Regarder ses distances

Idées de sortie
le 2 Oct 2020
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« Il faut cultiver [ce] jardin[-là] ! » L’injonction voltairienne fait écho — tout particulièrement en cette période — au festival des Arts Éphémères. Le thème de cette édition ? La « proxémie ». C’est au Parc de Maison Blanche que ce fruit d’un [mal]heureux hasard recevra (enfin !) ses visiteurs.

Hyperorgane Antoine Nessi
Hyperorgane Antoine Nessi

Hyperorgane Antoine Nessi

Reportée à cet automne, l’exposition proposée par la Mairie des 9/10 dans le cadre du Printemps de l’Art Contemporain interroge cette année les liens entre les êtres et/ou les choses considérés dans leurs relations spatiales. Voilà pour la “proxémie”. Bien que le lien avec l’actualité soit désormais évident, les deux commissaires Isabelle Bourgeois et Martine Robin avaient arrêté le choix de cette thématique bien avant la crise sanitaire. Voilà pour le hasard… Il n’en reste pas moins que la proxémie a de quoi titiller nos ardeurs conceptuelles : peut-on rester proches dans le lointain ou s’éloigne-t-on à force de proximité ? Me feras-tu encore une place au fond d’ta bulle ? Y a quoi dedans ? Mais au fait, elle commence et s’arrête où, cette “sphère individuelle” ? Les artistes du festival sont là pour nous donner des pistes.

Au carrefour des quartiers Sainte-Marguerite, le Cabot et Saint-Tronc, le jardin anglais et la bastide de Maison Blanche valent déjà le détour. Mais lorsque l’écrin de verdure se fait écrin de culture, c’est un rendez-vous ! La création in situ et temporaire reste au cœur de l’événement, mais le programme s’avère plus vaste encore. À commencer par le collectif Aérosculpture, célèbre pour s’être envoyé en l’air en Aéroplume® au fin fond de la grotte de la Salamandre avec Antoine de Maximy, qui proposera à coup sûr un nouveau délire aérien. Hommage sera rendu à notre regretté Richard Baquié, dont l’œuvre incontournable persistera longtemps encore dans ses échos de matières et de mouvement. Dans un autre registre, le travail d’Esméralda Da Costa invite à la réflexion de soi à l’autre (et inversement) à travers performances et installations audio-visuelles.

Si les artistes locaux sont mis à l’honneur (Nicolas Daubanes, Karine Debouzie, Diego Bustamante, Antoine Nessi… mais aussi les étudiants et enseignants de l’Institut National Supérieur d’Enseignement Artistique Marseille Méditerranée), les commissaires ont eu à cœur de proposer une exposition diverse dans les origines et les parcours de ses acteurs, mais aussi dans ses formes et ses points de vue : Rumen Dimitrov, Marco Godinho, Romain Lepage & Adrien Lefebvre…

Des ateliers publics seront organisés par l’INSEAMM pour étancher, s’il le faut encore, notre soif de culture. Passionnés de la première heure, amateurs en vadrouille et curieux de tout poil, de tous âges : enivrez-vous !

Et comme un pied de nez fait aux restrictions de déplacement, cette édition déborde pour se propager alentour : la Villa Tamaris de la Seyne-sur-Mer enfilera l’habit de lumière taillé par Guillaume Stagnaro, tandis que le Centre Intercommunal d’Art Contemporain d’Istres sera le théâtre d’une nouvelle “impulsion” pour Baptiste César.

Antoine Nicoud-Morabito

Les Arts Éphémères : du 30/09 au 13/10 dans le parc et les salons de Maison Blanche (150 avenue Paul Claudel, 9e).

Rens. : https://arts-ephemeres.fr/
À voir également :
• Guillaume Stagnaro : du 14 au 23/11 à la Villa Tamaris (La Seyne-sur-Mer)
• Baptiste César : du 2 au 25/10 au Centre Intercommunal d’Art Contemporain d’Istres. 

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