À Malpassé, “moi, j’aimerais bien que la République soit là au quotidien”

Reportage
le 2 Sep 2021
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Pendant que le président prenait un bain de foule à Bassens, Marsactu s'est rendu dans la cité des Lauriers (13e), où il doit visiter une école ce jeudi. Là-bas, pas de grand ménage ni de caméra, mais des habitants à bout de nerfs. Malgré les rénovations urbaines successives, ils estiment vivre hors des radars de l'État.  

Alors que le quartier a été rénové, le réseau de deal continue de faire sa loi. (Photo BG)
Alors que le quartier a été rénové, le réseau de deal continue de faire sa loi. (Photo BG)

Alors que le quartier a été rénové, le réseau de deal continue de faire sa loi. (Photo BG)

Dans le vallon de Malpassé, on croise de jolis noms de cités qui rappellent un passé pastoral. Il y a la grande barre des Lauriers qui serpente face à l’hôpital militaire de Lavéran. Plus loin, celle des Oliviers construite sur le même modèle des blocs collés façon murailles. Entre les deux, les Cyprès et les Genêts. Au creux du Vallon, le projet de rénovation urbaine, débuté en 2008, a fait pousser deux nouveaux bâtiments : les petits HLM des restanques, les centres médiaux, le nouveau centre social… Il y a même – fait rare – une mosquée toute neuve construite avec l’argent des fidèles et inaugurée en grande pompe.

Les 159 millions de ce projet de rénovation urbaine vont bientôt bénéficier d’une rallonge dans le cadre du nouveau programme national de rénovation urbaine (NPNRU). Si on s’en tient au béton, Malpassé n’est pas un territoire oublié de la République, bien au contraire. C’est ce que dit Georges*, rencontré sur la voie cyclable qui curieusement sillonne sans début ni fin, entre les anciens et nouveaux HLM.

“Je vous le dis : j’ai peur”

“Vous pouvez m’appelez Georges, de toute façon, y en n’a pas dans le quartier”, souffle ce père de famille, avec son plus jeune fils, qui entre en CE2 à l’école “des éléphants”, le surnom de l’école des Lauriers, en raison des sculptures. Il accepte de parler parce qu’il est à l’écart des blocs des Lauriers. Il le dit sans ambages : “Je suis un père de famille. Mais je vous le dis : j’ai peur. Pas pour moi, mais pour mes trois enfants. Vous ne savez pas comment ça se passe, ici le soir. Les barrages, les tirs… Pourtant, l’hôpital militaire en face, c’est la République, non ? Et les écoles, c’est la République, aussi. On y met nos enfants. Et pourtant, ici le soir, ce n’est plus la France, c’est l’Afghanistan”.

Georges ne vise pas d’éventuels barbus enturbannés, mais des petits jeunes du réseau de narco-trafic qui font la loi. L’ambiance n’y est pas aussi tendue qu’aux Oliviers A, à quelques centaines de mètres à vol d’oiseaux, mais les tensions sont quotidiennes. Aux différentes entrées du quartier, les guetteurs du réseau installent régulièrement des chicanes pour filtrer les entrées et ralentir d’éventuelles arrivées policières. Près du stade, des encombrants sont prépositionnés.

Débrouille et embrouilles

“On est vraiment abandonnés. Pourtant, le quartier est bien, il y a tout à proximité, mais l’insécurité rend tout insupportable”. Les enfants de Georges sont tous scolarisés dans les écoles, collèges et lycées du quartier. “J’ai fait des demandes de mobilité à HMP [le bailleur social des Lauriers, ndlr], mais je suis toujours sur liste d’attente. On n’est jamais prioritaires. Alors on est condamnés à subir. Une situation comme ça, vous ne la verrez pas dans le 8e”.

Un peu partout dans le quartier, les aménagements de la rénovation urbaine se heurtent à la débrouille et aux embrouilles du quotidien. En 2008, la barre des Lauriers a été rénovée et les balcons dotés de nouvelles balustrades ajourées qui reprennent le motif des feuilles en amande. Mais le pourtour de la barre est ourlé de blocs de béton et d’échafaudages, pour protéger les habitants des chutes de pierres.

“Arrah” et RSA

Qu’il vienne Macron, moi je lui mets un sniper sur le toit.

Un dealer

À l’entrée du premier bloc, deux jeunes surveillent mollement les allers et venues. L’un d’eux a un joint à peine allumé aux lèvres. Ils font signe de les rejoindre et s’inquiètent un peu de l’inconnu venu dans le coin carnet en main. On explique la venue de Macron, l’intérêt soudain pour le quartier et son école, plus loin. Leur superviseur, visage masqué, intervient. “Qu’il vienne Macron, moi je lui mets un sniper sur le toit. Et vous vous êtes qui, vous êtes de sa team ?”. Il finit sa sortie par une feinte de coup de poing.

Le sketch d’intimidation s’interrompt soudain. Le superviseur s’affole et hurle l’immatriculation d’une voiture qui vient d’entrer dans le parking. Il houspille ses guetteurs. L’un d’eux part en trombe et alerte la cité en hurlant “arrah”. La gueulante sur le petit personnel se poursuit : “Mais toi, range au moins le charbon, t’es niqué ou quoi ?…” Les deux jeunes se bougent enfin.

Au milieu, une dame sort avec sa poussette, indifférente à ce charivari. Elle a suivi l’arrivée de Macron à la télé. N’en attend rien ou presque. Si ce n’est “d’arrêter d’aider les pays étrangers et de commencer par ceux qui vivent ici”. Elle n’a que ses 430 euros de RSA pour faire vivre sa famille, une grande fille à charge “en année sabbatique, qui n’a pas trouvé d’apprentissage”, et ses petits enfants qui squattent à la maison. L’équipe de choufs met fin à l’entretien, la menace se fait plus concrète.

Il y a quelques jours, une cage d’escaliers a été incendiée. Les habitants y voient le signe des trafics. (Photo BG)

Un peu plus loin, un des porches qui permet de traverser la barre de 250 mètres a été dévasté par un incendie criminel. Deux, trois jours ? Une semaine ? Difficile d’avoir une idée claire de la date du sinistre. Il est intervenu en pleine nuit et les gens du quartier y voient un signe de la guerre permanente entre réseaux. “Ils ont voulu mettre un coup de pression, comme ils ont trouvé personne, ils ont mis le feu”, raconte un père de famille qui a rejoint un collègue qui répare sa voiture. “Je suis passé dans tous les étages pour prévenir les gens”, raconte-t-il. Tous ont en mémoire l’incendie de 2020 qui avait fait trois victimes.

“Ce sont des petits jeunes, mais ils font la loi”

Comme Georges, Nassurdine* a choisi son prénom. Lui aussi fait le récit de l’emprise d’un réseau qu’on présente souvent en perte de vitesse par rapport à celui des Oliviers A, à l’autre bord du vallon. “Mais il faut les voir, le soir, qui nous demandent nos papiers comme si on n’était pas chez nous, râle l’agent de sécurité de 56 ans. Ce sont des petits jeunes, mais ils font leur loi. La police ne fait que passer et rien ne change”. Lui verrait bien l’armée, comme Samia Ghali, sénatrice (DVG) dans la circonscription, il y a quelques années. Mais il n’attend rien non plus de la venue du chef de l’État, ce jeudi, à quelques mètres de là. “On est des pions, des moutons, on n’est rien pour eux, soupire-t-il. Moi, j’aimerais bien que la République soit là au quotidien”.

Il a un exemple simple autour de lui : des voitures par dizaines qui gisent là. Ce sont des épaves, déposées à l’intention des mécaniciens clandestins qui opèrent sur le parking. “On les connaît, ils sont quatre et ils pourrissent la vie à tout le monde. On appelle le logeur qui appelle la mairie et rien ne change”. Quand il parle, son regard part sans cesse vers les balcons de la barre. Son seul désir est de partir. “Mes enfants sont grands, ils ont fait des études. Il n’en reste plus qu’une à charge et je la tiens. Ici, il y a tout pour qu’on soit bien, mais il faut du travail, si on veut sortir de cette misère-là”. À Malpassé comme ailleurs, les millions de la rénovation ne suffisent pas.

* Les prénoms ont été changés à la demande des intéressés

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Commentaires

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  1. Fougère Fougère

    Un mot également sur la saleté de la voierie dans ce quartier comme dans d’autres (si j’excepte les quartiers plus ou moins huppés de la ville…) : certes, de nombreuses personnes, à ce titre, manquent de civisme ; mais je constate et le manque de poubelles et un désengagement des services de nettoyage de la Métropole. Ce qui ne fait que conforter à mon sens la mauvaise réputation de Marseille à ce sujet. Cela peut paraître anodin en regard du terrible problème des réseaux de trafic de drogue (mais ces deux éléments doivent aussi être liés) : je crois cependant que ce désinvestissement participe du sentiment, à mon sens fondé, que des habitants de ce quartier ont d’être abandonnés voire méprisés par les pouvoirs publics.

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    • Mars, et yeah. Mars, et yeah.

      Un nouvel escalier a été réalisé à côté de l’école Bouge. J’ai croisé un responsable du nettoiement dans ce secteur, et vu que cet escalier n’avait manifestement jamais été nettoyé, je lui ai demandé pourquoi. Réponse : “c’est pas possible à nettoyer, c’est un escalier donc l’engin (la balayeuse) peut pas passer dessus”. C’est pas comme si le métier de cantonnier existait et comme s’il y en avait des centaines payés à rien foutre par la métropole.

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  2. MarsKaa MarsKaa

    Merci Benoît d’être allé courageusement sur place, à la rencontre de ces marseillais que l’on associe tous, sans distinction, à la délinquance et au crime, parce qu’ils habitent dans les cités des quartiers nord, et parce qu’ils sont immigrés ou descendant d’immigrés.
    Comme si, de fait, ils étaient porteurs du gène du crime et de la délinquance. Pourtant on a lu les romans des V.Hugo, ou de Zola, ou de Dickens.

    Leur parole est essentielle pour comprendre. Et pour agir.
    Ces territoires ne sont pas “perdus” ni des “zones de non droit”, du fait de leurs habitants.
    Ces territoires ont été abandonnés, leurs habitants abandonnés à leur sort. Il n’y a pas eu volonté ni moyens pour agir, vraiment, et entretenir ces quartiers de la ville, qui étaient habitables, et modernes, dans les années 1960-70.

    Des habitants et leurs enfants se battent tous les jours pour essayer de vivre dignement. Mais on les stigmatise.

    Et ils y sont piégés par l’attribution opaque des HLM. Parce que l’on pense qu’ils sont porteurs du fameux gène…

    Il est temps de les écouter et d’entendre que ce sont des hommes, des femmes, des enfants, comme les autres, qui méritent respect et considération.

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    • Fougère Fougère

      Merci, MarsKaa et Mars, et yeah pour vos commentaires. Il y a vraiment urgence à ce que ces quartiers de Marseille sortent de cette situation désastreuse.

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    • Avicenne Avicenne

      Je vous fais part de mon expérience et vous en tirerez vos propres conclusions, ce ne sont que des faits:
      Nous habitions Rennes ( Bretagne), 1966, mon père ( fonctionnaire d’Etat est muté à Marseille, l’appartement de fonction qui lui est attribué : La Rose Frais Vallon bat. G. Les dénominations étaient attrayantes, cela fleurait bon ce que nous quittions, je fais l’impasse sur le choc que nous a frappé à la Porte d’Aix, le désespoir a saisi ma mère en voyant cet ensemble et tout a été crescendo : plus de vitres a l’entrée du hall, les BAL complètement explosées, l’ascenseur sentait l’urine, les crachats pendaient au plafond.
      J’ai vu ma mère pénétrer dans l’appartement et se mettre à pleurer et elle a commencé à faire une dépression, l’appartement en lui-même était très bien agencé avec de beaux volumes, des balcons et très lumineux: rien à dire !
      Mon père a mis mon vélo dans notre cave, le lendemain, elle avait été fracturée et mon vélo volé : cela a fini par presque achevé ma mère et nous, nous nous demandions dans quelle ville, nous allions devoir vivre et qui étaient ces gens qui nous entouraient : arabes, noirs, gitans, les derniers juifs, arméniens .
      Déjà «  la carte scolaire «  était en question, m’a soeur et moi sommes devenues élèves du lycée Longchamp grâce à l’intervention de Comiti ( ancien ministre de la jeunesse et des sports) et je suis navrée de le dire, mais j’y ai retrouvé mes marques.
      Nous étions les seuls du quartier a faire de bonnes études, les voisins frappaient à notre porte pour que j’aide leurs enfants dans leurs scolarité, je descendais parfois simplement 2 étages, parfois je me rendais dans un escalier à côté , si vous aviez vu les états de ces appartements ce n’est pas descriptible .
      J’ai eu de belles réussites avec les enfants, de frais vallon à malpassé au parc Corot mais je n’ai jamais pu me lier avec qui que ce soit dans cette cité, mes frères et sœurs n’ont plus.
      Pour terminer, mon jeune frère récompensé comme le meilleur élève de cm2 des bdr en 1968, s’est vu dirigé vers le collège de frais vallon, il a fait ses études à l’école Lacordaire!
      J’ai été extrêmement longue, mais c’est pour faire remarquer qu’en 1966, la situation était la même.

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    • MarsKaa MarsKaa

      Avicenne, ce n’est pas ce que j’ai vecu entre Malpassé, St Jérôme, Le Merlan, St Barthélémy, ste Marthe, jusqu’en 1980. Ni l’habitat ni la scolarité ni même la population que vous decrivez. C’était autour de nous majoritairement des classes moyennes, petits fonctionnaires, ouvriers, artisans, commerçants. Des pieds-noirs, mais aussi des marseillais, des corses, des heraultais et gardois… Les immigrés pauvres et les gitans vivaient encore dans des bidonvilles…puis des “cités de transit”.
      Le métro à Malpassé, le Carrefour Le Merlan, le lycée St Exupery, la fac de St Jérôme, l’autoroute Nord… étaient des signaux de la modernité.

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  3. didier L didier L

    En 66 la situation s’installait et en 2021 elle est ancrée … de petits gangs qui contrôlent l’entrée des cités sans être dérangés, c’est depuis une dizaine d’années … Les politiques passent, promettent et tout s’aggrave quand même.
    La remise en cause doit être profonde au-delà de ce qui se passe concrétement sur le terrain miné de ces quartiers, c’est toute l’organisation de la société qui est en cause, Marseille et pas seulement Marseille vit une fragmentation urbaine validé par les politiques.
    Cette fragmentation qui existe au Brésil à Rio ou Sao Polo ou aux USA, dans certains pays d’Afrique etc … et ailleurs dans le monde. On observe des quartiers protégés avec leurs vigiles, leurs barrières, leurs niveau de vie élevés et des quartiers pauvres, plus que pauvres abandonnés par l’Etat. La France républicaine ne devrait pas ressembler à cela, elle n’y est pas encore, mais elle s’en rapproche. L’origine de cela repose sur les inégalités sociales colossales qui se creusent depuis 40 ans, riche de plus en plus riches et pauvres de plus en plus pauvres … dire cela n’est pas ” idéologique” c’est juste la réalité en marche. Sincérement il faut plus que des milliards pour redresser la barre, il faut d’autres pratiques, d’autres idées et d’autres personnes aussi . Car , sur fond de néolibéralisme, l’abandon est acté par trop de gens, politiques et syndicats compris. Pareil pour les plaintes et l’insécurité.
    Quand vous appelez la Métropole pour débarasser des dépots sauvages de déchets dans le 8em, cela arrive ( matelats, démenagement sauvages, vieux meubles, sacs poubelles etc …) le travail est accompli plus vite ( quand il est accompli) que si vous appelez pour Belsunce, le centre ville ou les quartiers nord. Donc: au travail Le printemps Marseillais, vous avez du boulot, de réorganisation de la ville notamment et de fonds en combles … Pour finir: l’automne s’avère sous l’égide Macron/Payan, de ” vrais politiques” est-ce un bon signe ?

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    • Fougère Fougère

      Je crois comme vous Didier L, que c’est le fonctionnement global de notre société qu’il faut réformer pour s’attaquer à la ghettoïsation et à la délinquance dont souffrent les quartiers “populaires ” : une preuve en est que Marseille n’est pas la seule ville, en France, à souffrir de ces maux (même s’ils sont ici tragiquement plus profonds qu’ailleurs). Je crois cependant qu’une transformation implique, avec celui des pouvoirs publics, l’engagement des citoyens, en particulier des habitants de ces quartiers. Je crois au civisme et à la responsabilité. Enfin, je crois que les systèmes de gouvernance de Marseille et de la Métropole imposent des blocages dont les citoyennes et citoyens, en particulier les moins aisées, souffrent quotidiennement.

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  4. Avicenne Avicenne

    A Marskaa,
    Je vous ai décrit ce que j’ai vécu, je vous ai dit que j’ai habité au G4 10 éme étage , nous y sommes demeurés 5 ans et mon père a été muté à Grenoble, je suis resté à Marseille et j’ai fait mes études à la fac de sciences de St Jérôme , je vivais à la cité U des filles, à l’époque, c’était un quartier sympa, aujourd’hui je ne sais pas !
    Les maux de cette ville sont la corruption, lorsque je vois S. Ghali ( cette mise en examen ) s’afficher avec le président, il y a de quoi me donner envie de vomir, FO, la soleam,je vous renvoie aux divers articles de Marsactu.
    Dans ces quartiers, dès que certains parviennent à s’extirper, ils sont remplacés par une nouvelle vague d’immigration et il faut reprendre le travail à zéro, c’est le tonneau des Danaïdes !
    Il faut avoir travaillé comme moi et mes anciens collègues ( je suis retraitée depuis 4 ans ) pour savoir: nous avions beau les informer de la date des virements des prestations sociales ( le 10 ou 11 de chaque mois ), ils exigeaient, menaçaient, crachaient sur mon personnel ( qui pourtant était exceptionnel) .Aujourd’hui , des gens délèguent à l’Etat , leurs propres responsabilités, ils attendent tout de lui: l’éducation scolaire, la nourriture, l’habillement, les loisirs, la santé ….responsables de rien!

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