La 3e circonscription des Bouches-du-Rhône : d’une sidération à l’autre
La 3e circonscription des Bouches-du-Rhône : d’une sidération à l’autre
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Cette semaine, la défaite du candidat de la NUPES dans les quartiers Nord de la 3e circonscription.
« Comme passer sous les roues d’un camion ». C’est ainsi que Mohamed Bensaada a qualifié sa défaite face à la représentante du RN ,Gisèle Lelouis. Une défaite d’autant plus sidérante qu’elle ne fut pas serrée (55-45). La trajectoire de cette circonscription n’en finit plus de désespérer.
Alors qu’elle s’appelait encore la 7e, elle fut celle de Sylvie Andrieux, fille d’un sénateur, qui, petite, sautait sur les genoux de Defferre. Sup de Co-SOCOMA, le Sciences Po-ENA marseillais. Elle se disait fabiusienne, mais était surtout socialiste des Bouches-des-Rhône. Dans ces quartiers Nord, de Montolivet, des Rosiers et de Sainte-Marthe, elle profite de la dissolution de 1997 pour battre le FN malgré 8 points de retard après le premier tour. En 2002, quelques semaines après le coup de tonnerre présidentielle, elle l’emporte aisément face à un jeune loup frontiste, Stéphane Ravier. 5 ans plus tard, ce dernier ne parvient pas au second tour et la laisse écraser la concurrence UMP pourtant en pleine vague sarkozyste. Le redécoupage électoral ne l’empêche pas d’être réélue en 2012. Mais on a changé d’époque. Ravier fait jeu égal, passant de 3 000 voix à 11 000 en 5 ans. Si elle finit par l’emporter, quelque chose a basculé. Visée par une procédure de détournements de subvention publique, elle est le symbole du clientélisme socialo-guériniste. Mise en examen, renvoyée devant le tribunal en pleine campagne, elle est déclarée coupable l’année suivante. Sa carrière politique se termine sous surveillance électronique dans un cabanon-villa détruit depuis car occupé sans droit ni titre sur le domaine public maritime.
Loin de là, son fief est devenu bastion FN. L’échec de Ravier à la députation le conduit au Sénat puis à la mairie de secteur. En 2017, il pense son heure venue, mais échoue à nouveau face à une inconnue qui a pris la marche d’un Président sorti de nulle part.
Dans ces quartiers des grands ensembles, Mohamed Bensaada pensait récupérer les fruits d’un patient labeur militant. Des Quartiers Nord-Quartiers Forts au Syndicat des quartiers populaires, de la France Insoumise au Pacte démocratique, malgré les échecs, ce travail de terrain allait payer et la vague Mélenchon faire le reste. Mais le tsunami a pris le visage d’une militante frontiste de 70 ans remplaçante au pied levé du chef Ravier parti dans le camp Zemmour. La député sortante n’a pas daigné appelé à voter au candidat de gauche dans l’entre-deux-tours. Et les réserves de voix ont manqué. La carrière électorale de ces quartiers populaires passés du socialisme clientélisé au Rassemblement national doit maintenant se relever de la répétition de ces effets de sidération.
Photo : @marsactu
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