Mes châteaux d’If: La République du crâne.

Billet de blog
le 4 Mar 2022
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Mes châteaux d’If: La République du crâne.
Mes châteaux d’If: La République du crâne.

Mes châteaux d’If: La République du crâne.

Bien avant Pôle emploi, un chômeur sans le sou, vivotant prés de Liverpool ou Londres, s’engageait dans la grande armée des pirates. Au moins, il n’embêtait pas le capital à trainer sur le port. Il partait sur les mers arracher sa part aux bonnes affaires.

L’âge d’or de la piraterie se situera entre 1713 et 1722. Le retrait anglais de la guerre de succession d’ Espagne avait provoqué la chute des effectifs de la British Royal Navy. Et que croyez-vous que firent ces pauvres bougres sans emploi ? Beaucoup firent la mendicité, d’autres pillèrent les mers où les marchandises circulaient, certains finirent dans la boisson et par conséquent dans la Tamise. La maltraitance subie par les matelots peut expliquer aussi le versement dans la piraterie. C’est en tout cas les explications avancées par Marcus Rediker. Quelques siècles plus tard, les pirates somaliens étaient bien de pauvres pécheurs, chassés de leur zone de pêche par la pollution et l’accaparement des eaux maritimes par les grandes puissances navigantes.

La vie des pirates était assez ennuyeuse et les conditions de vie dures, à vrai dire, résume Fadi El Hage qui a écrit une postface éclairante à cette bande dessinée.

Aux Bahamas, en 1718, après avoir vaincu un navire anglais, les pirates dirigés par Olivier de Vannes croisent un navire portugais remplis d’esclaves qui ont pris le contrôle de leur embarcation. A son bord, une femme s’impose, une reine nommée Maryam, inspirée de Njinga, reine du Ndongo puis du Matamba ( Angola) dont l’aplomb force le respect chez nos pirates. Elle appellera son bateau Revanche. Ensemble, ils vont s’attaquer à la marine anglaise, puis partir vers l’Afrique. Combats en mer, coups de canon, et tirs de mousquets , tout y est dans le pur décor des combats navals. Plus surprenant, les pirates organisent pour régler leurs différents un faux procès où ils singent les bourgeois. Nos pirates mettent en panne le HMS ( traduction : le navire de sa majesté) Charybde et le rebaptise La République du Crâne.( le navire des rebelles) Le carnet de bord d’Olivier de Vannes, l’un des protagonistes, raconte les aventures qu’un dessin talentueux illustre. Sans la postface de Fadi El Hage, j’aurais eu du mal à croire à cette fable montrant des femmes, des hommes ainsi que des noirs et des blancs égaux sur mer, à cette époque. J’ai l’esprit mal tourné. Le pari est audacieux et l’histoire fort plausible.

 

Sur les pirates somaliens, ce récit dessiné de Thomas Azuélos et Simon Rochepeau.

La République du crâne, Brugeas, Toulhoat, Dargaud, 224 pages, 25 euros.

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