Un kilomètre à pied … ça use ça use … (By The CeM, Collectif des écoles de Marseille)

Billet de blog
le 2 Avr 2022
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Un kilomètre à pied … ça use ça use … (By The CeM, Collectif des écoles de Marseille)
Un kilomètre à pied … ça use ça use … (By The CeM, Collectif des écoles de Marseille)

Un kilomètre à pied … ça use ça use … (By The CeM, Collectif des écoles de Marseille)

Scandaleux !

1 kilomètre à pied… ça use ça use… Et pourtant toute l’école de Capelette Curtel risque de fredonner la chanson matin et soir et pendant deux à trois ans, qu’il pleuve, qu’il vente, qu’il fasse chaud, qu’il fasse froid, le temps que la Soleam daigne construire la future école sur la ZAC de la Capelette.
Le calendrier d’une ZAC appartient la ZAC, on voit ainsi clairement la priorité de certains.
(prenons un peu de hauteur avec Google Earth)

Tout d’abord un effet de surprise

Au second conseil d’école, les parents (et enseignants) ont appris la fermeture définitive de l’établissement à la fin de l’année scolaire, dans quelques semaines donc.
L’école Capelette Curtel est une école provisoire construire en 2016, en trois mois cette école modulaire est sortie de terre et était prête à accueillir les enfants dans de bonnes conditions. La ZAC étant en pression immobilière, la ville contrainte d’agir avait demandé son permis de construire sur une parcelle lui appartenant, la grande parcelle qui comprend le collège Louise Michel, l’ancien collège Vincent Scotto, les locaux de de l’inspection académique de la circonscription, un gymnase.
Trois mois pour construire, mais un an pour instruire le permis de construire.

Pourquoi à l’époque, ce temps d’instruction est si long pour un permis de construire ?

Et bien, toute la ZAC de la Capelette, comprenant le terrain prédestiné pour cette école provisoire, est en zone inondable, l’Huveaune borde la ZAC, coule en fleuve pépère en temps normal jusqu’à la mer, rejoint par le jarret un peu plus bas vers le Palais des Sports.
Justement en 2015/2016, la DDTM (Direction Départementale des Territoires et de la Mer) planche sur la rédaction du futur PPRi (Plan de Prévention des Risques Inondation de Marseille) et l’Huveaune a droit à un tome complet.
Lors de ce temps d’instruction anormalement long, la préfecture a du faire travailler la ville pour que l’école provisoire sorte de terre en respectant les contraintes constructives qui seront établies par le futur PPRi.
Le résultat est une école avec un étage, sur des fondations surélevées de 20cm construite au niveau de la crue de référence.
En 2017, le PPRi est signé par la préfecture, il est sans appel : une bonne partie de la Capelette est en rouge. Sur le drive de la FCPE Marseille, vous pouvez consulter les documents concernés.
Tout le monde sait : l’Etat, la ville, et la Soleam (maîtrise d’ouvrage sur l’aménagement de la ZAC). Et tout le monde sait que tout le monde sait. En résumé, l’état (par le préfet) donne à l’école provisoire un permis temporaire de 5 ans pour que la soleam construise rapidement la nouvelle école.

5 ans après, l’école sur la ZAC capelette n’est toujours pas sortie de terre…

Pire, dès fin de l’année 2020, la Soleam sait que la rentrée ne pourra pas se faire en 2023…
Début 2021, elle annonce que l’école sera livrée pour le 2eme trimestre 2024. Pourtant personne n’ose interpeller sur le cas de l’école temporaire avec son permis de construire qui prend fin en décembre 2021. Personne ne s’en inquiète, même pas la concertation publique qui a eu lieu en 2021 sur la ZAC, ça reste un non sujet.
Bref…
Les études de la nouvelle école sont faites, le marché de travaux est passé, tout roule… presque… sauf qu’ils sont tombés sur un os, au sens propre : des ossements ont été trouvés sur le terrain… et bim… nous sommes répartis pour 6 mois de fouilles archéologiques, nous tenons à signaler que ces fouilles n’ont pas encore commencé.
Ça fait 20 ans que les habitants attendent cette nouvelle école, ça fait 5 ans que la Soleam connaît l’urgence, et notre petit doigt nous dit que le président de la Soleam bombe encore aujorud’hui le torse en disant à qui veut l’entendre qu’avec lui, l’école sortira en 18 mois…
Fouilles comprises hein ?…
C’est méconnaître les problèmes des marchés de travaux actuels avec le coût explosif des matériaux. Tout retard de délai, celui des fouilles en est un, a un impact sur le coût des travaux, et ça, les entreprises qui ont signé les marchés de travaux vont être assurément en difficulté…
Lamentable…
La vérité est que cette nouvelle école ne fera de véritable rentrée qu’en septembre 2025, dans un peu plus de trois ans.
Alors voilà, vous avez toute l’histoire de la petite école Capelette Curtel qui va fermer définitivement en juillet…

Et les enfants ?!

Raaaa les enfants…. Ce serait quand même plus simple d’avoir des écoles sans enfants…
Et bien les enfants, de la Petite Section de la maternelle au CM2, de 3 ans à 11 ans, la solution est toute trouvée : UN PEDIBUS !
Un pedibus ?!
Oui un pedibus, vous savez comme dans les photos de la Maif, avec des parents qui s’auto-organisent (et qui prennent une assurance Maif, nous ne sommes jamais trop prudents), des enfants souriants en chasuble traversant un passage piéton avec un père de famille trop heureux de porter le chasuble sous un soleil de printemps. C’est ça un pedibus.
Bon…
Tous les parents des 209 enfants devront se rassembler devant l’ex-école Capelette Curtel pour la destination de grande transhumance : l’école du Parc Dromel !
Sauf qu’une transhumance c’est deux fois par an. Pour les enfants de la ZAC Capelette, ce sera 2 fois par jour, sur 4 jours, sur 34 semaines d’école, sur les 3 années à venir, nous avons fait le calcul ça fait 816km…
Alors certains manqueront à l’appel, soit un automobiliste aura pris son courage à deux mains pour emmener en voiture (faut être fou) son enfant via le boulevard Schloesing, au beau milieu des travaux du Tram, soit ils auront succombé aux sirènes de la dérogation pour envoyer leurs enfants dans les écoles environnantes déjà pleines pour celles qui sont accessibles facilement.
Bon, on se focalise sur 150 enfants, allez disons 100.. Bref… peu importe …
Tous les enfants vont devoir se répartir en petits groupes de 10 à 15 enfants accompagnés par 2 accompagnateurs de la ville pour faire les 950 mètre à pied pour rejoindre leur nouvelle école provisoire.
Sachant que tous sans exception auront déjà marché pour arriver au départ du Pedibus (on imagine déjà les parents qui arriveront en retard en petite foulée, et qui devront donc continuer pour emmener leur enfant, qui n’est jamais arriver en retard pour amener son enfant à l’école ?, et bien là c’est pareil mais en plus vous rajouter 950 mètres au pas de course …).
Donc pour ceux qui prennent le pedibus, c’est plus de 30 minutes de marche pour tous les enfants (de 3 ans à 11 ans), cartables sur le dos, par tous les temps matin et soir. Rien que là, ceux qui sont parents, ou plutôt ceux qui n’ont pas oublié ce qu’est un enfant ont des frissons… Imaginez votre enfant tous les matins et soirs faire une demi-heure de marche en groupe avec des accompagnateurs de la ville dans un contexte urbain, empruntant des trottoirs, traverser 2 passages piétons, passer dans des endroits étroits, passer sur un parking, croiser les bus en rotation des lignes 15, 15S, 16, 16S et 17… et nous ne parlons même pas de la responsabilité, assurances,…
Non…
Non, non et re non…

Alors pourquoi fermer l’école Capelette Curtel ?!

A l’époque, ce délai de 5 ans aurait pu tout aussi bien être un délai de 8 ans, cela n’aurait pas changé grand chose, bien entendu le préfet était loin d’imaginer qu’il aurait fallu 8 ans pour construire une école. Et pourtant…
Et ce risque ?! La FCPE a décortiqué ce risque. Et que voit-on ?
Comme il est dit, l’école est construite en tenant compte de ce risque inondation avec la surélévation par rapport au niveau de la crue de référence. C’est très clair quand on voir l’école, et les plans associés.
L’imbroglio vient du fait qu’une prorogation d’un permis de construire revient légalement à redéposer un permis de construire. Et là on commence à rentrer en Absurdie. Accrochez-vous …
Le PPRi n’autorise pas la construction d’un ERP de 1ère, 2ème, 3ème catégorie, mais autorise en zone rouge la reconstruction d’un ERP (Établissement Recevant du Public) de 1ere 2eme 3eme catégorie, si celui-ci a été détruit suite à une situation autre qu’une inondation  (un incendie par exemple). Ça signifie par exemple que si le collège Louise Michel subissait un incendie qui le réduirait en cendres, il pourrait être reconstruit.
Et pour l’école Capelette Cursec, à priori un ERP de 4eme catégorie (s’il a échappé à la catégorie de son mastodonte de voisin de collège), proroger un permis de construire revient à déposer un permis de construire comme si on partait sur une construction neuve, ce qui n’est pas le cas, puisque le bâtiment existe … vous nous suivez ?
Bref …
Dans l’esprit du PPRi, nous considérons que progroger le permis de construire de l’école est bien plus proche du cas d’une resonctruction que d’une construction neuve. Mais là c’est au Préfet de prendre cette responsabilité, et il est u peu agacé de reprendre ce dossier qu’il aurait souhaité voir classer depuis longtemps … Merci la Soleam …

Et ce risque d’inondation ? Est-il aussi important ?

Oui c’est évident, mais non …
L’Huveaune est un fleuve dont le bassin versant fait 400km2, c’est assez énorme. L’eau provient par exemple aussi loin qu’on remonte le cours de Saint-Zacharie, par exemple quand notre cher Jean-Claude, dans ses crocs roses que Daniele lui a offert, arrose sa pelouse et ses hortensias, l’eau ruisselle jusqu’à la Capelette… Jusqu’au bout il nous emm*** …
Ce sont des inondations massives et durables. Le point fort est que ces inondations sont prévisibles par le lit même de l’Huveaune qui prend ses aises et ce territoire immense du bassin versant. Les spécialistes s’accordent pour dire que le risque inondation est prévisible 24h avant.
La caractéristique du bassin versant, y est pour beaucoup, le terrain retient l’eau de ruissellement, ce qui amène à une crue lente et prévisible, par contre à double détente, quand les terres sont saturées, elles regorgent l’eau ainsi emmagasinée et la c’est une seconde crue qui survient. En 1978, l’énorme crue est arrivée après 6 jours de pluie incessante.
La réponse du jarret à la crue est tout autre, les crues du jarret sont plus soudaines et violentes, le versant du jarret étant essentiellement des zones urbaines de Marseille, et le Jarret est contraint dans son espace qu’on a bien voulu lui laisser. De toutes façons le Jarret se déverse dans l’Huveaune plus en aval, quelques part sous terre après le métro Dromel, certainement sous le Palais des Sports.
Le risque que l’école soit inondés est bien entendu réel, mais le risque que l’inondation survienne subitement alors que les enfants sont encore dans l’école est quasi nul ou peut être nul en prenant des précautions de fermeture sur les jours de vigilances inondation de la préfecture.
Elle est là cette subtilité, et toute la difficulté qu’a la préfecture à faire ses choix.
Ce qui nous interpelle, est que pour répondre à un risque d’inondation de l’Huveaune, et donc pour que les enfants n’y soient pas confrontés, nous les envoyons à pied dans une autre école qui est justement de l’autre côté de l’Huveaune ! … et qu’ils devront donc passer pardessus la petite paserelle et faire la majeure partie du chemin à pied en zone rouge du PPRi ! Absurde …
Dans la balance des risques vous avez donc d’un côté une école avec un risque certain d’inondation du bâti (en cas de crue centennale) mais dont le risque à la personne est quasi nul, et de l’autre côté, une situation où les enfants devront marcher matin et soir, avec le risque piéton, le risque de fatigue et de stress, et un risque en cas d’inondation plus important puisque les enfants, deux fois par jour, traverseront et longeront l’Huveaune au lieu de s’en éloigner.
Bref…
Espérons que le préfet entende l’appel des parents, et puisse les recevoir avec la ville pour étudier et évaluer avec eux la situation. Tant qu’à la Soleam, qu’elle se charge de construire la nouvelle école, ce serait pas mal…
Bon si vous êtes arrivés jusque là, il y a la pétition ici https://vu.fr/curtel , sinon il y a tout le dossier de la FCPE avec lettre ouverte au préfet sur le sujet ici : https://drive.google.com/drive/folders/14I-cBF1XyK37sEOkU9_ta_Eq69pS-GVv?usp=sharing
Courage à tous les parents de l’école Capelette Curtel !
Force au Préfet
Le CeM, Collectif des écoles de Marseille

Commentaires

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