MARSEILLE, UNE VILLE DEVANT L’ÉLECTION

Billet de blog
le 15 Avr 2017
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Même si une élection présidentielle n’est pas l’élection d’un maire ni la désignation d’une municipalité, une ville, surtout, peut-être, une métropole comme Marseille, ne peut ignorer ce que représente une élection présidentielle ni méconnaître les enjeux qu’elle peut comporter pour elle. C’est pourquoi, à l’approche de l’élection qui aura lieu la semaine prochaine, nous avons choisi de parler d’elle dans Marsactu.

MARSEILLE, UNE VILLE DEVANT L’ÉLECTION
MARSEILLE, UNE VILLE DEVANT L’ÉLECTION

MARSEILLE, UNE VILLE DEVANT L’ÉLECTION

Une parole engagée

Sans doute convient-il de préciser, d’abord, que mon propos ne sera pas neutre : il sera engagé. Parce qu’il s’agit du propos d’un habitant de cette ville qui en est en même temps un citoyen (rappelons-nous qu’un citoyen est l’habitant politiquement actif d’une cité), et parce qu’il s’agit, en ce sens, du propos d’un électeur qui assume pleinement son identité politique, notre propos est destiné à exprimer un engagement – en l’occurrence un engagement en faveur de Jean-Luc Mélenchon, candidat de « la France insoumise ». Notre parole est engagée pour deux raisons en particulier. La première est qu’il s’agit d’un engagement pour une véritable identité de gauche. Pour toutes sortes de raisons, la gauche que nous avons portée au pouvoir en 2012 en élisant François Hollande pour succéder à Nicolas Sarkozy, s’est, finalement, avérée une gauche tiède, peu engagée, une gauche plus social-démocrate que socialiste, une gauche qui a erré au point de faire entrer dans le gouvernement dirigé par un socialiste un ministre qui devait, par la suite, en 2017, être candidat contre un socialiste à l’élection présidentielle, E. Macron. Mélenchon représente, lui, une gauche qui se caractérise par l’expression d’un engagement pleinement socialiste et décidé à mener une politique de gauche avec les autres partenaires de la gauche comme le Parti communiste. C’est le sens du Front de gauche. La deuxième raison pour laquelle nous nous engageons en faveur de J.-L. Mélenchon est le choix de l’insoumission. On ne peut pas faire de politique sans être insoumis, car c’est l’insoumission qui fonde la liberté, et, au-delà, la citoyenneté. En manifestant une identité insoumise, J.-L. Mélenchon vient nous rappeler cette vérité fondamentale dans toute l’histoire de la politique : c’est par l’insoumission que l’on manifeste une identité politique dans l’espace public.

Un engagement pour Marseille

Mais nous n’oublions pas que c’est dans Marsactu que nous écrivons : un journal ancré dans la réalité politique, économique, sociale, de Marseille, et c’est pour cela qu’il nous faut expliquer ici en quoi l’engagement pour Mélenchon est aussi un engagement pour Marseille. Je n’ai pas compté, mais il paraît que nous étions 70 000 sur le Vieux-Port, au bas de la Canebière, dimanche dernier, le 9 avril, lors du rassemblement marseillais de la France insoumise. Cela veut bien dire qu’au-delà des identités politiques ordinaires et des partis traditionnels, c’est Marseille elle-même, toute entière, qui s’est retrouvée aux côtés du candidat de la France insoumise qui a su trouver les mots justes pour nous rappeler que l’insoumission est une constante de l’histoire politique de la ville. Après tout, ce n’est tout de même pas pour rien que le chant qui est devenu l’hymne de notre pays, un chant de révolution et d’insoumission, s’intitule « La Marseillaise », que nous avons chanté, ensemble, à la fin du rassemblement autour de J.-L. Mélenchon.

Pour Marseille, l’engagement pour Jean-Luc Mélenchon a trois significations particulières. Il s’agit, d’abord, d’un engagement pour l’union et le rassemblement, et contre la xénophobie et les discours de séparation. Le candidat de la France insoumise a eu les mots qu’il fallait, dans une ville comme la nôtre, pour ancrer son engagement et son combat contre les racismes et le rejet de l’autre et de l’étranger – ce qui est une tradition elle aussi ancrée dans l’histoire et la culture d’une ville qui est un port, donc, par définition ouvert sur l’autre et sur l’étranger, et qui, de plus, dans son histoire, a été fondée à l’occasion de l’arrivée d’un mari venu d’ailleurs, Protis, qui a épousé une femme de la ville. Il s’agit, ensuite, d’un engagement pour le retour du développement économique et pour le retour de l’activité et de l’emploi dans une ville et dans une région particulièrement touchées par le chômage et le risque d’une forme de récession. Seule la gauche, une vraie gauche comme celle dont Mélenchon est porteur, est en mesure, aujourd’hui, de redonner à la ville et à la région le dynamisme qui fut le leur à d’autres époques de leur histoire. Enfin, l’engagement que nous exprimons ici pour J.-L. Mélenchon est un engagement pour le retour d’une politique pleinement pensée, pour une politique qui ne se contente pas de gérer un pays, bien ou mal, mais qui soit en mesure d’imaginer ce que peut être le futur de ce pays. Rappelons-nous que, dans nos langues, le futur n’est pas un temps, car il n’y a que deux temps, le présent et le passé : le futur est un mode, c’est-à-dire une façon de se situer dans le réel du monde. C’est en imaginant le futur de notre pays, comme nous y invite J.-L. Mélenchon, que nous pouvons retrouver le sens de la politique.

Note : L'image qui illustre l'article est une photographie du port de Marseille prise par A. Jerocki ("Divergence"à, parue dans "Le Monde.fr" du 9 04 2017.

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