Un trou dans l’espace temps ou le syndrome apéro

Billet de blog
par Lagachon
le 7 Jan 2013
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A Marseille, les bus de nuit opèrent de 21h30 à 0h45/1h selon les quartiers. Hier, dans son supplément MP2013, la Provence annonce “la fête jusqu’au bout de la nuit”, 1h du matin si on ne tient pas compte de l’exception “docks des suds”. Si la nuit dure jusqu’à 1h, et que le matin commence un peu avant le lever du soleil, comment s’appelle ce trou dans l’espace temps, typique de Marseille, entre 1h et 5h ? La super nuit ? Le trou noir ? Le couvre-feu ?

La ville ne ferme plus totalement le dimanche, mais tous les jours entre 1h et 5h, c’est comme si elle disparaissait de la carte… Pfff, elle erre entre jour et nuit.

Alors pas complètement, bien sur, certains lieux font de la résistance (O’Stop, Art Haché, Docks des Suds les soirs de fête, la Friche de temps en temps, les dealers de Bassens et les putes de Sénac…), et encore pas dans le même quartier. Mais globalement, il reste les taxis pour aller de rien à rien, ou de chez quelqu’un à chez soi.

Je ne veux pas cracher sur la nuit marseillaise, elle me convient largement et j’ai déjà bien expliqué pourquoi. Mais on riait hier avec des amis de cette spécificité… le bout du bout à 1h du matin, la fin de la nuit, et que se passe-t-il ensuite ? Comment appeler ce moment-là ?

La meilleure hypothèse que l’on ait trouvé est celle du syndrome apéro : à Marseille, il règne en maître. C’est pour ça qu’on ne danse pas comme des fous, qu’on reste sur la terrasse ou dans la rue (jamais dans le bar/salle d’expo/lieu où un bon DJ est en train de mixer mais juste devant l’endroit, verre à la main en train de tchatcher). Et un apéro, ça commence à 19/20h et à 1h on peut dire qu’on est allé au bout, c’est vrai.

C’est aussi le syndrome trentenaire : ceux qui font bouger Marseille ont la trentaine sereine, des enfants, des exigences, des contraintes, enfin plein de trucs qui font que l’apéro c’est formidable, surtout dans un endroit sympa et encore plus quand ça dépasse pas 1 ou 2h parce qu’à 8h les gamins se réveillent et il faudra assurer !

Les étudiants, les 20/25 ans, les erasmus… ceux qui ont pas un rond mais de l’énergie à revendre, pas d’enfants mais une grosse résistance aux mélanges d’alcool pas cher, et bé ils subissent. Se régalent quelques soirées par an (marsatac…), ont leurs repaires, gueulent contre la ville, et parfois se barrent déverser leur énergie à Lyon, Toulouse, Paris, Lille et d’autres.

Certains d’entre eux reviendront, plus tranquilles, plus trentenaires, et trouveront que jusqu’à 1h, c’est déjà bien. C’est caricatural, mais ça nous a fait rire hier.

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