Un dimanche hispanique à l’Opéra

Billet de blog
par Lagachon
le 7 Nov 2011
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Grande première pour un dimanche pluvieux, j’ai choisi l’Opéra de Marseille, où je n’avais jamais mis les pieds auparavant (ou seulement par curiosité dans le hall), rendez-vous à 17h avec des amis pour assister à un concert de l’Orchestre Philharmonique de Marseille, dirigé par le catalan Ernest Martinez Izquierdo, avec la soprano Maria Bayo.

Avant d’entrer et d’assister à la représentation, c’est déjà l’occasion de parler du bâtiment, construit une première fois en 1787, il brule en 1919 et est reconstruit en 1924, il garde de cette époque un style très Art Déco, surtout à l’intérieur, comme si le temps c’était figé. Aller à l’Opéra de Paris nous entraîne dans l’histoire de la bourgeoisie de la fin du XIXème, du Second Empire et de la IIIe République, ici, on est dans le Marseille d’Albert Londres, triomphant, opulent, celui de l’Exposition Coloniale, des bastides, des grands projets, des 91 lignes de tram… tout ça est loin, et ça se voit jusque sur les murs un peu vieillis de l’Opéra.

La bonne nouvelle, c’est qu’il est en travaux, d’où la grande bâche qui le recouvre, mais nous laisse libre d’admirer les grilles de Castel et leurs médaillons allégoriques.

Arrivé dans la grande salle, quelle surprise ! Vus les dimensions extérieures du bâtiment, je m’attendais à une mini-salle, je découvre une jauge de près de 1800 places, toute en hauteur (à l’opposé du Grand Théâtre de Provence), qui donne même le vertige à certains assis près de moi dans l’Amphithéâtre (c’est à dire tout en haut, au 4ème). Bon à savoir, 1h avant chaque représentation, 50 places d’amphithéâtre sont mises en vente à bon prix (9€ hier), mais pour un opéra, on m’a conseillé d’arriver 1h30 avant.

D’ailleurs, l’affluence était plutôt décevante hier, il restait de nombreuses places libres. Bon point, nous avons pu descendre d’un étage et avoir une meilleure vue. Mauvais point, c’est assez embêtant d’accueillir un chef d’orchestre et une soprano renommés et de leur offrir le spectacle d’une salle à moitié vide. A la décharge du public, le programme n’était pas des plus évident et nous avons compensé le nombre par l’engouement (trois rappels et des bravos).

Bref, je ne suis pas un habitué des concerts lyriques, même si je vais souvent au Festival d’Aix assister à des opéras, et je ne connaissais aucun des compositeurs mis à l’honneur hier, j’y allais pour découvrir.

En première partie, nous avons pu écouter des airs de Joaquin Turina et Xavier Montsalvatge, deux compositeurs du XXème siècle. En deuxième partie, place aux zarzuelas, sortes d’opérettes espagnoles, avec des airs de Geronimo Gimenez, Manuel Fernandez Caballero et Gonzalo Roig (XIX-XXe). J’ai largement préféré la seconde partie, plus évidente, plus simple à appréhender.

J’ai particulièrement aimé le morceau “vals de angelita” de Caballero, extrait de “Château Margaux” (on ne se refait pas), l’histoire d’une jeune mariée qui boit pour se donner du courage avant la venue de ses riches beaux-parents… J’ai trouvé une interprétation sur youtube par Eteri Lamoris à Barcelone.

[youtube=http://www.youtube.com/watch?v=3gly41EfVWw]

J’ai aussi beaucoup aimé “l’intermedio” de Gimenez, extrait de “La Boda de Luis Alonso”, très espagnol, uniquement orchestral.

Et dans la première partie, je me rappelle d’un air de la cinquième et dernière “canciones negras” de Montsalvatge, très entrainant, on remarque à quel point il est contemporain et qu’il a sûrement du être influencé par Stravinsky (ça m’a rappelé un air des fables précédent le Rossignol que j’avais vu à Aix il y a deux ans) ou par les rythmes jazz.

[youtube=http://www.youtube.com/watch?v=wuZDpAUiEk0]

Sans oublier la beauté des archers qui s’élèvent en même temps, les castagnettes, le chef d’orchestre qui s’emporte et danse comme s’il était dans un bar de salsa… Une très belle après-midi, il y aurait encore beaucoup de choses à raconter sur cet Opéra, sa fréquentation, son financement, ses projets : de quoi nourrir nombre d’autres billets.

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