À une semaine de la rentrée, on recrute encore 350 animateurs périscolaires
Pôle Emploi organise mardi une journée de recrutement pour 350 postes d'animateurs périscolaires, soit 10% des effectifs. De mauvaise augure pour cette rentrée ? Selon deux associations, il s'agirait en réalité de recruter un "vivier" de candidats afin d'assurer le turn-over durant l'année.
Sortie d'activités périscolaires, rue Saint-Savournin. Photo : Julia Rostagni
Une journée, le 23 août, pour recruter 350 animateurs périscolaires à Marseille. À une semaine de la rentrée, l’annonce de Pôle emploi a de quoi surprendre. Si près du démarrage de l’année scolaire, cela ferait entre 10 et 15 % des encadrants à trouver. On imagine alors revivre les ratés d’un recrutement à la va-vite. “Quasiment toutes les associations qui interviennent dans les écoles sont présentes pour des postes dont le démarrage s’échelonne jusqu’à la Toussaint, assure-t-on à Pôle emploi. Ce sont des contrats très courts, parfois difficiles à pourvoir. Mais cette session de recrutement était prévue dès le début. Nous voulions, en en faisant une en juillet et une en août, toucher le plus de monde possible.”
L’élue municipale socialiste Annie Lévy-Mozziconacci s’étrangle à la lecture du communiqué de Pôle emploi : “Je suis très inquiète”, écrit-elle sur Twitter. Les souvenirs de deux premières rentrées compliquées autour de cette nouvelle réforme n’aident pas. La mairie a même accepté le principe d’une mission d’information municipale et fini par admettre quelques ratés.
“Nous savions que ce serait compliqué, admet Yves Moraine (LR) qui présidait la mission d’information sur les activités périscolaires. Nous l’avions dit dès le début, c’est un des gros manques de cette réforme qui n’a rien prévu pour les animateurs. Je constate que, malgré la division en deux groupes des arrondissements – une moitié a des activités le mardi, l’autre le jeudi – cela reste délicat.”
Des “équipes bouclées pour la rentrée”
Les associations semblent bien plus confiantes. “Nous savions dès l’année dernière dans quelles écoles nous interviendrions puisque les marchés sont reconductibles d’un an sur l’autre. Ça nous a permis de nous organiser et nos équipes sont bouclées pour la rentrée”, explique Laëtitia Alcaraz, responsable du secteur loisirs à la Fédération des amis de l’instruction laïque (FAIL 13), qui intervient dans 80 écoles.
Face à la mission d’information municipale, Vincent Gaveriaux, secrétaire général de l’IFAC Provence, tenait à peu près le même langage. “Avec un marché public, avec une visibilité, même si c’est un an reconductible, de 3 à 4 ans sur cette année, nous sommes en mesure d’anticiper”, avait-il expliqué fin 2015. L’association intervient dans 110 écoles marseillaises avec près de 800 animateurs. Aujourd’hui, Vincent Gaveriaux dit s’attendre à une rentrée “sereine. Nous avons encore 100 postes à pourvoir mais nous avons déjà plus de 100 CV en réserve. Il n’y a pas péril en la demeure.”
Le ton est identique à l’association Synergie Sud et sport à qui sont confiés les temps périscolaires dans 31 écoles. “On est staffé à 95%”, assure le directeur Laurent Choukroune. Pourquoi alors figurer au rang des employeurs pour la journée de recrutement organisée à l’agence Pôle emploi de Pont-de-Vivaux (10e arrondissement) ? Synergie Sud et sport et FAIL 13, qui à elles deux représentent un quart des écoles marseillaises, ont la même réponse : il s’agit de se constituer “un vivier” de candidats dans lequel elles pourront puiser pour pallier les défaillances de l’hiver.
A lire également sur le sujet : Activités périscolaires, les animateurs sous surveillance
L’année est longue et les contrats proposés, de trois ou six heures par semaine, souvent payés au SMIC, ne sont pas de nature à retenir particulièrement les animateurs même si une partie est en CDI. Si certains y trouvent un revenu d’appoint utile, d’autres s’en vont en cours de saison, par exemple quand ils trouvent mieux ailleurs. “J’estime que ceux qui restent toute l’année sont à peu près à 75 % de l’effectif global, précise Laurent Choukroune. On a parfois des étudiants qui partent dès la fin du mois de septembre selon leur parcours scolaire.”
À l’IFAC, Vincent Gaveriaux pondère : “Aujourd’hui, on a de moins en moins de problèmes. Nous avons “cédéisé” plus de 150 personnes sur des temps pleins ou des temps partiels de 27 heures. Les gens sont formés et ça devient un vrai métier. Pour les autres, notamment les étudiants, c’est un complément de rémunération utile.”
Garde d’enfants
Le rapport de la mission d’information municipale rendu l’hiver dernier n’ignorait pas l’enjeu majeur du recrutement. Les structures s’adaptent. Ainsi, cette journée de recrutement ajoute des emplois de garde d’enfants. “Les deux sont compatibles et ce sont les professionnels qui ont fait la démarche de se rapprocher pour proposer des emplois cumulables”, explique une porte-parole de Pôle emploi qui assure que “des messages ont été envoyés à 4000 demandeurs d’emplois” pour cette journée.
Dans les structures associatives qui ont répondu à nos sollicitations, on assure essayer de former les animateurs et de leur proposer d’autres heures que les simples temps d’activités périscolaires (TAP). Les garderies du main et du soir comme le temps récréatif de restauration leur sont parfois confiés, et leur temps de travail annualisé pour lisser la rémunération sur l’année. “Tout le monde est gagnant, l’employé puisqu’il travaille davantage et la structure qui a moins de soucis de personnel à gérer”, assure Laetitia Alcaraz. Et la cadre de la FAIL 13 de conclure : “Les années précédentes il a fallu se débrouiller du jour au lendemain. À la même époque l’an dernier, on inscrivait les enfants et on finalisait le recrutement. Cette année, tout cela a été fait auparavant. Cela permet de dépenser cette énergie dans la formation des animateurs et dans la préparation des activités. Ça va être beaucoup mieux que l’année dernière !” Début de réponse le 2 septembre avec le premier jour de TAP.
Commentaires
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Bonjour JM, merci pour ce tour de la question avant la rentrée, merci aussi d’avoir mis ce lien vers l’excellent travail d’Elodie Crézé qui, associé aux commentaires que son article à suscités, font date. J’apprends qu’Annie Lévy-Mozziconacci s’étrangle. Peut-être une illustration du Ravi ?
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A-t-on un bilan national de l’intérêt pédagogique des activités péri-scolaires ? Elles ont suscité de nombreuses polémiques. L’argent public est-il utilisé dans l’intérêt général ou s’agit-il d’une gabègue désopilante?
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Gabegie
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