Observation d’une citoyenne 5

Billet de blog
le 6 Mar 2020
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Une campagne pour les municipales

Comprendre ce que signifie « faire campagne », dans l’élection municipale qui vient, me semble intéressant mais ardu. C’est pourquoi, je m’y attache avec enthousiasme.

Pour prendre la mesure de chaque candidat, tête de liste, Marsactu m’a donné la possibilité d’assister aux entretiens filmés qui sont en direct sur les réseaux. Cela me donne envie de partager mon ressenti.

Le 24 février, les journalistes de Marsactu recevaient Yvon Berland, ancien président d’Aix-Marseille Université et candidat de la République en Marche.  Des questions sur les raisons de sa candidature ont fait advenir un propos relativement suffisant sur ses choix personnels et la dynamique, voire la stimulation intellectuelle, que lui paraît être la gestion de Marseille. Après son « expérience d’excellence » dans le contexte académique, le candidat s’est attelé au défi d’une élection de premier plan. Les compétences qu’il lui semble avoir acquises dans la mise en œuvre d’une institution importante constituent à ses yeux un gage de la pertinence de sa candidature. D’ailleurs, c’est le registre de la compétence qu’il déclare avoir mobilisé également pour le choix de ses co-listiers. Ceux qu’il n’a pas retenus n’étaient pas à la hauteur, ceux ou plutôt celles qui ne l’ont pas rejoint, pourraient reconnaître l’intérêt de son programme. Ce candidat qui parle avec aisance n’entraîne cependant pas spontanément l’adhésion. Le charisme n’est pas évalué dans les universités. Et tout au contraire, la place hiérarchique dans le monde académique permet d’afficher (et probablement encore plus dans le domaine médical qu’ailleurs), une légitimité qui doit probablement dépasser l’électeur moyen. Car, alors que, comme tous les candidats, Yvon Berland déclare sa volonté de collaboration et de débats collectifs avec le plus grand nombre, dans une gouvernance renouvelée, on aura noté qu’il ne saurait s’agir de co-gestion. Il faut dialoguer et travailler dans le cadre d’un programme sérieux, responsable et maîtrisé pour lequel on acceptera cependant des ajustements inévitables.

Ce bon manager a été quelque peu marri de ne pas être soutenu avec tout l’enthousiasme qu’il aurait aimé par le parti présidentiel mais il y voit surtout le fait de son démarrage dans la vie politique et donc de sa faible notoriété sociale. Cette faiblesse lui paraît garantir pourtant un renouvellement effectif des pratiques politiques locales s’il est élu.

Bref, le programme, non encore présenté officiellement, mais reprenant les mêmes problématiques que tous les autres candidats (école, logement, mobilité, emploi), se distingue peu de ce que tous estiment devoir être les priorités marseillaises, si ce n’est par le souci de bonne gestion, d’avancées méthodiques et progressives, appuyées sur les compétences d’une équipe de haut niveau.

Encore une fois, un candidat nous montre les ressorts de ses ambitions. Mais, alors qu’il souligne lui-même la quasi-absence de vision politique pour Marseille de la campagne, il n’en dessine lui-même aucune perspective. Que pourrait faire Yvon Berland s’il advenait qu’il ne soit que le maire des 6è et 8è arrondissements ?

Le deuxième tour sera décidément bien intéressant pour ces municipales.

 

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