À Châteaurenard avec Copé, Gaudin vous salue bien

À Châteaurenard avec Copé, Gaudin vous salue bien

Comme souvent avec Jean-Claude Gaudin, tout commence avec un petit cours d'histoire, politique ou non, mais cette fois-ci, va pour la politique : "Vous savez, ici, c'est ce que l'on appelle la Vendée provençale. Nous avons toujours des scores importants ici. C'est une forte tradition politique dont Bernard Reynès est aujourd'hui l'héritier".

Le choix de Châteaurenard n'avait donc rien d'un détail pour Jean-François Copé qui a déclaré ce dimanche sa candidature à la présidence de l'UMP. L'actuel secrétaire général a offert aux 1500 à 2000 militants présents (au doigt mouillé) un discours aux envolées sarkozyennes que ces derniers espéraient, tant le traumatisme de la défaite et le culte du chef aujourd'hui en retrait sont toujours vivaces dans les rangs de la troisième plus grosse fédération de France.

Le terrain avait été particulièrement bien préparé au sens propre comme au figuré. La grande tonnelle sous laquelle s'était installé tout ce petit monde donnait, avec son parquet au sol, des airs de grand meeting à la réunion champêtre. Seuls les cageots de légumes placés au pied des orateurs et les chemises blanches préférées aux costumes pour les messieurs rappelaient le caractère moins formel de l'habituelle rencontre de Génération France, le club de réflexion copéiste.

"Cher Jean-Claude"

Au micro, derrière les orateurs ou au premier rang du public, les élus du département ont dès le mois de juillet appelé à une candidature du maire de Meaux. La sortie a fait "un bon buzz", se félicitait la semaine dernière encore le tout nouveau secrétaire général de l'UMP 13 Bruno Gilles. A Châteaurenard, les ex (Richard Mallié, Jean-Michel Ferrand, etc.) comme les actuels parlementaires (Deflesselles, Reynès, etc.) ont trouvé une place, formant un front quasi hégémonique. Et celui-ci s'est concrétisé dans les rangs des adhérents, Fabrice Durand, le responsable des Jeunes Pop offrant à Copé 1040 paraphes soit "13 % des parrainages nécessaires" pour postuler officiellement à la tête du parti.

Bon point supplémentaire pour le 13, Jean-Claude Gaudin a pris très tôt fait et cause pour JFC même s'il s'était réservé ce dimanche pour l'étaler publiquement. "Je ne suis pas vraiment du canal historique RPR, rappelle le maire. Je suis un centriste libéral." Le ralliement, pas vraiment naturel entre l'ancien UDF et un chiraquien pure tête de veau, a été particulièrement salué par celui qui aspire à devenir le n°1 de la droite. D'abord durant son discours où le "cher Jean-Claude" a résonné quatre fois, plus que pour tout autre soutien parmi lesquels on comptait tout de même Rachida Dati, Christian Jacob ou encore Lionel Lucca et Thierry Mariani.

Copé a ensuite répondu à Marsactu sur ce que représentait pour lui le soutien de Jean-Claude Gaudin. Attention, brosse à reluire inside :

Ah, Jean-Claude Gaudin, vous savez, c'est d'abord quelqu'un pour lequel j'ai un respect infini qui a vraiment un parcours politique qui force mon admiration à Marseille et au niveau national. Il a été un acteur majeur de l'histoire de la droite et du centre dans le poids qui a été le sien pour consolider l'UMP. Je travaille avec lui, il préside la commission d'investiture de l'UMP et c'est quelqu'un qui joue un rôle important de notre famille.

N'est-il pas particulièrement choyé car il n'est pas du tout issu du même courant, qu'il sort de l'image droitière de certains soutiens ? "L'UMP est faite depuis longtemps de personnalités qui viennent d'horizons différents. On est loin du RPR-UDF d'autrefois".

Gaudin n'avait pas jugé bon d'écourter ses vacances irlandaises pour la réunion des amis de Nicolas Sarkozy mais " tenai[t] à être là pour Jean-François Copé". "Je n'ai de dette avec personne en Provence comme au niveau national", lâche-t-il. On l'invite à préciser si cela s'adresse à François Fillon : "Oui, c'est par rapport à l'éxécutif, au dernier gouvernement, je n'ai de dette avec personne" répondant aux Fillonistes qui discutent largement son choix. On dit même que Fillon l'aurait très mal pris : "Je ne sais pas, écarte le maire de Marseille. En tout cas, il ne m'en a pas fait part". La phrase se termine par un sourire et celui qui est aussi le chef de file de l'UMP prétexte des photos avec des militants pour s'éclipser.

Auparavant, il avait tout de même pris le temps d'expliciter sa position :

On choisit un chef de parti. Jean-François Copé, ce que j'aime chez lui, c'est sa capacité de rassemblement. Quand des amis ont été un peu vite écartés du gouvernement comme M. Novelli, comme M. Daubresse, j'ai beaucoup aimé que Copé les récupère au parti pour des postes de direction. Il a opéré le plus grand rassemblement des forces militantes auprès de Nicolas Sarkozy.

Dans la foulée, une de ses proches, Martine Vassal, admettait qu'il pouvait s'agir là d'un positionnement interne plus que d'un choix purement politique : "Il ne faut pas brûler les étapes, on n'en est pas encore à la présidentielle de 2017". Un credo que JFC avait annoncé avant en érigeant comme objectif majeur les municipales. Une sortie faite pour ravir Gaudin qui lançait en partant à Fabrice Durand : "Bravo, vous avez été des champions !"