Observations d’une citoyenne 3

Une campagne pour les municipales

Comprendre ce que signifie « faire campagne », dans l’élection municipale qui vient, me semble intéressant mais ardu. C’est pourquoi, je m’y attache avec enthousiasme.
Pour prendre la mesure de chaque candidat, tête de liste, Marsactu m’a donné la possibilité d’assister aux entretiens filmés qui sont en direct sur les réseaux.
Cela me donne envie de partager mon ressenti.

                             Stéphane Ravier était invité le 10 février à répondre aux questions des journalistes de Marsactu. Curieuse ambiance avant l’interview : il arpentait la salle, chantait, envoyait des boutades à ces deux collaborateurs, corrigeait sa présentation (allant même jusqu’à faire briller ses chaussures à l’aide d’un kleenex !). Bref, l’impression était forte de quelqu’un qui, mal à l’aise, tentait de donner le change par des attitudes bravaches. Brasser de l’air et tenter de prendre la lumière, voilà bien une stratégie sociale qui s’avérera ici une attitude politique, voire peut-être seulement électorale.

• Les questions sur son programme

ouvrent un discours convenu sur les électeurs, le système Gaudin, Marseille avant tout, etc. qui ne dure que quelques minutes pour se décliner très rapidement autour des thèmes généraux préférés du Rassemblement National : la sécurité, la lutte contre l’immigration, l’hostilité à l’Islam, les préférences pour les traditions nationales, etc. Rien de nouveau ni de particulièrement intéressant si ce n’est leur déclinaison marseillaise qui suivra deux axes : il faut renverser Gaudin, Vassal et leur système pourri et corrompu d’une part et les quartiers Nord et leur misère d’autre part. Les questions des journalistes ne permettent pas de sortir de ce schéma auquel Stéphane Ravier s’accroche pour dire son identité locale.
Interrogé sur les moyens financiers envisagés pour réaliser son programme, il envisage de reprendre en main le personnel municipal, contrôler mieux les marchés et faire le forcing auprès des banques sur les questions de la dette municipale ! ça ne pèsera pas lourd !!!

Mais comme il souhaite ne pas mettre en place de politique de logements sociaux et limiter toutes les opérations de rénovation de la Politique de la Ville dans les quartiers sensibles, ça pourra aller. D’autant plus que son ambition pour les mobilités douces et l’environnement est à la même hauteur ! Pour l’économie, faisons toute la place aux entreprises et que le meilleur gagne ! Rejetons la Métropole mais laissons la gérer les dossiers.
En fait, hors les thèmes de son parti, aucun projet pour Marseille n’est envisagé.

• Les questions sur les raisons de sa candidature

Sa candidature ne semble avoir de sens que pour donner une place plus importante à son parti. C’est Marseille mais ça pourrait être n’importe où ailleurs. Ses co-listiers sont à peine cités et leurs éventuelles compétences à peine envisagées. C’est lui, comme phare du RN, pas une équipe qui se présente. On verra bien ce qu’on fera quand on sera aux affaires. Mis en difficulté par les journalistes sur sa gestion plus que discutable de la mairie de son secteur, il s’enferre dans des contradictions qu’il ne semble même pas saisir. Il assume tout et n’importe quoi et le justifie n’importe comment. Tout ça ne vole pas haut.

• Ses qualités et ses défauts pour assurer le mandat

En dehors de son point de vue personnel qui le met au zénith d’un avenir nickel pour Marseille, on ne voit pas du tout qu’il porte une politique pour Marseille mais ça ne l’intéresse pas, il veut faire progresser son parti. Manifestement son choix est de jouer l’homme du peuple, grande gueule et bagarreur, blagueur et bon chrétien pour entraîner dans son sillage un électorat qu’il aimerait bien cependant un peu plus convenable.

Voici une candidature bien partisane et bien peu attentive à Marseille. En tous cas, on ne pourra pas lui reprocher de verser dans la participation citoyenne ou l’écologie, il en est resté à l’insécurité et à sa gloire personnelle.