Sécurité du Marseille-Cassis : le préfet de police fait le tri dans les médias

Marseille-Cassis : 15 000 coureurs, au moins autant d’accompagnateurs et de spectateurs, le tout en plein air ? La tenue dans le contexte de l’état d’urgence de l’événement pose des questions. C’est pour cette raison que Marsactu consacrera ce vendredi un article à ce sujet alors que s’est tenue ce jeudi l’ultime réunion de sécurité relative à la course.

Nous aurons sûrement moins d’éléments que nos confrères puisque “le point-presse” organisé à l’issue a été réservé à quelques médias : France bleu, La Provence, France 3. Pourquoi ? Le préfet de police Laurent Nunez nous avait mis sur la piste dès mardi  : “L’organisateur souhaite une communication à l’issue de la réunion auprès des partenaires.”

Nous étions alors loin de penser qu’il s’agissait pour la SCO Sainte-Marguerite et le préfet de police de faire le tri entre les médias. Mais, c’est bien cette même explication qui nous a été servie, non sans embarras, par la préfecture pour nous refuser explicitement l’accès à cette conférence de presse dans les locaux de la préfecture de police et nous renvoyer vers une seconde, “officielle”, ce vendredi au Département, principal financeur de l’événement.

Les trois médias retenus sont donc directement liés à l’événement puisque partenaires. Ils apparaissent en tant que tels sur les affiches de la course. Il paraît pour le moins surprenant qu’une institution étatique choisisse parmi les médias avec qui elle communique. Cela le devient encore plus quand c’est l’organisateur d’un événement qui impose à la préfecture le choix des médias avec qui celle-ci doit communiquer. Cela apparaît comme une sérieuse entorse à la liberté de la presse.

Ce coup de canif est-il porté au nom de l’état d’urgence ou au nom des intérêts particuliers d’un organisateur d’événement qui peut espérer ainsi contrôler la communication médiatique ? La sécurité d’un événement aussi populaire que le Marseille-Cassis est un sujet d’intérêt général. Le contrôle de la communication qui l’accompagne en est un aussi.