NOUVEAUX ENJEUX DE L’ÉLECTION MUNICIPALE

Les élections municipales ont lieu demain

NOUVEAUX ENJEUX DE L’ÉLECTION MUNICIPALE

Nous poursuivons aujourd’hui l’analyse des enjeux de l’élection municipale qui aura lieu à Marseille, comme dans toutes les villes de France. C’est qu’à Marseille, l’élection a des enjeux particuliers.

Une nouvelle politique du logement

Les événements qui ont eu lieu rue d’Aubagne, et, d’une façon plus générale, les constats que les habitants de Marseille ont été amenés à faire ces temps derniers sur l’état du logement et sur la place que ce que l’on appelle le logement indigne occupe dans notre ville engagent à réfléchir à ce qui devrait fonder une nouvelle politique du logement pour la municipalité qui sera issue de l’élection municipale. Une véritable politique municipale du logement se fonde sur trois dimensions. D’abord, il s’agit d’élaborer et de mettre en œuvre une politique qui soit réellement à l’écoute des habitants de la ville. Une politique du logement est une politique du logement qui ne se contente pas de construire des immeubles, mais qui reconnaît les choix de ceux qui habiteront ces immeubles et ces logements. Par ailleurs, une politique du logement est une politique qui s’articule à l’aménagement de l’espace : il y a une dimension pleinement écologique de la politique du logement, car, en engageant cette politique, c’est toute la politique de l’espace et de l’environnement que l’on met en œuvre. Mais c’est aussi le patrimoine architectural qui est fondé sur cette politique du logement. C’est toute l’histoire de Marseille qui doit être prise en considération dans l’aménagement des quartiers de la ville et dans la mise en œuvre des choix politiques qui s’expriment dans le champ de la politique du logement.

Des transports qui ne sont plus adaptés

C’est l’ensemble du réseau des transports en commun, et, sans doute, de la politique de la circulation et des déplacements qui n’est plus adapté à une grande ville comme Marseille, et qu’il importe, par conséquent, de refonder. Une ville de cette importance ne peut se contenter de deux lignes de métro (par exemple, à Lyon, qui est une ville pourtant moins peuplée que Marseille, il y a quatre lignes de métro). Les transports en commun ne sont pas adaptés à une métropole comme Marseille, et cela peut expliquer la place excessive qu’y occupent les voitures particulières. En réalité, la prochaine municipalité devrait engager une politique des transports et des déplacements qui, à terme, envisagerait la disparition des voitures particulières dans le centre de la ville, enfin pleinement piétonnisé. Sans doute imaginer un véritable réseau de transports en commun, fondé à la fois sur des lignes de métro, sur des lignes de tramway et sur des lignes d’autobus, permettrait de rendre la ville plus facilement vivable et moins polluée, ce qui est la dimension écologique de cette politique des transports, et plus économe en matière d’énergie, ce qui est la dimension à la fois économique et énergétique de cette politique des déplacements.

Une politique culturelle pour Marseille

La prochaine municipalité devra élaborer une véritable politique culturelle, pour que Marseille ait, enfin, une vie culturelle réelle. On se demande encore comment Marseille a pu, il y a quelques années, se voir reconnaître la dimension d’une ville européenne de la culture. D’abord, cette politique culturelle devrait se fonder sur des institutions culturelles et des équipements plus nombreux. Une ville de l’importance de Marseille devrait proposer plus de cinémas d’art et d’essai que ceux dont elle dispose aujourd’hui, plus de théâtres et d’autres salles de spectacles, mais aussi la municipalité devrait encourager l’ouverture de plus de librairies et de commerces culturels. Mais cette politique culturelle devrait aussi viser à mieux inscrire la culture et la vie culturelle dans l’espace de la ville, de trois façons. D’abord, un meilleur entretien du patrimoine architectural permettrait à des institutions culturelles de mieux le faire vivre. Par ailleurs, cette politique culturelle devrait davantage ouvrir Marseille à une dimension internationale, en particulier par l’engagement d’une véritable politique culturelle méditerranéenne. Enfin, la politique culturelle devrait prendre une plus grande place dans l’économie de la ville et être davantage associée aux choix qui fondent cette politique économique. Au moment où ont lieu les débats sur les choix qui orienteront l’action de la prochaine municipalité, il est essentiel que la vie culturelle occupe une place plus grande que celle qu’elle occupe aujourd’hui dans la politique de la ville.