L’étrange campagne de Monsieur Payan
L’étrange campagne de Monsieur Payan
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Cette semaine, la drôle de campagne présidentielle du maire de Marseille
Le coup est passé plus près. Avec 58,54%, le Président de la République est réélu pour un second mandat. Loin, très loin des 66,10% de 2017. Et l’extrême-droite, quant à elle, toujours plus près. Les occasions d’analyser cet énième dernier scrutin avant la fin du monde ne manqueront pas. Pour ce qui nous intéresse, le prisme local, la présidentielle a éclairé les rapports de force et les enjeux des élections législatives des 12 et 19 juin prochain.
Mais, en attendant, et si on s’intéressait à la manière dont le maire de Marseille a traversé cette présidentielle ? Un pas de côté pour comprendre le positionnement complexe d’un maire socialiste, orphelin de son parti, ainsi que les équilibres au sein de sa majorité.
Au moment de l’entrée en campagne, à la fin de l’été dernier, et tandis que le Président préparait sa visite en Grand à Marseille, Benoit Payan affirmait sans détour : « Emmanuel Macron, ce n’est pas ma famille politique, ce n’est pas l’inclinaison de ma pensée », ajoutant, si la question se posait, qu’il ne serait « jamais Ministre » de l’un de ses gouvernements. Dès le lancement de la course à l’investiture socialiste, il s’était montré discret, refusant de soutenir Anne Hidalgo, la candidate officielle du PS à partir d’octobre. En janvier, alors que la candidature de la maire de Paris s’enlisait dans une impasse, il était finalement sorti du bois dans une interview à Libération, se déclarant prêt à ne pas parrainer Anne Hidalgo si elle n’était pas désignée par la Primaire populaire (qui s’en souvient ?), et à soutenir le ou la vainqueur de celle-ci. Il appelait en outre Mélenchon, Jadot, et les autres à « s’unir » sur le modèle de son Printemps marseillais. Rien de tout cela n’arrivera, bien sûr. Il parrainera Christiane Taubira avant le crash de sa candidature et retrouvera le silence de l’automne, ayant pour seule réponse à la question de la présidentielle : « Ça ne m’intéresse pas. J’ai beaucoup de travail ici. » Comme la mise en œuvre du plan présidentielle Marseille en Grand ?
Sa majorité se sera alors divisée sur l’échéance. Chacun partant en campagne avec ses candidats. Les Verts, bien que divisés au moment de leur primaire, se sont alignés derrière Yannick Jadot . Les communistes rejoints par les membres de la Gauche Républicaine et Socialiste du Printemps derrière Sophie Camard, ainsi que l’ex-Place Publique Jean-Pierre Cochet* ont soutenu Fabien Roussel (l’anti-mélenchonisme local ?) Tout ce beau monde aura des choses à se dire avant le prochain conseil municipal. Mais d’ici là, il y aura les législatives pour embrouiller le paysage. Que dira Monsieur Payan ?
* Contrairement à ce que nous indiquions dans la version initiale du billet, Jean-Pierre Cochet n’est plus membre de Place Publique. On nous fait savoir que :
“Place publique n’a pas soutenu localement la candidature de Fabien Roussel. Devant la multitude des candidatures, notre position, alignée avec celle du mouvement, était de ne soutenir aucune candidature spécifiquement laissant ainsi l’opportunité à nos adhérentes et adhérents de se positionner pour la candidature de leur choix. Je vous joins le communiqué locale que nous avons produit sur la période. En ce qui concerne les législatives, nous souhaitons présenter des candidates et candidats sur le territoire pour défendre notre projet politique en lien avec els auters formations. Nous souhaitons l’union la plus large possible pour ces prochaines échéances.”
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