L’Etat fortement critiqué pour sa gestion de la crise migratoire
Cet article provient du sixième numéro de Chicane, le petit observateur de controverses réalisé par les étudiants du master Métiers de l'information Sciences Po Aix/EJCAM, qui ouvre la controverse autour de l'accueil des migrants en région PACA. Nous publierons prochainement sur l'agora de Marsactu l'intégralité des contenus produits dans le cadre de ce projet
Créés en novembre 2015 en prévision du démantèlement de la "Jungle" de Calais, ces centres chargés d'orienter les migrants présents sur le sol français dans leurs projets migratoires ont été conçus comme une réponse rapide de l'Etat face à la situation de crise. L'Etat a délégué la prise en charge de ces centres à des associations locales pour des missions temporaires. Mathilde Pette, sociologue spécialisée sur la question du militantisme, voit derrière d'abord derrière ce choix des raisons économiques : « Quand l'état délègue au milieu associatif, il le fait à moindre cout. Il y a énormément de travail qui est fait bénévolement, et c'est beaucoup moins cher de faire fonctionner des centres en donnant des subventions au coup par coup que de mettre en place un dispositif d'accueil permanent sur le long terme ». Pour les responsables du service CAO de l'association SARA, mandatée par l'Etat pour prendre en charge un centre dans le 13e arrondissement de Marseille, la fermeture prochaine des CAO souligne la précarité de la réponse de l'Etat à la crise migratoire : «la fermeture des centres, cela signifie par exemple que les migrants qui ne demandent pas l'asile en France n'ont plus de solution légale pour s'héberger». Une situation qu'ils qualifient d' « impasse », précisant qu'ils souhaiteraient « une réaction des pouvoirs publics » Un discours que Mathilde Pette considère comme « légitime », en précisant que la situation n'est pas nouvelle «depuis le début des années 90, il n'y a aucune réponse de l'état aux nécessités du terrain. La plus part des associations sont habituées à cela, mais aujourd'hui beaucoup d'associations sont mandatées par l'Etat sans avoir jamais touché à la question migratoire, d'où leur incompréhension ». Une situation qu'elle résume ainsi : « en réalité, il n'y a pas de réponse de l'Etat français sur le long terme car il ne souhaite pas prendre en charge ces populations ».
Aurélien Castello
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