LES IDENTITÉS POLITIQUES, À MARSEILLE, SE RECOMPOSENT

Billet de blog
le 16 Fév 2020
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Les élections municipales ont lieu demain

NOUVELLES IDENTITÉS, NOUVEAUX ENJEUX

LES IDENTITÉS POLITIQUES, À MARSEILLE, SE RECOMPOSENT

La première remarque qu’il importe de faire au sujet des élections municipales de 2020, c’est qu’il s’agit des premières élections municipales à se dérouler dans un espace reconfiguré par la naissance, en 2016, de la métropole de Marseille. La naissance de la métropole va avoir des incidences, à n’en pas douter, sur l’ensemble des élections municipales qui vont se dérouler dans son territoire, en particulier à Marseille, notamment en engageant une dynamique de changement des enjeux de ces élections municipales.

 

La recomposition des partis

À Marseille, comme, semble-t-il partout en France, les partis politiques se recomposent, s’inscrivent dans de nouvelles logiques, à la fois à l’approche de la désignation d’une nouvelle municipalité et dans la mouvance nationale des déplacements des acteurs politiques, notamment depuis la dernière élection présidentielle.

Mais une telle recomposition tient, à Marseille, à une situation particulière : en effet, ces élections municipales sont les premières qui vont se dérouler en dehors de la confrontation, en quelque sorte classique, entre J.-C. Gaudin et la gauche. C’est, en quelque sorte, la première élection à s’inscrire en-dehors de la confrontation entre G. Defferre et J.-C. Gaudin ; il ne s’agit pas seulement de désigner une nouvelle municipalité, mais, s’il y a recomposition des partis et des identités politiques, c’est aussi parce que c’est, somme toute, la première élection à s’inscrire hors d’une vie politique issue des années cinquante.

C’est, d’abord, à gauche, que l’on observe une telle mutation des partis, en particulier dans les nouvelles formules et les nouvelles logiques des partis de gauche et de l’union des gauches. Le P.S., en particulier, connaît une forme de recomposition avec le départ de figures comme S. Ghali et avec l’émergence de courants représentés par des acteurs comme B. Payan.

Mais c’est aussi à droite que les partis classiques connaissent un renouvellement ou une rupture, notamment dans l’apparition des courants comme celui de B. Gilles et sous l’influence de la montée de L.R.E.M. d’E. Macron qui a attiré, à Marseille comme ailleurs en France, des acteurs de droite auparavant engagés dans les partis traditionnels, qu’ils ont fini par quitter.

Enfin, le fait que Front national soit devenu « Rassemblement national » va sans doute plus loin qu’un simple changement de nom et traduit une évolution du discours de ce parti et des thèmes de ses campagnes électorales.

 

L’émergence de nouveaux partis

Mais, bien sûr, c’est surtout l’apparition de nouveaux partis dans la mouvance de l’élection présidentielle de 2017 qui, à Marseille comme ailleurs en France, manifeste une mutation des identités politiques.

C’est, d’abord, bien sûr, à gauche que se situe l’émergence de nouveaux partis, avec la formation des Insoumis dans la mouvance politique de J.-L. Mélenchon, candidat à l’élection présidentielle en 2017 contre E. Macron et élu député des Bouches-du-Rhône à l’issue des élections législatives qui ont suivi l’élection présidentielle.

Mais à droite aussi le paysage politique a changé, avec la naissance – difficile, semble-t-il, d’un ancrage marseillais de la république en marche, le parti fondé dans la mouvance macroniste de l’élection présidentielle. Les tensions qui semblent se manifester dans le cadre de cette nouvelle formation politique, dont Marsactu a récemment rendu compte, sont, sans doute, un témoignage d’une relative difficulté de ce mouvement à trouver sa place dans le champ politique marseillais.

Ce qu’il est important de noter, c’est qu’au-delà de la naissance de nouveaux mouvements politiques qui n’existaient pas lors des dernières élections municipales, en 2014, c’est tout le paysage politique qui, à gauche, s’inscrit dans la dynamique d’une mutation, ne serait-ce que parce que les alliances et les rapprochements ne se font plus de la même manière qu’auparavant dans la situation engagée par l’apparition de ces nouveaux partis.

 

La formation de nouvelles identités politiques

Ce sont, enfin, de nouvelles identités politiques qui apparaissent à Marseille, en-dehors des partis. D’abord, le « Printemps marseillais » engage une dynamique d’union regroupant autour de la candidature de M. Rubirola, l’ensemble des partis de gauche, dans l’expression d’un projet politique commun pour la ville et la métropole. Mais il est important de relever la formation du Pacte, cette formation de gauche qui, à Marseille, regroupe un ensemble des acteurs engagés dans ce que l’on pourrait appeler la fin de ce qui fut la toute-puissance des partis classiques et dans l’ouverture du champ politique à des acteurs représentant ce que l’on appelle la société civile et à des militants, notamment associatifs, souhaitant faire apparaître de nouveaux enjeux et de nouveaux projets politiques pour la ville et pour la métropole.

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