Bienvenue à port
Massilia Sound System, le film de Christian Philibert. Crédit photo Ventilo
Pour sa cinquième année d’existence, le festival Zones Portuaires n’en finit plus d’écrire son Roman maritime sur pellicule. En passe de devenir l’un des incontournables de l’été, il poursuit sa navigation au long cours avec plus d’une quinzaine de soirées entre juin et juillet.
Malgré les réticences inaugurales, il faut bien avouer que le projet Euroméditerranée est en train de réussir son pari de refondation des Ports de Marseille en Disneyland-sur-Mer. Mais si l’activité portuaire se transforme, elle reste cependant un marqueur identitaire central des villes de Méditerranée. Au fil du temps, la réalité contée par Paul Carpita dans le Rendez-vous des quais a tendance à s’éclipser de la cité phocéenne, et si elle survit encore dans les ports de la côte bleue, elle garde en tout cas une place prépondérante dans notre imaginaire cinéphilique. Pour sa cinquième édition, le festival Zones Portuaires, initié par notre sémillant collaborateur Emmanuel Vigne, propose, autour d’une quinzaine de soirées, de mettre à l’honneur ces espaces en perpétuelle transformation. Le festival, qui a grandi à l’ombre du paquebot de béton de la Cité Radieuse, a su devenir un rendez-vous incontournable de l’été marseillais. Il étend cette saison son influence jusqu’à Saint-Nazaire et Gênes, qui ont connu leurs premières déclinaisons respectives avant cette édition marseillaise. Et si le toit du Corbusier et le cinéma Le Méliès de Port-de-Bouc accueilleront encore une flopée de soirées, nos marins de la pellicule feront aussi escale à l’Alhambra et aux Variétés. Au programme des réjouissances, notons d’abord dans la cour du Méliès la master class de Jean-Pierre Beauviala, avec un film collaboratif sur la cité port-de-boucaine ainsi qu’un documentaire de Sabine Massenet autour du foyer des marins de la ville, zone de rencontres des matelots en bordée de toutes les nationalités, venus se ressourcer quelques heures sur la terre ferme.
Côté musique, Christian Philibert viendra présenter son documentaire tendre et festif retraçant les trente ans de carrière de Massilia Sound System sur un air de balèti jamaïcano-provençal, alors que les chants corses retentiront à la projection des Traversées aventureuses de Valérie Simonet, documentaire qui relate la longue histoire des liaisons maritimes entre l’île de beauté et le continent.
Du côté de la Cité Radieuse, quatre soirées viendront animer le toit-terrasse, qui offre l’un des plus beaux panoramas sur la ville. Naviguant entre les îles grecques (Exotica, erotica, etc. d’Evangelina Kranioti) et le port de Gênes (La Bocca del Luppo de Pietro Marcello), le professeur de cinéma Guy Astic abordera l’analyse de l’étrange Fog, chef-d’œuvre méconnu de John Carpenter, tandis que Le Vaisseau des morts de B. Traven connaitra une adaptation ciné-live pour le moins originale. La Vie adulte de Jean-Baptiste Mees passera en avant-première par l’Alhambra avant le Méliès, tandis que Les Sentinelles du port de Philippe Berrier, documentaire vivant sur un port autonome qui se meurt, clôturera le festival aux Variétés. Gageons que le festival n’a pas fini de faire des petits.
Daniel Ouannou
Zones Portuaires : du 26/06 au 30/07 à Marseille et Port-de-Bouc.
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