Au foyer des marins de Port-de-Bouc, la mélancolie comme bagage
Le documentaire "I am a sea man" de Sabine Massenet sera diffusé ce soir au cinéma Le Méliès de Port-de-Bouc, dans le cadre du festival de cinéma Zones portuaires. Immergée au foyer des marins de Port-de-Bouc, la réalisatrice rend compte des conditions de vie des marins sur porte-conteneurs.
Au foyer des marins de Port-de-Bouc, la mélancolie comme bagage
“Beausoleil”, l’ancien bordel de Port-de-Bouc s’est transformé en foyer d’accueil pour marins. Sabine Massenet a poussé la porte du numéro 35 de l’avenue Salengro pour réaliser son documentaire I am a sea man. Elle a partagé pendant deux mois ses soirées avec ces travailleurs du monde entier, venus décompresser quelques heures autour d’une bière. Ces marins sont employés sur des porte-conteneurs qui approvisionnent en denrées tous les plus grands ports du monde. “J’ai voulu donner à voir la vie invisible de ces hommes sans qui plus rien ne tourne”, explique Sabine Massenet.
Les témoignages se suivent et détonnent parfois. “Je gagne 4600 dollars par mois et j’en dépense seulement 200 à 300 par mois, tout le reste est envoyé à ma famille”, confie un marin philippin. “Personne ne veut savoir comment vit un marin”, se persuade un autre.
Des portraits “vivants”
Le documentaire de 40 minutes fait l’effet d’une gigantesque photographie d’un quotidien méconnu, celui de ces marins du bout du monde qui arrivent chaque jour sur nos côtes. C’est une succession de plans serrés de visages et de cargos géants qui donnent la sensation d’être confiné. Un parti pris de la réalisatrice qui a choisi “d’aller à l’encontre des portraits photos classiques”. Les marins posent immobiles devant l’objectif avec leurs témoignages en voix off. Seuls les yeux bougent et les regards prennent vie.
“Le film est statique pour deux raisons : d’une part pour que le spectateur entende bien le propos des marins et ensuite pour rendre compte de la contradiction entre la grande mobilité des marins avec l’immobilité qu’ils vivent au quotidien à l’intérieur de leurs bateaux”, avance Sabine Massenet. L’expérimentée réalisatrice espère toucher par le biais du festival de cinéma “Zones portuaires” en premier les habitants de Port-de-Bouc, “ces riverains du foyer qui en ignorent souvent l’existence”.
Des conditions de vie extrêmement difficiles
Sabine Massenet, qui possédait une maison d’artiste à Port-de-Bouc, a elle aussi découvert le foyer des marins et son annexe du terminal conteneur Fos 2XL par hasard, “en écoutant une conversation voisine au restaurant”. Le documentaire I am a sea man tente de retranscrire la rudesse du travail en filmant leurs moments de détente. La mélancolie en est le fil rouge, traduite par la bière, l’omniprésence de la musique et la fatigue qui marque les visages.
“I am a sea man”, un documentaire de Sabine Massenet est diffusé ce mercredi au cinéma Le Méliès de Port-de-Bouc à 19 heures. L’ensemble de la programmation du festival Zones portuaires est disponible ici.
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