Appel du 18 joints
De manière un peu sarcastique, rappelant un autre appel célèbre, depuis plus de vingt ans des milliers de signataires de cet appel tentent de mettre en cause une omerta sur une sujet considéré comme tabou. La Ligue des Droits de l’Homme signataire de cet appel mais aussi des responsables politiques, des chercheurs, des médecins, des citoyens de tout bord relancent aujourd’hui ce débat et avancent des arguments de plus en plus convaincants afin de faire tomber les préjugés et éclairer l’opinion publique encore très réticente.
De quoi s’agit-il ? Malgré une législation de plus en plus répressive, la consommation de cannabis, sous diverses formes, n’a cessé de progresser en France. Elle touche aujourd’hui toutes les catégories sociales dans l’ensemble du pays. On estime que ce sont 8,4 % des Français entre 15 et 64 ans qui fument des substances dont la qualité n’est pas contrôlée…(Cannabis : ce stupéfiant stade Vélodrome dans la Provence du 30/03/2015) En réalité, à ce niveau, ce n’est plus un problème de consommateurs de drogues. C’est devenu un énorme marché qui concerne une grande partie de la population… On pourrait toujours dire que l’État doit mener une guerre encore plus importante. Mais à Marseille, où la police mobilise l’essentiel de ses effectifs en tentant de démanteler un réseau après l’autre, cela n’empêche pas la vente au vue et au su de chacun. Le système économique engendré par ce commerce florissant est en majorité entre les mains de gangs internationaux et la politique répressive engagée à l’échelle mondiale par l’ONU n’a pu en venir à bout. Contrairement aux affirmations sans cesse répétées par les autorités et transmises par les médias, les bénéfices d’un tel commerce ne rapportent que de très modestes ressources à une partie des habitants des quartiers populaires. Les quelques flambeurs qui se pavanent avec leur grosse cylindrée font régner la peur et la menace autour de ceux qu’ils exploitent.
Sur plan médical, le classement sur la dangerosité des drogues n’a plus beaucoup de sens aujourd’hui. Une étude du Royaume Uni montre que le coût sanitaire et social relatif à la consommation de cannabis est moindre, comparé à celui du tabac, du crac, de la cocaïne, de l’héroïne et de l’alcool qui lui, occupe la première place en matière de nocivité. La pénalisation du cannabis, de fait, s’avère être une vraie barrière en ce qui concerne l’évaluation des risques et l’accès aux soins, ce qui ne manque pas de compliquer le travail des chercheurs.
Les observations qui ont pu être effectuées prouvent l’intérêt thérapeutique du cannabis dans des pathologies telles que la sclérose en plaques, le VIH, le diabète, l’épilepsie, le cancer, notamment en complément des chimiothérapies, car il permet d’en réduire les effets secondaires. D’ailleurs le cannabis et le THC en particulier favorise la destruction des cellules cancéreuses ou inhiber la croissance. Sur le plan juridique La politique pénale en France reposant sur un système de prohibition et de tolérance zéro – qui est celle en vigueur à Marseille – est un échec, vu le nombre toujours croissant de consommateurs. les conséquences criminogènes et les violences qui en découlent, touchent essentiellement les jeunes des quartiers populaires (14 morts dans des règlements de comptes depuis le début de l’année 2016), sans compter la violence sociale qui s’exerce sur la population résidant dans les zones où se concentrent les trafics.
Le Syndicat de la Magistrature est favorable depuis 2012 à une politique globale de réduction des risques passant notamment par une dépénalisation de l’usage du cannabis et par « une légalisation contrôlée » par l’Etat pour mettre un terme aux trafics, contrôler les produits et en organiser la distribution, tout en renforçant les politiques de prévention. Ainsi la faillite des politiques répressives d’une part et les changements des pratiques constatées conduisent à la dépénalisation et à la légalisation de l’usage du cannabis dans le domaine médical en particulier, orientent en faveur d’une « légalisation raisonnée ». En mettant en œuvre une telle politique la France ne ferait que rejoindre les nombreux pays de la part le monde qui depuis plusieurs années déjà on expérimenté puis légalisé sous diverses formes l’usage la commercialisation et la production du cannabis. Une série d’enquêtes publiées récemment dans le journal le Monde fait un large tour d’horizon d e ces initiatives.
Il est urgent qu’en France un large débat s’engage pour informer sérieusement les citoyens et que sous de faux prétextes, les partisans du statut quo, maintiennent une législation obsolète et qui stigmatise dangereusement une partie croissante de la population tout particulièrement les plus jeunes.
Commentaires
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A ce sujet, un article du Monde qui fait le point sur les conséquences de la légalisation du cannabis au Colorado (USA) : http://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2016/06/22/au-colorado-la-legalisation-du-cannabis-ne-rime-pas-avec-hausse-de-la-consommation_4956008_4355770.html
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Je n’ai pas d’expérience sur ce sujet, si ce n’est de lire les journaux. Là on parle de consommation du cannabis, un commerce florissant « en majorité entre les mains de gangs internationaux ».
Pourquoi avoir limité le sujet au cannabis et déporté la désignation des responsables vers des gangs internationaux ? J’ai l’impression qu’on me demande de répondre à la question de la dépénalisation comme suggéré et que l’on m’entraîne dans des images d’Epinal. Je n’ai pas trouvé dans la presse beaucoup d’analyses expliquant l’importance de ces gangs internationaux, les « méchants » donc, et leurs liaisons avec les têtes de réseau locales.
Grâce à cet autre article, je comprends l’importance de la consommation du cannabis dans le monde : 183 Mo de personnes sur 250 Mo de consommateurs de drogues, soient 73 % : http://www.pourquoidocteur.fr/Articles/Question-d-actu/16407-Drogues-250-millions-de-consommateurs-dans-le-monde
J’apprends aussi que les dangers sont du côté des drogues injectables, qui touchent 29 millions de personnes et qui sont commercialisées par les mêmes vendeurs que ceux du cannabis.
Ces trafics jouent un rôle important dans la subsistance des habitants dans les cités. Les sociétés d’HLM constatent une élévation des loyers impayés lorsque la police met fin provisoirement à un trafic.
Une explication sur la situation économique à la Castellane : « seulement 10 % des 15-24 ans occupent un emploi, contre 26% à l’échelle de la métropole Aix-Marseille. Un chiffre qui plafonne à 24 % pour les 15-64 ans, contre 58 % dans la métropole. Un tiers des emplois occupés le sont à temps partiel. La moitié des actifs sont tributaires du RSA ». C’est ici : https://marsactu.fr/vivre-a-castellane-leducation-construire-dautres-futurs/
Après la légalisation du cannabis, que va-t-il se passer dans les cités ? Le trafic va se reporter sur d’autres drogues. Que faut-il comprendre dans ces consommations, comment concernent-elles les différentes strates de la société ? Comment faire face plus globalement à ce phénomène ? Je crois qu’il faut élargir le débat.
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Il ne faudrait pas légaliser le canabis pour permettre aux “pauvres” surtout ceux qui vivent dans les cités de survivre !!! surprenant comme réponse à cette pauvreté
D’ailleurs ce sont ces jeunes qui meurent assassiner
Leur trouver du travail par exemple interdire dans le bâtiment que les grands groupes qui font des bénéfices monstrueux de sous traiter le travail à des sociétés localisées dans les pays à bas salaire ces ouvriers qu’on appelle pudiquement les travailleurs détachés
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Je n’ai pas dit, ni ne pense, qu’il ne faudrait pas légaliser la consommation du cannabis parce que cela priverait les jeunes des cités d’une activité économique. Je ne suis ni assez qualifié, ni assez informé sur ce sujet pour le faire. J’ai simplement ajouté quelques tenants et aboutissants pour qu’il puisse y avoir débat et non que nous soyons seulement orientés dans la direction suggérée par le militant. Les lecteurs de Marsactu ont leurs exigences.
Le nombre de travailleurs détachés aurait cru en France de 25 % en 2015 d’après la CNTL (Commission nationale de lutte contre le travail illégal). La législation a déjà évolué, forçant les entreprises à payer les travailleurs détachés avec les mêmes salaires que les travailleurs français. Mais l’entreprise gagne encore sur le différentiel des cotisations sociales, 30 % dans le pays d’origine et 50 % environ chez nous. De nouvelles contraintes vont être imposées aux entreprises pour tenter de limiter le phénomène.
Contrairement à ce que beaucoup pensent, le BTP demande, au-delà d’arriver à l’heure au travail, de réelles qualifications professionnelles. Il ressort des expériences déjà menées que la mise au travail de jeunes des cités (pratiquée dans le BTP et les entreprises de transport) n’est pas aisée. Mais c’est une voie qui offre des perspectives, même si le rapport temps passé à travailler / salaire n’est pas toujours considéré comme attractif par ces jeunes.
Lorsque les entreprises hésitent à embaucher ces jeunes en fonction de leur adresse, la création d’entreprise peut également être une solution. J’ai moi-même fait travailler une entreprise de climatisation composée exclusivement de jeunes originaires des quartiers en déshérence et n’ai rien eu à redire sur la qualité du travail. Le gérant de l’entreprise et plusieurs de ces jeunes avaient un CAP, ce qui est suffisant pour se lancer et faire un travail correct.
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Le cannabis est reconnu illicite aux états unies à l’époque de la prohibition.
Elle était la concurrente direct pour les mafias du pétrole, les mafias du tabac (Philip Morris) et les mafias de l’alcool.
Puis pourquoi vendre de l’alcool qui tue, maltraite et détruit les familles, etc …
Vendre le tabac qui donne le cancer aux fumeurs et non fumeurs,etc …
Vendre du plastique, vêtement non recyclable,etc …. Je trouve cela très hypocrite!
Le cannabis est aussi nocif que tout le reste, du moment que l’on abuse trop!
Le vin BIO sans pesticides c’est mieux (2 verres/ repas) est bon pour les artères, mais le cannabis est positif pour plein de chose:
Ce qui se cache derrière la prohibition du cannabis (les 1001 usages du chanvre).
Planter du chanvre partout serait l’action qui contribuerait le plus à ce qu’on subvienne durablement à nos besoins, à ce qu’on retrouve notre liberté et notre équilibre avec la nature.
“Les libéraux prêts à légaliser la marijuana”.
Juste l’usage récréatif par contre. Les autres usages, comme faire du bio-éthanol, du plastique biodégradable, du papier, de l’isolation, du béton de chanvre, des pharmaceutiques, des textiles et de la nourriture, tout ça localement, annuellement, tout en absorbant 4x plus de Co2 que les arbres et en absorbant les radiations, ça serait un ben trop gros pas vers l’autonomie, la liberté et le bien-être du petit peuple.
Oubliez-ça, ça irait à l’encontre des intérêts des plus gros lobbys. Je ne suis donc pas pour sa légalisation mais plutôt pour la décriminalisation. On peut toujours essayer de faire passer cette loi par le gouvernement, mais j’ai personnellement perdu foi en notre réel pouvoir dans le système actuel. Je crois que nous nous redonnerons accès à cette plante en nous y redonnant accès, tout simplement, car nous avons tous les droits de cultiver la vie, et les criminels sont ceux qui la détruisent et la privatisent.
Pis d’un autre côté, l’usage récréatif permettra le monopole des graines et l’ajout de produits chimiques comme la cigarette. Peut-être que ça va aussi faire qu’on va oublier qu’on est en guerre et qu’on est en train de perdre tous nos droits et libertés au nom de la sécurité.
L’usage récréatif de cette plante n’est que l’un des milliers d’usages du chanvre. Ça serait donc vraiment insensé de seulement légaliser cet usage, qui n’est pas si utile que ça, et qui est malgré tout plus-que-disponible à la société. Tous ses autres usages (qui permettraient d’éliminer notre dépendance à l’industrie pétrolière et forestière, et offriraient des alternatives naturelles et très avantageuses à l’industrie pharmaceutique, aux textiles, à la nutrition et aux cosmétiques), sont la partie la plus importante de la ”légalisation” (ou plutôt réintégration parce qu’on a pas de besoin de quelconque permission pour cultiver la vie et contrer la mort qu’on veut nous faire subir, qui, sois dit en passant, est aussi légale).
Ça ne prendrait que 6% des terres des États-Unis pour subvenir à 100% de leurs besoins en terme d’énergie (voitures, chauffage, électricité, industries). Et ils utilisent 25% de l’énergie dans le monde.
Bref pour faire plus cour, une vidéo:
https://www.youtube.com/watch?v=VTRfViLgKoM
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