QUAND ON VEUT ON PEUT !

Billet de blog
le 5 Mar 2020
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J’ai encore en tête les applaudissements exigés à la salle par Martine Vassal à l’adresse des élus du 1/7 lors des vœux de janvier 2019 pour leur “gestion exemplaire des événements”, alors que, dans cette même salle, des militants dénonçaient l’horreur de la rue d’Aubagne, et l’horreur des conditions de délogements massifs qui en ont découlé.

Ces applaudissements, et cette façon de les exiger, sont tellement révélateurs de ces mandatures sortantes, de cette politique consistant à parader, ne pas se remettre en question pour mieux ne pas regarder en face son incompétence !

C’est alors que je me suis dit que tout engagement ne pouvait se faire qu’avec un minimum d’humilité et de responsabilité. Et je me suis dit aussi que ces gens au pouvoir, aux affaires comme on dit chez nous, ne valaient pas mieux, voire certainement beaucoup moins, que les citoyens qu’ils dirigeaient.

Et, très simplement, je me suis demandé comment peut-on en arriver là, et, surtout, comment pourrait-on faire autrement ?

Si je suis là aujourd’hui devant vous, si je mène ce combat politique avec le Printemps Marseillais, c’est bien pour vous proposer autre chose, de foncièrement différent.

Différent sur le fond, c’est évident, chacune et chacun d’entre vous pourra le mesurer en lisant notre programme et nos objectifs, en écoutant nos discours et prises de position. Nous vous proposons une véritable alternative à cette spirale de l’échec revendiqué, à cette gloriole de l’à peu près, du médiocre, là où notre ville, nos habitants peuvent prétendre à tellement mieux, et font déjà au quotidien tellement mieux que celles et ceux censé(e)s les représenter.

Mais surtout, nous proposons à vos suffrages une véritable alternative dans la forme, une manière de faire de la politique autrement. Ou plutôt, de revenir aux fondamentaux de ce que doit être la politique par essence.

Rappelons-nous juste un instant que la politique, c’est d’abord et avant tout l’organisation de la cité. A quel moment avons-nous eu l’illusion que cette responsabilité pouvait être accaparée par certains, amenant souvent à confondre leurs intérêts personnels avec ceux du collectif ? Revenons à une véritable éthique de responsabilité de tous, et à celle de l’humilité de nos représentants.

Il ne s’agit pas d’une quelconque utopie, d’une vision radicale de la société et de ses fonctionnements. Il s’agit juste de retrouver la sagesse de nos anciens, qui avaient bien compris que le collectif devait vivre tous les jours, pas seulement à des moments ritualisés, de désignation d’un tout petit nombre au nom de toutes et tous.

Je pense que la responsabilité et l’humilité des politiques, des femmes et des hommes qui s’engagent en votre nom doivent nous amener à être convaincus, ensemble, de deux choses.

Tout d’abord, le politique ne peut pas tout. Arrêtons avec ce jeu de dupes, entre les promesses intenables d’un côté et la déception évidente des citoyens face à la désillusion attendue. Revenons à des engagements raisonnables, à une intégrité de fonctionnement tout au long d’une mandature. Vous avez pu voir que je m’engage clairement dans mon programme à, non seulement porter vos exigences et ambitions, mais également discuter avec vous avant, et après tout arbitrage politique, construire ensemble toute décision structurante pour notre secteur, notre ville. Avez-vous le sentiment que cette exigence a été portée par la majorité sortante ? Moi, je suis sûre que non, avec les résultats que vous connaissez.

En revanche, et c’est le deuxième pilier de ma conviction, le politique peut transformer le quotidien, la ville, le monde, et ainsi contribuer au bonheur collectif. L’élu politique a une force de transformation, d’impulsion, de conviction qui, une fois les enjeux, les objectifs clairement identifiés et assumés, a la même posture que celui du capitaine d’un navire : guider, tenir, coordonner, sécuriser, mais surtout atteindre l’autre rive. Comme sur un bateau, un capitaine sans marins se fracassera sans aucun doute sur les récifs inévitables. Mais un capitaine investi, en lien avec un collectif humain au service du voyage, sera le premier ravi d’être arrivé, avec toutes et tous, « à bon port ». Et qui a déjà navigué, sait que le lien avec les passagers est un élément incontournable d’une belle traversée. Et pas seulement au moment de l’embarquement…

Le navire est tellement beau, tellement ambitieux, l’équipage tellement motivé, et les passagers tellement en attente d’un voyage humain, collectif à la hauteur d’aspirations à la fois si simples et si grandes que je serais fière d’être celle à qui vous confiez la barre, le temps de cette traversée !

Commentaires

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  1. Zoé Poncelet Zoé Poncelet

    Votre média est de plus en plus neutre dans cette campagne… Je peux rédiger un petit billet ?

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    • Julien Vinzent Julien Vinzent

      Bonjour, les blogs sont ouverts à tous les abonnés de Marsactu, y compris les candidats. Nous avons choisi de ne pas modérer plus que d’habitude (respect de la loi et de notre charte de participation), car cela nous aurait amené à juger le caractère électoral ou non du message, à juger l’émetteur (pseudo, militant, candidat…).

      Ces textes n’engagent aucunement notre média et sont inclus dans L’Agora, notre espace de contribution, et non le Journal. Nous ne les mettons pas en avant sur la une de l’Agora (qui est une sélection manuelle) et nous ne les diffusons pas sur les réseaux sociaux.

      Pour répondre à votre question, vous pouvez tout à fait rédiger un billet de blog !

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  2. Laurent Malfettes_ Laurent Malfettes_

    Chère Olivia Fortin,
    Merci pour cette belle profession de foi, et bravo pour votre engagement qui inspirent chez moi un profond respect. Les personnes qui s’engagent, comme vous, sont assez rares pour être saluées.
    A juste titre et avec beaucoup de lucidité, vous affirmez que « le politique ne peut pas tout » et dénoncez « les promesses intenables » qui conduisent à la « désillusion ».
    Or, j’ai entendu lundi Michèle Rubirola (face à Marsactu) promettre d’engager 1 milliard d’euros pour les écoles marseillaises dans le mandat. De ce milliard, vous savez que Marseille – hélas – n’a pas le premier sou alors qu’elle doit faire face à de lourdes échéances que la municipalité sortante laissera en héritage.
    A la question de Julien Vinzent sur le financement de ce beau projet (auquel je suis bien sûr favorable), Madame Rubirola a répondu de façon évasive qu’elle demanderait à la Région, la Métropole, l’Europe et l’Etat d’y pourvoir. « L’Allemagne paiera », disait en d’autres temps le ministre des Finances de Clemenceau (elle n’a jamais payé puis nous a refait la guerre).
    En tant que multi-désillusionné de la politique, permettez-moi donc de froncer les sourcils… J’admettrais à la rigueur que l’on nous présente un plan de 1 milliard comme un objectif à atteindre, mais fonder un engagement solennel sur l’éventualité d’une généreuse participation de collectivités tierces me semble bien léger, sinon complètement irresponsable.
    Mais comme je préfère les irresponsables de gauche aux irresponsables de droite 😉, je vous souhaite néanmoins bonne chance, ainsi qu’à tous nos amis verts et à tous ceux qui acceptent de se dévouer pour sortir Marseille de l’ornière dans laquelle Gaudin l’a abandonnée.

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