Et si on votait pour la seule liste qui croit aux élections pour le Conseil Régional

J’ai suivi avec consternation la constitution des listes pour les Régionales. D’un côté, le tango ridicule de LREM dont les cadres se sont comportés à l’égard de Sylvie Cluzel avec au moins autant de mépris que Erdogan à l’égard de Van der Layen. De l’autre l’échec de l’entreprise “il est temps”, version régionale du Printemps Marseillais. Dans les deux cas, la source des problèmes, c’est la tactique délibérée consistant à instrumentaliser les Régionales au profit de la future présidentielle. L’objectif des “politiques” de ces listes de LAREM à LFI en passant par LR et EELV était de se construire un marchepied pour les présidentielles de l’année prochaine. Personne n’avait en tête de construire un programme correspondant au champ de compétences de la Région. Je n’ai pas parlé du RN, parce qu’il n’est pas nécessaire de dénoncer sa stratégie de prise de pouvoir national. En lisant attentivement les programmes, je me suis rendu compte que la seule liste qui ne dévoyait pas la démocratie en  se centrant UNIQUEMENT sur des enjeux régionaux était : “Oui, La Provence”. AU départ on peut y voir des régionalistes limités, défenseurs d’arrière garde du Provençal et des tambourins. Mais quand on y regarde de près, on voit qu’il s’agit d’abord d’acteurs politiques chevronnés et de militants engagés et désintéressés. Ils ont une véritable connaissance des problèmes de terrain et partent de ce terrain pour construire une offre politique cohérente sur les plans économique, social, environnemental. Je vous propose de vous faire un avis par vous même en vous rendant sur le site de la liste : ouilaprovence.com (ou sur sa page Facebook)

J’ai même répondu favorablement à la demande d’Hervé Guerrera de me porter candidat sur la liste. Je vais donc faire campagne sous la houlette de Miqueu Prat dans mes terres natales des Hautes-Alpes. Oui,Oui, la Provence s’étend jusqu’au col Bayard! Je comprends le Provençal sans le parler. Mais quand il le faut, j’échange avec Miqueu comme ça : il parle le Provençal Alpin et moi le Catalan de mes émigrés d’ancêtres. Et on se comprend sans problèmes).On peut rêver à une communauté de destin et de langue à construire institutionnellement entre Barcelone et Turin (oui le Piémontais est une variante de Provençal lui aussi donc il s’agit de 35 millions de personnes). On pourrait m’objecter que cette insistance à défendre les Cultures et langues autochtones est un peu passéiste. Il y a d’autres urgences écologiques. Mais là, je vous demande de réfléchir. L’écologie, c’est la défense du patrimoine. mais comme le dit l’UNESCO, le patrimoine est à la fois matériel (la nature, les espèces végétales et animales) et immatériel : les langues, les cultures écrites et orales qui vont avec. Etre écologiste conséquent, c’est défendre ces deux types de patrimoines. Ou alors, si on se limite à la défense du milieu “naturel” on risque de sombrer dans l’écologie purement naturaliste et essentialiste qui, comme vous le savez, était défendue par l’idéologie Nazi (voir quelques séquences glaçantes du film Cabaret) Sur le plan culturel, cette version intégriste du darwinisme expliquait que la langue et la “culture” Allemande était une espèce qui avait réussi et qu’il fallait donc éliminer les restes de celles qui avaient échoué. Dans une perspective écologique, il devient essentiel de protéger les langues et les cultures de France qui ont moins réussi AU MEME TITRE que l’espèce qui a réussi à s’imposer : le Français et la culture de la région de Paris. Bien évidemment, il  ne faut pas sacrifier la culture régionale à l’emploi et au progrès social. Je considère en outre pleinement les grandes oeuvres de la littérature et Beaux-Arts “français” comme des éléments essentiels de mon identité multiple. Mais au fond  l’articulation de ces identités symboliques, c’est le même problème que la gestion intelligente des énergies renouvelables.