À l’hôpital Nord, les manifestants désespèrent de voir un jour arriver le métro
Un rassemblement en faveur du métro dans les quartiers nord avait lieu jeudi matin à l'Hôpital Nord de Marseille, à l'initiative des Comité d'Intérêt de Quartier des 14e, 15e et 16e arrondissements. Découragés par le report de la station Capitaine Gèze, les manifestants veulent encore croire que le métro arrivera un jour jusqu'à l'hôpital.
À l’hôpital Nord, les manifestants désespèrent de voir un jour arriver le métro
Le choix du parvis de l’hôpital Nord, pour une manifestation en faveur d’un métro dans les quartiers Nord, a la force de l’illustration. À 11h ce jeudi, le groupe des trente manifestants encore présents une heure après le début du rassemblement est traversé par un flot continu de voitures. Celles-ci vont se garer dans les parkings payants de l’hôpital. Derrière l’assemblée, sur le boulevard Pierre Dramard, les bus s’embouteillent. Quelques élus de gauche des quartiers Nord et du conseil départemental, des membres des comités d’intérêt de quartier des 14e, 15e et 16e arrondissements qui ont appelé à la manifestation, composent le cortège, équipés de pancartes et d’un haut-parleur.
C’est Gérard Marletti, président de la fédération du 15e arrondissement, qui manie le haut-parleur. “Le rassemblement était déjà prévu, mais le nouveau report de la station Gèze nous a motivés“, explique-t-il. “Quand on pense que c’est pour une armoire électrique !” La nouvelle semble malgré tout avoir découragé l’organisateur du rassemblement de voir arriver prochainement le métro plus loin dans les quartiers Nord. “Le métro, on sait bien qu’on ne l’aura pas demain, on n’est pas gagas, soupire-t-il. Mais au moins pour nos descendants, nos enfants, petits-enfants !”
Un métro pour l’Hôpital Nord
Côté politiques, Jean-Marc Coppola, conseiller municipal PCF réagit vivement au report de la station Capitaine Gèze : “C’est scandaleux, méprisant. Le problème est technique, mais c’est le résultat d’un marché moins disant. Dans un autre quartier, le même problème trouverait une solution“, estime-t-il. Le retard ralentit encore l’extension de la ligne de métro au nord. “Cela fait trente ans qu’on réclame le métro à l’Hôpital Nord, souligne-t-il. On est toujours retoqués, parce que ça coûte cher. Mais il faut penser au retour sur investissement : la desserte de l’hôpital, de quartiers où les gens n’ont pas toujours de voiture, et aussi le fait que l’on est à une entrée de ville. Si le métro arrive jusqu’ici, il y aura moins de voitures dans Marseille.” Sauf que les études, promises à nouveau par le candidat Gaudin en 2014, n’ont jamais été menées. Et que la ligne est absente de la liste des grands projets de l’agenda métropolitain des transports.
“Notre première revendication est le prolongement de la ligne de métro jusqu’à l’hôpital Nord, réaffirme Gérard Marletti. “C’est le seul hôpital de Marseille qui n’est pas desservi par les transports en commun.” Entendez le tramway ou le métro. Certes, plusieurs lignes de bus, dont la ligne B2, bus à haut niveau de service (BHNS), desservent l’hôpital, mais ils sont nombreux à trouver qu’elles sont insuffisantes.
Le bus, un moyen de transport insuffisant
En plus de l’“ouverture immédiate de la station fantôme du Capitaine Gèze“, l’appel à manifester réclame une “liaison par le bus 28 Capitaine Gèze – Hôpital Nord“. Gérard Marletti précise ce volet : “Actuellement, la ligne 28 part de Bougainville, elle passe par Le Canet, Saint-Barthélémy, Sainte-Marthe, Saint-Joseph, mais elle s’arrête aux Aygalades“, à trois kilomètres de l’Hôpital Nord. “La prolongation de la ligne 28 avait été actée, elle était prévue pour l’ouverture du parking de l’hôpital. Le parking a ouvert en 2013, et la ligne n’a pas été prolongée. Maintenant, c’est prévu pour l’ouverture de Capitaine Gèze… À l’heure actuelle, les gens des quartiers traversés doivent faire trois changements de bus pour aller à l’hôpital.”
La ligne B2, bus à haut niveau de service mis en place en 2014, devait être une solution aux problèmes de desserte du nord. Mais elle ne bénéficie pas de voie réservée sur la plupart du tracé. Selon plusieurs manifestants, elle chemine donc par des rues passantes et gêne fortement la circulation, avec ses bus larges et à soufflets. Les élus présents ne se privent pas de commenter ce choix, comme Henri Jibrayel, conseiller départemental socialiste : “Ce bus n’est pas adapté, les voies sont étroites. À l’époque, j’avais dit que si on le mettait en place, on fermerait la porte à des transports modernes. C’est une erreur monumentale de la municipalité et de la métropole.”
De temps en temps, des manifestants invitent à se retourner pour observer les passages des bus. “Regardez, ces deux B2 se suivent. Ça ne devrait pas être le cas, le deuxième est vide.” La situation, signe d’embouteillage en amont, se reproduit plusieurs fois, pour des lignes de bus différentes, en une heure.
“Ceux qui ont une bagnole la prennent, ils ne se posent même pas la question,” tranche Sylvie Jomni, présidente du CIQ de Notre-Dame Limite – Fabrettes – Les Marronniers. Mais ce n’est pas non plus idéal, d’après Agnès Maillard, ancienne infirmière au centre hospitalier Édouard-Toulouse. “On est allé passer un après-midi à Marseille, on en a eu pour 19 euros de parking, au Centre Bourse !” s’indigne-t-elle.
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Commentaires
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Ces gens, toujours à râler ! N’ont qu’à habiter Saint Barnabé ou Périer !
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Et puis une fois cette station de métro réalisée (en 2042), imaginez tous ces habitants des quartiers Sud qui vont déferler sur cet hôpital.
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On ne va tout de même pas faire descendre la racaille dans le centre ville. Cela déplairait au touristes.
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1789 : “S’ils n’ont pas de pain, qu’ils mangent de la brioche” (Marie-Antoinette, apocryphe).
2018 : “M’en fouti” (Jean-Claude Gaudin, authentique).
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Peut-on reprocher à cette nullicipalité de savoir hiérarchiser les priorités en matière de transports en commun ? Non, bien sûr. D’abord on paye cher les études puis on construira le ZE télé-féérique sur le port. Viendra éventuellement par la suite, la prolongation du métro vers les quartiers nords à moins que d’ici-là… peut-être que… vers les quartiers suds… ou ailleurs… sait-on jamais…
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Je ne pense pas que les bus à accordéon soient plus larges que les autres.
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Il y en a assez de présenter des bus, même à haut niveau de service, comme un moyen de transport moderne. Nous ne sommes pas à la campagne Monsieur Serrus, mais dans une grande ville européenne, et nous attendons le métro partout, afin de ne plus voir le stationnement anarchique et limité, notamment à l’hôpital Nord…ou au moins le tramway.
Prendre l’autoroute autour de Marseille, Aix, Aubagne, devient un calvaire: la métropole doit faire preuve de réalisme et favoriser des axes de circulation sur rail en site propre!
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