UN NOUVEL ESPACE URBAIN (2)

Billet de blog
le 26 Avr 2020
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Les élections municipales ont lieu demain

UN NOUVEL ESPACE URBAIN (2)

Nous avons entrepris, la semaine dernière, de concevoir un nouvel espace urbain pour Marseille, afin de profiter de l’échéance des élections municipales pour permettre à la ville de retrouver un espace qui soit pleinement conçu pour ses habitants

 

De quoi est fait l’espace urbain ?

C’est la première question qu’il importe de se poser au moment où s’engage le débat public sur l’avenir de la ville, à Marseille, dans le cadre du débat électoral. Il me semble que l’espace urbain est composé de quatre instances qu’il importe de repenser – à Marseille peut-être plus que dans d’autres villes. La première de ces instances est le paysage : fait de l’aménagement des sites, d’une véritable politique de l’architecture et d’une politique de la construction qui ne se réduise pas au souci de la fonctionnalité, le paysage urbain est la dimension esthétique de la ville, ce qui permet à ceux qui habitent la ville et à ceux qui la visitent d’y demeurer et de s’y déplacer en appréciant pleinement la qualité de l’espace dans lequel ils se trouvent. La seconde instance qui fonde l’espace urbain est la circulation. La prochaine municipalité devra réfléchir davantage à l’aménagement des rues, de façon que l’usage des voies de la ville ne soit pas seulement conçu pour la circulation automobile, mais pour que l’amélioration des transports en commun et l’aménagement de véritables espace piétonniers dignes de ce nom permettent de réduire la pollution, d’améliorer la qualité de l’air et d’articuler l’habitation à la qualité du paysage. Enfin, l’espace urbain est fait de l’articulation entre les espaces privés – les immeubles et les espaces d’habitation – et les espaces publics – les lieux de rencontre et d’échanges, les espaces de spectacle et de jeu et les espaces de commerce. Il importe que, dans les projets qu’ils élaboreront, les candidats à l’élection municipale disent clairement leurs conceptions de ces trois dimensions de l’espace de la ville.

 

Faire entrer la mer dans la ville

Marseille a toujours, en quelque sorte, vécu contre la mer, elle a toujours plus ou moins conçu la ville comme étrangère à elle. Mais sans doute est-il temps, aujourd’hui de permettre à la ville de retrouver la mer et de permettre à la mer d’habiter de nouveau la ville. Au cours de son histoire, pour touts sortes de raisons, la ville a pensé la mer en dehors de la ville, mais, aujourd’hui, à la fois parce que les préoccupations environnementales ont changé et parce que le rôle de la mer a changé dans les villes, la prochaine municipalité devra rendre à la mer une véritable place dans l’espace urbain. Cela passe notamment par trois politiques. La première est une politique culturelle de la mer, notamment par l’établissement d’un musée de la mer, à Marseille, qui comporte aussi une bibliothèque et un espace de documentation. La deuxième politique de la mer est une politique améliorant l’usage de la mer dans les transports en commun, à la fois par l’amélioration de la qualité des bateaux de transports en commun et par l’intensification de leur fréquence. Enfin, la politique de la municipalité devra rendre sa place à la mer dans la mise en œuvre d’une véritable écologie de la mer, à la fois par le souci de la qualité de l’eau destinée aux bains et par une véritable régulation la navigation privée.

 

La  culture dans l’espace urbain

Il est nécessaire que la politique culturelle élaborée et muse en œuvre par la prochaine municipalité permette à la ville de retrouver pleinement des pratiques culturelles qui permette à ses habitants de s’exprimer et de retrouver le sens de la ville. D’abord, il importe de répartir plus équitablement les lieux culturels dans l’ensemble des quartiers de la ville, afin que la politique culturelle soit fondée sur une véritable égalité. Par ailleurs, il importe d’assurer une meilleure desserte des lieux de culture, notamment par une meilleure articulation de la politique des transports en commun et des réseaux et de la politique des lieux de culture. Enfin, sans doute faudrait-il engager une réflexion et un débat public sur une politique d’investissement permettant de prévoir une politique culturelle, pour commencer, pour les six ans à venir, et, ensuite, pour une politique culturelle du temps long. Peut-être serait-il important de doter la ville d’une véritable planification de la politique culturelle, associant réellement les habitants aux choix qui orienteront cette politique. C’est que la politique culturelle ne peut se réduire à une politique du présent mais s’inscrit aussi dans le souci de l’avenir, des institutions de médiation culturelle que nous transmettrons à nos enfants. Enfin, il importe de ne pas oublier que la piétonisation du centre de la ville est un des éléments majeurs de l’amélioration de la politique culturelle de la ville.

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