Pionnier du travail social et compagnon de route de Marsactu, Alain Fourest n’est plus

Billet de blog
le 3 Mar 2025
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Alain Fourest, lors d
Alain Fourest, lors d'une émission de Marsactu en 2012.

Alain Fourest, lors d'une émission de Marsactu en 2012.

Il avait toujours l’œil rieur sous un sourcil broussailleux et la voix qui porte, au service des plus faibles. Alain Fourest n’est plus. Cet infatigable militant était à nos côtés depuis la reprise de Marsactu par ses salariés, devant le tribunal de commerce. Comme d’autres, il avait fait le choix courageux d’un soutien financier à notre projet de journal d’enquête indépendant sur Marseille. De loin en loin, il prenait le temps de monter l’escalier de la rue Euthymènes pour apporter une info, attirer notre attention sur un sujet ou simplement nous saluer. Lorsque l’actualité l’inspirait, et souvent l’indignait, il s’invitait dans l’Agora pour partager sa vision, comme il y a cinq ans lors de l’annonce de la destruction de la cité du Petit Séminaire.

Samedi dernier, le 1er mars, il a quitté cette terre et sa ville de cœur, au bout d’une vie bien remplie. À titre personnel, Alain Fourest m’a accompagné à chaque étape de ma carrière, dans les différents titres pour lequel j’écrivais : comme membre de la Ligue des droits de l’Homme, comme fondateur de l’association Rencontres tsiganes ou comme pionnier et mémoire de ce qu’on appelle la politique de la Ville. Fonctionnaire détaché auprès du Premier ministre, il travaille, à Marseille, dans ce qu’on a appelé la ZUP n°1, devenue depuis les quartiers du Grand Saint-Barthélémy.

Durant sa carrière professionnelle, il a connu toutes les révolutions du territoire et de l’action publique : la réalisation du pôle industriel de Fos-sur-Mer, la naissance du conseil régional ou l’invention d’une politique dédiée aux quartiers populaires. Pensée par ses fondateurs comme une politique centrée sur les habitants des grands ensembles, elle a vite connu une forme de dévoiement technocratique, l’éloignant peu à peu de sa dimension participative initiale.

Alain Fourest était de ces hommes et femmes qui donnent espoir dans l’humanité, quel que soit l’endroit où l’on est né et le lieu où l’on vit. Il va nous manquer, alors que nous fêtons cette année les dix ans de la relance de notre journal. Sans lui, la fête prochaine perd un œil rieur et un regard bienveillant sur notre aventure.

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