Liberté - Égalité - Fraternité
Touche pas à ma laïcité
La Laïcité est-elle en danger ?
La France et plus particulièrement Marseille, accueillent depuis toujours des populations aux cultures différentes qui doivent intégrer le fait qu’elles ne s’installent pas dans une coquille vide sans Histoire, sans traditions, sans religions.
La République est par principe laïque en ce sens qu’elle ne reconnaît pas les communautés mais des individus à égalité de droits et de devoirs. Or, force est de constater que les origines culturelles ou religieuses des personnes sont souvent exhumées dans le débat public particulièrement ces dernières années.
La transmission des valeurs républicaines, garante de notre « vivre ensemble » est malheureusement quasi exclusivement assumée par l’école avec en appoint souvent insuffisant, la famille, famille qui a pourtant joué un rôle essentiel dans l’émergence des élites issues de l’immigration.
Ces élites, malheureusement inaudibles, existent parce qu’en terre sécularisée comme l’est la France les élites ne s’envisagent pas en termes religieux mais sociaux. Elles existent non seulement parce qu’elles sont avant tout républicaines mais aussi et surtout parce qu’elles ne placent pas au premier rang leur appartenance religieuse. Elles se sont élevées aux plus hauts niveaux de la société grâce à l‘école (médecins hospitaliers, universitaires, chefs d’entreprise, philosophes).
Familles au sens pluriel sans distinction communautaire et élites républicaines constituent avec l’école de solides remparts contre les atteintes obscurantistes aux principes de Laïcité et à l’Histoire d’un pays aux racines chrétiennes, la France, qui a voulu s’affranchir de l’influence de sa propre religion.
Vouloir remettre en question ces principes de Laïcité est non seulement illusoire mais porteur d’affrontements inutiles et dangereux. Une veille démocratique permanente s’impose.
Selon LE MONDE du 18 septembre 2016 qui commente l’enquête de l’Institut Montaigne :
"28 % de musulmans cités dans ce rapport, ne considèrent pas que la foi appartient à la sphère privée, sont majoritairement favorables à l’expression de la religion au travail et contestent la laïcité. Ce rapport est à leur endroit sévère. Il qualifie leur système de valeurs de "clairement opposé aux valeurs de la République », de « sécessionnistes ». « L’islam est un moyen pour eux de s’affirmer en marge de la société », affirme le commentateur du rapport, Hakim El Karoui ancien collaborateur de Jean-Pierre Raffarin qui en livre une interprétation inquiète.
Ces 28% appartiennent à la catégorie la plus jeune qui fait de la religion un élément structurant de son identité.
Seuls 46 % des musulmans de foi ou de culture, regroupent les personnes n’ayant pas ou peu de revendications d’expression religieuse dans le quotidien et plaçant la loi de la République avant la loi religieuse tout en conservant une pratique très supérieure à la moyenne nationale. Le rapport les qualifie de « soit totalement sécularisées, soit en train d’achever leur intégration dans le système de valeurs de la France contemporaine ». Ils sont qualifiés de « majorité silencieuse ».
Cette majorité silencieuse doit briser cette omerta pour combattre la progression d’une lecture « fondamentaliste » de l’Islam en France notamment parmi les jeunes générations, mais aussi prendre clairement position dans la défense de la Laïcité sans aucune condition, les principes républicains n’étant pas négociables.
Les polémiques telles que celles du burkini, de la viande halal, de l’interdiction du porc dans les cantines scolaires, du voile, de la langue arabe à l’école, de la burka, qui empoisonnent notre quotidien, sont entretenues et portées par des provocateurs qui souhaitent imposer insidieusement de petites adaptations en apparence insignifiantes mais surtout destinées à fragiliser leur principal ennemi, la Laïcité. N’ouvrons pas cette boîte de Pandore.
Aujourd’hui la France vit une tragédie parce qu’elle n’a pas su réagir à temps à la montée de l’intégrisme et de la haine, elle s’est mise en danger parce qu'elle n'a pas su identifier les problèmes d'un peuple anesthésié par les phrases creuses de sa classe politique, un peuple qui maintenant se réveille, et qui se réveille dignement malgré ses blessures dans un contexte de cristallisation communautaire.
La sortie du tunnel n’est pas pour demain et la vigilance s’impose pour que ne soient en rien modifiés les textes fondateurs de notre République Indivisible, Laïque, Démocratique et Sociale.
Commentaires
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S’il n’y avait que “les phrases creuses de [la] classe politique”… Mais il y a aussi son manque de courage – quand, parfois, il faut affirmer certains principes – et, plus encore, ses contradictions : on ne peut pas à la fois dire que la loi de la République est supérieure à toute “loi” religieuse, et en même temps reprocher, comme le fait une partie de la droite aujourd’hui pour des raisons strictement politiciennes, à Najat Vallaud-Belkacem de s’opposer au Pape abusé par l’extrême-droite catholique.
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