Mes châteaux d’If: L’arche de Rantanplan.

Billet de blog
le 27 Oct 2022
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L’arche de Rantanplan. Lucky Luke. Jul et Achdé. Dargaud, Lucky Comics, 2022 

Mes châteaux d’If: L’arche de Rantanplan.
Mes châteaux d’If: L’arche de Rantanplan.

Mes châteaux d’If: L’arche de Rantanplan.

 

L’histoire va t’elle changer dans le sens souhaité par Sandrine Rousseau ou des antispécistes comme Axelle Playsoust-Braure et Yves Bonnardel?

Un cow-boy, convoyeur de vaches, mangeur de viandes habituellement et de beans, sauve la peau et la tête d’un défenseur des animaux, végétarien de surcroît. Dans ces nouvelles aventures de Lucky Luke, Achdé et Jul font un détour vers la naissance  de la société protectrice des animaux aux Etats-Unis. On est loin des Barbelés dans la prairie, antique album de Morris, qui mettait aux prises éleveurs et cultivateurs.

Avec ce qu’il faut d’humour, ils parviennent à glisser quelques taquets aux excès d’un végétarisme qui veut renverser la table et montrent en même temps, les déboires des défenseurs des animaux.

Averel, l’estomac à pattes, s’indigne dans sa prison : «  Interdire aux gens de manger de la viande ! » Rantanplan, symbole vivant de la perfection animalière, est toujours à coté de la plaque, professeur Tournesol à truffe. On aperçoit un chat frottant son poil sous le nez de Lucky Luke ressemblant comme deux gouttes d’eau à celui de Gaston Lagaffe, personnage de Franquin, ami de Morris dans la bande des quatre, qui était un grand défenseur des animaux. (Voir certaines planches d’ Idées noires entre autres)

Tacos, un desperado, saisit l’aubaine et propose ses services au naïf protecteur des animaux, Ovide Byrde. (Nom choisi soit pour les ovidés soit pour les métamorphoses du célèbre poète ajouté  à oiseau en anglais.) Le bandit mexicain embauche des gâchettes pour imposer la fin des rodéos, de la chasse et des abattoirs.

Du coté des Indiens, Poireau agile, le fils du chef, est en butte avec les traditions de son peuple. Il est devenu végétarien suite à la tournée de l’homme blanc. Pas un mot sur Buffalo Bil qui tua des milliers de bisons pour satisfaire les ouvriers de la ligne de train qui filait vers l’ Ouest. Les indiens eux restaient à une économie de subsistance quant à leur prélèvement animal. Si en Occident, la viande est abondante sous sa forme dénaturée, ce ne fut évidement pas toujours le cas. Notre éloignement d’avec la ruralité et l’élevage moderne explique en partie l’attachement au bétail et à la création de ses droits.

Résultat, au fil des pages, la tradition du goudron et des plumes est remplacé par celle du goudron est des feuilles pour ne pas choquer Byrde. Cattle Gulch devient Veggie Town et Brigitte Bardot, vieillie depuis Viva Maria, désarme Lucky Luke. Un nouvel impôt, une taxe sur la valeur animale, voit le jour. Rien de comparable aux taxes que veulent instaurer les gouvernements néo-zélandais et ou indiens sur les pets et rots des vaches.

Pourtant, Jul imagine qu’une guerre indienne est déclenchée par le refus de Byrde d’offrir Rantanplan au fils du chef indien. Enfin, parole d’éleveur à Lucky Luke : «  C’est drôle, vous traitez mieux les vaches que moi, mes employés. »

Séverine, la journaliste du Cri du peuple s’était glissée dans la peau d’un petit chiot. En 1906, la SPA lui décerne le prix Blouet pour ses dénonciations dans son livre Sac à tout. Mémoire d’un petit chien. Elle écrivait déjà son aversion pour les conditions de détention des animaux dans les cirques.

Il faut se tirer plus vite que son ombre de ce monde, semble-t-il.

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