luxe alors que son institution perdait de sa surface financière. Petits fours du célèbre traiteur La truffe noire, cabinet digne d’un président de collectivité, conseillers et surtout “indemnisation” mensuelle de 2959 euros net- une première à la chambre – détonnent face aux 145 suppressions de postes actées en fin de mandat.

Il ne semble donc pas vouloir se consacrer pleinement à sa société de conseil, JAP Services. Impossible d’ailleurs de savoir si cette entreprise pourrait lui suffire financièrement. Créée en 2005 peu avant son départ du poste de patron d’Orangina, celle-ci, qui permet à Jacques Pfister de disposer du statut de mandataire social d’une entreprise, ne dépose pas ses comptes au tribunal de commerce.

Ceci étant dit, l’ancien président Pfister n’est pas tout à fait à deux doigts de pointer à Pôle emploi. Il est élu depuis juin, en tant que personnalité qualifiée, au groupement d’intérêt public de la candidature pour l’accueil des Jeux olympiques à Paris en 2024 et membre jusqu’en 2020 du conseil d’administration d’Euroméditerranée, dont il avait songé, en 2014, à prendre la présidence. Voilà pour la représentation. Pour l’alimentaire – si nécessaire – il y a toujours le conseil économique social et environnemental où il a été nommé en décembre 2015 pour cinq ans. Les indemnités des membres s’élèvent à quelques 3700 euros (bruts). C’est pas la truffe noire mais c’est déjà un peu de beurre dans les épinards.

Rectificatif le 25 septembre : L’indemnité mensuelle du président s’élevait à 3499 euros brut, soit 2959 euros net, et non 7000 comme indiqué précédemment. L’assemblée générale de la CCIMP l’a décidé le 18 mars 2011.

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Commentaires

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  1. CAN. CAN.

    Comment justifier une indemnisation mensuelle de 7 000 € !
    De quoi douter de la crédibilité déontologique de cette institution.

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  2. Electeur du 8e © Electeur du 8e ©

    68 ans. Je suis certain que de nombreuses associations seraient satisfaites de bénéficier des compétences incontestables de M. Pfister à titre bénévole…

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  3. Brigitte13 Brigitte13

    Comment ça ? ses nombreux conseillers ne lui ont rien trouvé ? Ils pensent eux-aussi à se reconvertir!!!

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  4. julijo julijo

    C’est d’une indécence !!

    Il y a suffisamment de “gens expérimentés” comme ça, qui coûtent cher. Pas la peine d’en rajouter un, qui est loin d’être dans le besoin et qui doit dormir sur un joli matelas rembourré
    Et ne pas confondre, dans la région c’est fréquent : expérimenté et compétent…les deux termes n’ont rien à voir.

    Non, mais pour qui se prennent ces gens là ???

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  5. l'an25 après JCG l'an25 après JCG

    Mais quelles compétences possède-t-il au fait lorsqu’on examine les chiffres désastreux de Marseille Capitale Européenne de la Culture?

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