J’AI FAIT UN RÊVE (La gauche gagnait les élections municipales !)

Billet de blog
le 4 Oct 2019
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Après avoir dégusté le pâté de campagne de notre ami Jean-Paul Kopp, qui dresse un état des lieux à la fois lucide et souriant de la situation politique à Marseille à la veille des élections municipales, j’ai fait un rêve que je souhaite partager avec les lecteurs de Marsactu, comme on lance une bouteille à la mer.

J’AI FAIT UN RÊVE (La gauche gagnait les élections municipales !)
J’AI FAIT UN RÊVE (La gauche gagnait les élections municipales !)

J’AI FAIT UN RÊVE (La gauche gagnait les élections municipales !)

DIVISION OU ADDITION

Dans le brouillard épais de l’aube de la campagne électorale, il existe au moins un point d’accord à gauche : hors de l’union, point de salut. Sur le papier, une gauche unie serait en mesure de gagner les élections municipales en 2020. A moins qu’elle se transforme malencontreusement en division irréductible, l’addition de toutes ses forces (EELV + FI + PC + diverses chapelles du PS) totalise, tant aux élections européennes que dans un sondage récemment réalisé, un bon tiers de l’électorat marseillais : 35 % aux européennes en 2019, et même 40 à 45 % selon les différentes hypothèses étudiées par le sondage Elabe, tandis qu’elle rassemblait péniblement 30 % en dépit du très bon score de Jean-Luc Mélenchon dans la ville lors de l’élection présidentielle 2017.
Il existe donc à Marseille, sinon un désir de gauche, un désir de rupture claire, avivé par la crainte d’un changement en demi-teinte qui prendrait le visage d’une alliance entre les héritiers plus ou moins assumés de la Gaudinie et les tenants autoproclamés d’un soi-disant nouveau monde, lesquels perpétueraient ensemble un mode de gouvernance dont nous ne voulons plus.

LE CHANGEMENT, C’EST PAS DANS SIX ANS

Mais au rythme où vont les choses, la gauche ne sera pas au rendez-vous de sa responsabilité historique devant les Marseillais.es.
Tandis que l’échéance approche à grands pas et que leurs adversaires s’organisent, les partis de gauche – dont aucun ne domine nettement ou durablement le jeu – tergiversent, s’épient, se suspectent et leurs électorats s’impatientent.
Faute d’obtenir par avance le leadership d’une liste d’union, la tentation est forte chez certain.es de partir isolément à la bataille, dans l’espoir d’arriver en tête et d’obtenir des ralliements forcés au second tour. Si ça passe, ils raflent la mise. Si ça casse, ils peuvent encore empêcher un.e autre d’occuper le fauteuil convoité et préserver leurs chances futures.

De leur côté, les écologistes « se résignent » à faire liste à part en affirmant qu’ils restent ouverts à un accord, pourvu que les règles du jeu ne soient pas celles du poker menteur ou du bonneteau.

De telles démarches, qu’elles soient tactiques ou simplement égoïstes – dans toutes les acceptions du terme – sont le résultat de calculs à l’ancienne. Mortifères et elles-mêmes vouées à l’échec, elles hypothèqueraient lourdement les chances de victoire collective et rien ne garantit le pardon des Marseillais.es à ceux qui en prendraient le risque.
Nous ne saurions laisser les partis politiques « préparer leur petite cuisine sur leurs petits feux », au risque de les voir partir à la bataille affaiblis et en ordre dispersé.

Les Marseillais.es veulent le changement tout de suite, et n’accepteront pas que l’impasse soit faite sur l’échéance de 2020 pour préserver les projets de carrière de tel ou telle. Ils refusent de passer six ans à pleurer sur le lait renversé parce que quelques individualités n’auront pas consacré six jours à faire le deuil de leurs ambitions chimériques, ou faute d’avoir recherché jusqu’au bout un accord sincère et clair qui appelle de réelles concessions réciproques.

Le seul calcul qui vaille est celui qui sert l’intérêt général : vaut-il mieux être minoritaire dans une future majorité municipale qui agit, ou inexistant dans une future opposition qui subit ?

LES TROIS QUESTIONS QUI FÂCHENT

Ce ne sont pas tant les questions des orientations ou du programme qui posent problème. Les priorités pour la ville sont assez simples à définir et font facilement consensus, comme le montrent les combats récemment menés (et parfois gagnés) en commun. Nous pourrions y revenir dans une prochaine tribune. Non, les questions qui fâchent, et qui constituent les principaux obstacles au rassemblement, sont plus prosaïques et au nombre de trois :

1/ La question de la répartition des sièges entre les trois principales composantes de la gauche marseillaise

– La gauche « modérée » incarnée par le parti socialiste tous courants locaux confondus (on en distingue au moins deux autour de Samia Ghali et de Benoît Payan) ;

– Les écologistes dans leur diversité d’approches ;

– La gauche « radicale », où je place la France Insoumise et le Parti communiste, en n’oubliant pas que ce dernier est l’allié historique du PS à Marseille.

2/ La question de la place faite au mouvement associatif, aux collectifs, et plus généralement à la société dite « civile », qu’on appelle peut-être ainsi pour l’opposer aux organisations politiques à la logique parfois « militaire », et qui constitue le vivier d’un renouvellement souhaité par la population.

3/ La question de la tête de liste introuvable, qui serait capable d’amener une équipe composite à la bataille, dans un esprit de solidarité et de conquête.

Une liste d’union, qui répondrait à ces trois questions et adopterait un programme de rupture avec la politique menée depuis 25 ans, aurait des chances sérieuses de l’emporter. Il n’y a « plus qu’à » la construire, mais comment procéder ?

Je rêve à haute voix que la définition du programme, la constitution des listes et le choix des chefs de file soient effectués dans le respect d’une démarche parfaitement démocratique et transparente, dont tous les Marseillais seraient en mesure de contrôler la sincérité, condition sine qua non de leur mobilisation future.

Je propose ici, en ébauchant quelques règles, les bases d’une méthode qui pourrait conduire rapidement à un accord électoral. Elle s’inspire notamment de celle utilisée pour les élections professionnelles, mais pas seulement.

Si elle exige un effort d’humilité de la part d’une poignée de personnalités politiques plus ou moins en vue, elle demande aussi un effort d’abnégation aux diverses composantes de l’électorat de gauche : pour être victorieuse, l’union doit être large, et il faudra sans doute accepter de voir figurer sur les listes quelques noms que d’aucuns préfèreraient ne pas, ou ne plus voir. Marseille vaut bien ce sacrifice.

LES (NOUVELLES) RÈGLES DU JEU

Règle n° 1 – Un accord écrit rendu public
Les partis politiques, qui disposent d’une expérience, de forces militantes et le cas échéant de moyens financiers, dirigeraient les opérations de manière collégiale. Ils concluraient entre eux un accord préélectoral, affirmant les principales orientations de la future majorité municipale et proposant une méthode pour la constitution des équipes. Ils porteraient leur accord à la connaissance du public dans tous ses détails, et désigneraient ensemble un « comité de sages » chargé de vérifier le bon déroulement des opérations et d’arbitrer les éventuels litiges. Ce comité de sages pourrait être notamment composé de juristes reconnus et de personnalités retirées de la vie politique.

Règle n° 2 – Un mouchoir sur les querelles et les rivalités
Le principe de l’union s’accommode mal des exceptions et autres excommunications. Il exige un seul prérequis : l’adhésion à un socle de valeurs et le partage d’une vision pour notre ville. Quelles que soient les inimitiés personnelles et les antagonismes internes aux partis, aucune personnalité ne pourrait être exclue a priori du processus, sauf à prendre le risque d’une démobilisation ou pire, de listes concurrentes qui amoindriraient les chances de toute la gauche. Foin des humeurs, des rumeurs ou des procès d’intention : seules seraient exclues les personnes mises en examen ou condamnées par la justice, fût-ce en première instance.

Règle n° 3 – Trois piliers pour un équilibre parfait
Aucun parti politique n’étant en mesure de briguer seul la majorité, ne nous perdons pas dans des calculs d’apothicaires sur la base de résultats électoraux fluctuants et d’influences supposées. Dès lors qu’il existe trois forces significatives, faisons simple : chaque composante, définie plus haut, se verrait attribuer un tiers des positions éligibles, les sortants bénéficiant de droit d’une position éligible à moins qu’ils y renoncent.
Au sein de la gauche radicale, la France Insoumise devrait disposer naturellement d’une place prépondérante, à la fois pour tenir compte de ses récents résultats électoraux et pour faire en sorte que l’addition PS + PC n’excède pas 40 % du total, histoire d’éviter le risque d’un éventuel verrouillage de la démocratie interne à la majorité municipale.
Au sein du parti socialiste, un accord de partage équitable entre les proches de Samia Ghali et ceux de Benoît Payan, dont les influences sont comparables – d’après un sondage qui vaut ce qu’il vaut –, semblerait de bon aloi.

Règle n° 4 – Une large ouverture à de nouveaux entrants
Les partis politiques réserveraient 50 % de leurs positions éligibles à de « nouveaux entrants », non adhérents des partis politiques, issus du monde associatif, des collectifs et de la société dite « civile ».
Un appel public aux volontaires serait effectué pour susciter les candidatures de ces nouveaux entrants, qui seraient triées et réparties :
Par secteur électoral ;
Par collège homme / femme ;
Par groupe d’appartenance (chaque volontaire devant obligatoirement déclarer, lors de sa candidature, son apparentement à l’un des trois groupes politiques pour garantir la transparence et l’équilibre souhaités entre les composantes de la future majorité).
Le recueil des candidatures serait effectué par le comité des sages auquel elles devraient être adressées.

Règle n° 5 – Une dose de tirage au sort
Les candidatures des nouveaux entrants feraient l’objet d’un tirage au sort par collège. Comme pour la désignation des jurés d’assises, les partis politiques disposeraient de la possibilité de récuser une candidature qui n’apparaîtrait pas sincère ou ne correspondrait pas notoirement aux critères prédéfinis, le comité des sages arbitrant les éventuels litiges.
La position sur la liste des nouveaux entrants ferait également l’objet d’un tirage au sort. 50 % d’entre eux bénéficieraient d’une position éligible, à parité avec les partis politiques, garantissant ainsi un large renouvellement du personnel.
Les tirages au sort seraient effectués publiquement, au besoin sous le contrôle d’un huissier.

Règle n° 6 – Contribution financière des candidats
Les candidats éligibles susceptibles de bénéficier d’une rémunération seraient appelés à contribuer financièrement à la campagne selon un barème défini dans le cadre du protocole préélectoral conclu entre les partis politiques.

Règle n° 7 – Désignation des têtes de listes
Les 303 colistiers ainsi désignés se réuniraient en « conclave », durant un week-end, pour désigner parmi eux, au terme d’un scrutin ouvert à tous, la tête de liste appelée à devenir maire de Marseille. Le respect d’une telle procédure donnerait d’emblée à celui ou celle qui serait désigné.e la légitimité qui manque à tous les impétrant.es actuels (personne ne songerait à mettre en doute la légitimité du Pape généralement inconnu de tous lors de sa désignation par les cardinaux).
Dans la foulée (mais pas le même jour), les colistiers de chaque secteur procéderaient à la désignation de leurs têtes de listes selon la même méthode.
La désignation ultérieure des conseillers municipaux, conseillers de secteurs et conseillers métropolitains obéirait à la règle des « trois tiers ».

***

L’application de ces quelques règles – à amender et compléter – ne résoudrait pas toutes les difficultés, mais elle permettrait de sortir de l’impasse actuelle et créerait une dynamique favorable où toutes les bonnes volontés et les bonnes idées finiraient bien par trouver leurs places, par-delà les étiquettes.

Certains m’opposeront sans doute que mon idée est généreuse, mais utopiste. Qu’elle a l’allure d’une usine à gaz et que sa mise au point prendrait trop de temps. Que tel et telle sont définitivement irréconciliables. Que je me mêle de ce qui ne me regarde pas. Qu’il faut se résigner à « laisser la main » aux partis politiques qui, seuls, seraient habilités et compétents pour élaborer une stratégie gagnante dans le secret de leurs arrière-cuisines. Ils se demanderont au nom de qui je parle, quels intérêts je sers.

Je leur réponds tout d’abord que le temps nécessaire à la conclusion d’un accord, qui règlerait au grand jour les questions des orientations politiques, de la constitution des listes et des chefs de file, ne serait pas perdu. Au contraire, il ferait partie intégrante de la campagne en apportant la démonstration (attendue) d’une méthode et d’une éthique nouvelles.

Ensuite, si les partis de gauche, que j’interpelle ici, se montraient incapables – par incompétence ou absence de volonté – de mettre en œuvre un accord collectif ambitieux, serait-il raisonnable de les envoyer à la mairie où les attendent des défis autrement plus complexes ?

Enfin, en ce qui me concerne, je ne suis membre d’aucun parti politique ou collectif. Je ne suis candidat à rien. J’agis seul et mon unique ambition est de porter la parole d’un électorat silencieux, qui refuse d’abandonner le sort de la ville aux rentiers et autres apprentis de la sorcellerie politique. Je n’ai qu’un désir : aller voter le cœur en joie et voir la gauche l’emporter.

Laurent Malfettes_
Éditeur de livres et de programmes radio, j'ai précédemment occupé les fonctions de DRH au sein du groupe Louis-Dreyfus (branche télécoms) et de secrétaire général de l’OM.

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Commentaires

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  1. Danièle Jeammet Danièle Jeammet

    Samia Ghali a gauche ? Une plaisanterie ! elle qui a tenu des propos racistes sur les Roms. . le référendum anti gaudin auquel vous semblez appeler conduirait il a s’allier avec des personnes qui tiennent des propos racistes ( tout comme Gaudin d’ailleurs). Le racisme est un délit et non une opinion et on ne peut le cacher dans un tiroir pour une élection.

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  2. Alain PAUL Alain PAUL

    Merci Laurent pour votre article dense en propositions opérationnelles.
    On peut imaginer que votre processus permettrait de créer une certaine solidarité entre les futurs élus qui auront à se coltiner la gestion de Marseille, sinon la municipalité volerait en éclat au premier incident
    J’espère que les commentaires seront sur le même ton et non pas sur le mode “c’est très bien mais pas celle ci ou celui là”

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  3. Opiniatre Opiniatre

    Merci pour cet exercice tout à fait séduisant et logique. Mais votre règle ne fonctionne que pour ceux qui veulent vraiment gagner cette ville. D’autres ne souhaitent pas la victoire (après, c’est compliqué, il faut faire des choix difficiles, sortir de l’emphase, gérer), mais juste figurer.

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  4. Mistral Mistral

    Le “rassemblement sans précédent” est entrain de construire ce que vous attendez, pas exactement comme vous l’imaginez, mais dans un esprit de véritable alliance, les organisations politiques et les collectifs citoyens sont tous associés à la construction des règles de fonctionnement de cette union et bientôt ils iront à la rencontre des marseillais pour construire avec eux le programme. De nombreux militants consacrent beaucoup de temps à fabriquer quelque chose d’inédit, qui ne sera sûrement pas parfait mais qui aura le mérite de présenter un projet différent qui associe des citoyens marseillais d’horizons très divers. Cela dérange ceux qui pensent qu’il n’y a qu’une façon de faire de la politique et tout ceux qui ne pensent qu’à leur intérêt propre.

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    • Laurent Malfettes_ Laurent Malfettes_

      À la bonne heure, mais j’attends de voir l’approche politique et méthodologique avant de me réjouir !

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    • Raymond Dayet Raymond Dayet

      Pouvez vous nous expliquer (concrètement) en quoi ce ‘rassemblement’ est sans précédent? On y retrouve pourtant les mêmes qu’avant, avec la même philosophie d’accord d’appareils: en quoi le Coppola de 2020 est différent de celui de 2008 et de 2014? En quoi le Payan 2020 est différent du Mennucci 2014? En quoi la Camard de 2020 est différente de celle des régionales de 2016? En quoi les Caselli, Carlotti, Masse and co sont différents d’avant? Et on pourrait encore allonger la liste. Finalement, en regardant de près, le mouvement n’a pas l’air si sans précédent que cela…

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  5. Alceste. Alceste.

    Je vais donc monter à la Vierge pour mettre un cierge

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    • Laurent Malfettes_ Laurent Malfettes_

      Sage précaution 😉

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  6. JMD JMD

    Merci Laurent pour cette proposition, certainement à amender, mais qui a le mérite d’exister et de formaliser un certain nombre de principes et une méthode. Maintenant le temps presse…

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  7. Raymond Dayet Raymond Dayet

    J”avoue avoir du mal avec cette approche de la politique purement arithmétique, calculatrice et remplie de compromissions. La politique est d’abord une affaire de conviction et de dévouement au service des autres. Décréter que les gens de gauche pour gagner une élection doivent s’asseoir sur leurs différences et ont la quasi obligation de rassembler, c’est une drôle de façon de raisonner. Je trouve plutôt sain que chacun parte défendre ses convictions profondes et offrent justement aux électeurs la possibilité de choisir. C’est bien que M. Coppola seul, au nom du PC, puisse défendre ses idées et surtout son travail. C’est bien que Mme Camard puisse elle aussi, au nom des Insoumis, défendre son travail, sa présence sur le terrain. Et ainsi de suite pour les verts, le PS etc…. Après tout, c’est cela la citoyenneté, la clarté et la fin d’un système réclamées par tous. Cette course infernale à l’union a tout prix est en réalité à l’opposé du fondement même du Pacte démocratique qui se veut être, soi disant, la fin d’un système.

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    • Félix WEYGAND Félix WEYGAND

      La politique c’est certes affaire de convictions mais aussi de compromis (et pas de compromissions) qui permettent de passer des alliances et de faire des majorités (en democratie, car au sortir des urnes, le bulletins ça se compte, c’est donc finalement une affaire d’arithmétique aussi).
      EELV a bien raison d’affirmer son autonomie si son projet c’est de vouloir assumer son leadership dans une alliance. Si c’est pour se retrouver “cavalier seul” cette ligne risque fort d’être décevante… du moins à court terme.

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  8. Electeur du 8e © Electeur du 8e ©

    Je crains malheureusement qu’à partir de ce soir il soit plus difficile de tracer des plans sur la comète, celle-ci étant plutôt en train de partir en morceaux.

    E gauche n’a jamais emporté une élection,

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  9. Electeur du 8e © Electeur du 8e ©

    Je crains malheureusement qu’à partir d’aujourd’hui il soit plus difficile de tracer des plans sur la comète, celle-ci étant en train de partir en morceaux.

    En France, la gauche n’a jamais emporté une élection qu’en étant unie. C’était déjà une condition sine qua non à l’époque où le paysage politique se divisait grosso modo en deux camps ; ça l’est encore plus aujourd’hui, où de plus en plus souvent le “choix” du second tour se résume à devoir élire la droite pour battre l’extrême-droite.

    Le rassemblement qui, non sans mal mais avec beaucoup de bonne(s) volonté(s), se dessinait à gauche(s) vient d’être torpillé par 70 individus abusés par un sondage leur promettant… 15 % des voix. Un sondage irréel dont les hypothèses (listes, têtes de liste) sont entièrement fabriquées dans une arrière-boutique dépourvue, cela va de soi, de toute intention manipulatrice.

    On peut toujours se dire qu’on n’a pas fait assez d’efforts pour câliner les “responsables” qui confondent 15 % et 51 %, ou qu’il vaut mieux se prendre une branlée sous son propre drapeau aux élections plutôt que de risquer la victoire en faisant des compromis : le résultat, à la fin, c’est que nous aurons probablement le choix entre Vassal et Steph Raciste. Et les petites ambitions personnelles nous donneront la satisfaction de rester dans le confort de l’opposition six ans de plus.

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    • Nicolas Nicolas

      On ne peut vraiment pas mieux dire. C’est très étrange de lire la position de Raymond Dayet qui rêve, au fond, d’une représentation proportionnelle de chaque composante de gauche (idée séduisante et à laquelle j’adhère volontiers) là où l’union est la condition nécessaire mais même pas suffisante pour “rêver concrètement” de pouvoir diriger la ville.

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  10. Denis Guenneau Denis Guenneau

    Sans rentrer dans les détails d’une grande alliance des politiques écologistes avec celles de gauche, et celles de la société civile, il faudrait auparavant créer un lieu de dialogues entre elles, non hégémoniques, et qui soit permanent, afin de permettre des échanges sereins entre toutes les organisations marseillaises, qui s’appuierait sur une charte signée par tous les partenaires respectant les mêmes valeurs.
    La structure coopérative dite en ARCHIPEL, imaginée par Edouard Glissant, et déjà mise en oeuvre par 50 associations dans l’archipel citoyen OSONS LES JOURS HEUREUX, est selon moi une piste sérieuse à creuser pour avoir cet espace permanent de mise en synergie de toutes les organisations marseillaises qui adhèreraient à sa charte, et qui pourrait, pour une de ses premières actions, faciliter le rassemblement rêvé par Laurent Malfette, l’auteur de l’article.
    La création d’un archipel de l’écologie et des solidarités est à l’étude au niveau national par différentes organisations politiques et non politiques, pourquoi ne pas en créer un à l’échelle marseillaise?

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