Où sont les femmes !

Idées de sortie
le 24 Nov 2017
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Safy Sfer, l
Safy Sfer, l'une des rappeuses au programme. Crédit : Shali photographie.

Safy Sfer, l'une des rappeuses au programme. Crédit : Shali photographie.

Autour de la date symbolique du 25 novembre (Journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes et aux minorités de genre), le festival féministe et queer Umoja investit le Guêpier pour trois jours de concerts, ateliers et projections, avec un seul mot d’ordre : empowerment !

Le féminisme a le vent en poupe ces derniers temps. Bien plus qu’un phénomène de mode, la libération de la parole des femmes et des minorités de genre s’est répandue comme une traînée de poudre, bien décidée à faire sauter la chape de silence qui protège les rouages bien huilés du patriarcat.

La troisième édition de la quinzaine féministe organisée par l’Équitable Café et le Planning Familial touchant à sa fin, ce sont Baham Production et Rap’elles qui reprennent le flambeau de la lutte contre le sexisme et la domination masculine.

Déjà rôdé.e.s dans l’organisation de soirées et concerts, Waka et Paulo, aux rênes de la manifestation, ont imaginé le festival Umoja comme un temps de réappropriation, de fête et de partage autour de leur passion commune : le hip-hop.

Umoja signifie « unité » en swahili, et c’est aussi le nom d’un village dans le nord du Kenya, en non mixité choisie, créé par des femmes pour des femmes, afin d’échapper aux violences masculines, physiques, sexuelles et psychologiques.

Le choix d’une scène non mixte meuf et transgenre traduit la volonté de rendre visibles des artistes trop souvent « tenu.e.s à l’écart des scènes musicales », dans une industrie qui n’esquive pas la surreprésentation masculine (loin d’être l’apanage du hip-hop, c’est le cas dans beaucoup d’autres milieux et sphères sociales) et qui peine à légitimer ses protagonistes tout comme ses audit.eur.rice.s féminines ou trans.

Le plateau accueillera entre autres nombre de rappeuses à la verve et aux beats acérés, dont Safy Sfer, et son flot « déter », l’anglophone d’origine indienne Tracy De Sá au groove chaloupé, Waka et son son afrofuturiste, ainsi que la chanson lo-fi subversive de Petra Pied de Biche, un dj set électro hip-hop d’Emeraldia Ayakasi et l’électro punk furieuse de Volupté Van Van.

L’humoriste afro-féministe Jo Güstin ouvrira quant à elle les festivités avec un stand-up sur le hip-hop.

Des ateliers (écriture, beat-making…) se tiendront avant les concerts, ainsi qu’un débat « Hip-hop et genre » le samedi, animé par Karim Hammou, chargé de recherche au C.N.R.S., et Paulo G.H., « à la frontière entre amateur de hip-hop, sociologue en herbe et activiste queer ». Dimanche, il y aura une projection du documentaire Paris is Burning, de Jennie Livingstone, une plongée dans la « ball culture » LGBT des années 80 aux États-Unis, d’où est né le voguing, suivie d’un buffet-apéro vegan.

Toutes ces réjouissances auront lieu au Guêpier, le centre social autogéré du Camas ouvert peu avant l’été. Une belle façon d’y célébrer l’unité.

Barbara Chossis


Festival Umoja : du 24 au 26/11 au Guêpier (25 rue du Camas, 5e). Renseignements sur le site du festival.

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