L’avenir économique de Marseille

Marseille, la Méditerranée, le Sud

Billet de blog
le 26 Mar 2017
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Sans doute est-il important de saisir l’occasion de l’élection présidentielle pour donner une dimension internationale, et, en particulier, méditerranéenne, au regard que nous proposons, dans "Marsactu", sur Marseille. En effet, l’élection présidentielle ne consiste pas seulement dans un processus de choix et de désignation du chef de l’État, mais elle exprime aussi un choix d’orientation politique de notre pays pour les cinq ans à venir. Sans doute est-il temps de concevoir une politique et une économie nouvelles pour l’espace méditerranéen

Marseille, la Méditerranée, le Sud
Marseille, la Méditerranée, le Sud

Marseille, la Méditerranée, le Sud

Plus qu’une mer et plus qu’un espace géographique, la Méditerranée a, depuis toujours, constitué un espace politique, de confrontations entre des logiques institutionnelles et des logiques religieuses, et un espace économique, d’échanges et de circulations, de migrations et de pratiques culturelles. Aujourd’hui, cet espace est menacé par le déclin et le ralentissement de l’activité économique, mais aussi par les violences, les guerres et les conflits entre puissances, entre états, entre identités politiques. C’est pourquoi il importe de définir une politique de l’espace méditerranéen pour parer à cette menace du déclin, mais aussi pour imaginer une nouvelle identité politique de la Méditerranée.

Le premier aspect de cette identité est une articulation entre la richesse d’un passé et d’un temps long et l’insuffisance des dynamiques dans le temps court. Si l’espace méditerranéen est menacé d’une forme de déclin, c’est à la fois parce qu’il semble avoir perdu la place de premier plan qui fut la sienne et parce qu’il ne trouve pas, aujourd’hui, les élans qui lui permettraient de manifester un nouvel essor. D’abord, si la Méditerranée a perdu de son importance, sans doute est-ce en raison du déclin de la mer et du trafic maritime dans les logiques économiques contemporaines : ce n’est plus la mer qui est le lieu essentiel des circulations et des échanges. Par ailleurs, la Méditerranée s’est affaiblie parce qu’elle est le lieu de la nouvelle confrontation qui a remplacé la confrontation entre l’Europe de l’Ouest et l’Europe de l’Est pour la remplacer par une confrontation entre les pays du Nord et les pays du Sud, le risque pour des villes comme Marseille ou Barcelone étant de se trouver happée par le monde du Sud, pauvre et faible, et de perdre leur place dans les pays du Nord, riches et actifs. Enfin, le déclin de l’espace méditerranéen tient sans doute à ce qu’il n’a pas su accompagner la désindustrialisation par un développement des technologies contemporaines et des nouveaux modes d’industrialisation, liés à l’importance du numérique et, d’une façon générale, à l’essor de l’information et de la communication dans le développement économique.

Un second aspect de la politique et de l’économie de l’espace de la Méditerranée est une place nouvelle pour la culture dans les dynamiques économiques. Sans doute a-t-on trop longtemps confondu la culture et les loisirs ou la culture et le tourisme, ce qui était une façon, pour la Méditerranée, de se mettre, en quelque sorte, au service des pays du Nord et de leurs loisirs, sans pour cela imaginer une économie propre. C’est sur ce plan qu’il importe, aujourd’hui, de retrouver l’importance du passé et du temps long dans des politiques culturelles fondées sur de nouveaux usages et une nouvelle place du patrimoine. La métropole marseillaise pourrait jouer un rôle de premier plan, en tirant parti de toutes ses ressources, en particulier intellectuelles et universitaires, pour élaborer des politiques culturelles méditerranéennes dont elle pourrait être le centre. Sans doute cela serait-il plus utile et plus efficace pour l’économie de l’espace méditerranéen que de s’épuiser et de perdre tous ses moyens dans des guerres et dans du terrorisme.

Enfin, Marseille pourrait jouer un rôle de premier plan comme capitale politique de l’espace méditerranéen parce qu’elle est le ville la plus importante de l’espace méditerranéen du pays le plus riche de la Méditerranée. Pour en finir avec les guerres et avec les confrontations inutiles entre les peuples qui s’opposent faute d’institutions de médiation et d’arbitrage, pourrait d’instituer, à Marseille, une organisation internationale des pays méditerranéens, pour rendre à la Méditerranée le rôle et l’identité d’espace politique et culturel qui fut le sien pendant les siècles de sa puissance. C’est un nouvel espace international méditerranéen qui devrait, ainsi, se construire, dont Marseille serait la capitale.

C’est de cette façon, en jouant un rôle majeur de médiation entre le Nord et le Sud, entre les pays de la Méditerranée, entre les peuples et entre les régimes de cet espace, que Marseille peut retrouve le rôle qui fut le sien : celui d’une véritable métropole.

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