Un journal laboratoire

Blog de l'équipe
le 25 Juin 2015
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Ancré, exigeant, indépendant, tels sont les adjectifs qui définissent notre projet pour le retour de Marsactu. Nous aurions pu ajouter “innovant”, pour symboliser notre volonté d’en faire un journal laboratoire. Très rapidement après sa création en 2010, Marsactu a multiplié les expérimentations visuelles, interactives, narratives. À l’époque, de multiples outils fleurissaient pour créer des graphiques, des cartes, voire des infographies plus complexes. La tendance ne s’est pas démentie et il n’a jamais été aussi facile d’intégrer une “dataviz” – une représentation interactive de données – à un article.

Beaucoup plus courant, un outil aussi répandu que le réseau social Twitter a pu servir de support à une nouvelle forme de récit, la couverture instantanée d’événements avec des “live-tweets”. Bien entendu, nous n’avons rien inventé, mais nous avons été parmi les premiers au niveau local à saisir l’intérêt de cet outil. Son utilisation est désormais courante et certains l’ont porté au rang de spécialité comme le journaliste de la Marseillaise David Coquille à l’occasion de procès. Lors des élections cantonales de 2011, un autre outil – Coveritlive – nous a permis de commenter et de discuter en direct avec nos lecteurs, une formule depuis adaptée aux conseils municipaux.Fidèles à cet esprit à l’affut des innovations, nous aimerions prochainement faire du dessin interactif une de nos formes de récit enrichi. Plus généralement, nous voulons profiter de la création d’un nouveau site pour proposer davantage de longs formats, laissant plus de place à l’image et au récit. Il y a près de 4 ans, lorsque Marsactu ne comptait que deux journalistes, nous avions déjà essayé d’adapter le webdocumentaire à l’actualité locale, avec la chronologie des Fralib, un décryptage de la fiscalité ou un diaporama commenté d’un exercice sismique de crise à Cadarache.

Inutile de vous fournir les liens, ces objets multimédias sont devenus obsolètes. On touche là à l’une des limites du foisonnement de services en ligne, qui vieillissent parfois mal. L’unique image animée de l’histoire du site – pas un LOLcat, mais un mouvement de breakdance de DJ Rebel – a disparu car elle était hébergée sur un service extérieur. Heureusement, une carte interactive permet toujours de suivre en clips vidéos “les premiers pas du hip-hop à Marseille”. De même, notre “road movie” sur la L2, une vidéo enrichie de textes et images, a calé après quelques mois de fonctionnement. De ces multiples essais, il reste en tout cas de bonnes recettes, quelques outils infaillibles et une envie de les maîtriser, les internaliser au maximum. Ainsi, notre représentation interactive des thématiques financées par les 700 millions d’euros du contrat de plan État-région ne nous fera jamais défaut : son code est hébergé sur notre site et non via un service extérieur.

Cette approche a un inconvénient, qui est aussi une opportunité : elle nous force à monter en gamme. Heureusement, l’esprit d’un Web ouvert, collaboratif a infusé chez nombre de ceux qui innovent dans les médias numériques. Le développement de notre trombinoscope de l’équipe municipale “Gaudin IV” a été grandement facilité par le code source de Yann Guégan et Rue89 Lyon. Mais les journalistes ont leurs limites et n’ont pas vocation à devenir des bêtes de code. Certains grands médias, comme le Guardian ou le Monde, montent des cellules “data”. À Marsactu, l’idée d’avoir en interne le trio journaliste/développeur/graphiste est tout aussi séduisante qu’optimiste dans un avenir proche.

Comme dans d’autres domaines, le salut de notre petite structure peut venir d’un esprit plus coopératif, tourné vers l’écosystème numérique du territoire. Ce fut le cas pour notre simulateur des municipales, développé en partenariat avec des chercheurs en sciences politiques un peu (beaucoup) geeks sur les bords. Cela peut passer par des temps forts comme des “hackatons” – sortes de marathons destinés à faire émerger ou concrétiser des projets- ou par l’entretien de contacts plus réguliers. Car l’innovation n’est pas que technique mais aussi sociale, en cultivant cette capacité à se nourrir de liens noués avec d’autres acteurs compétents et inventifs. Notre territoire n’en manque pas.

Commentaires

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  1. vince13008 vince13008

    Bonjour Clémentine, bonjour à tous,

    Je suis très loin d’être un “geek”, et parfois la description des innovations permises aujourd’hui par les outils numériques est à la limite de ce que je suis capable de comprendre, mais j’ai aussi été intéressé par les idées de vos confrères et consoeurs de Rue 89 Strasbourg décrites ici : https://fr.ulule.com/rue89-strasbourg/news/des-commentaires-a-la-discussion-creative-70334/

    Elles pourraient, me semble-t-il, être une source d’inspiration pour le futur Marsactu, le but étant dans un cas comme dans l’autre – si j’ai bien tout compris – de parvenir à plus de réactivité et plus d’interactivité.

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    • Julien Vinzent Julien Vinzent

      Bonjour !
      Réactivité, interactivité, c’est effectivement l’idée. J’y ajouterais la possibilité de résumer en un coup d’oeil des choses qui perdraient n’importe qui avec du texte seul.
      Le mieux est de suivre les liens, ou de faire une petite recherche “C’est mon data”, qui regroupe les derniers exemples sur Marsactu.
      A bientôt

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  2. vince13008 vince13008

    Pardon, il m’avait semblé que l’auteur de l’article était Clémentine Vaysse, d’où mon “bonjour” personnalisé… J’ai dû avoir une hallucination… Donc : bonjour Julien, bonjour à tous…

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